Transport Info : Que représente le vol de fret en France ?
Sébastien Leneveu : En 2021, l’OCLDI a recensé 1 800 vols de fret pour un préjudice estimé entre 40 et 60 M€. Il y a deux ans, c’était 2 500, le Covid et les confinements ont fait baisser la moyenne, mais on observe une reprise de l’activité criminelle. Cela inclut les vols de marchandises dans les remorques, le découpage des bâches, les arraisonnements avec arme ou même les « voltigeurs ».
Ces derniers s’emparent du fret lorsque le camion roule à l’aide d’un véhicule « collé » à la semi et dans lequel le voleur (également appelé freteu) jette les colis après avoir forcé l’ouverture. La majorité des vols ont lieu la nuit, sur les grands axes de flux, dans les hauts-de-France en région parisienne, dans le Grand Est, en Rhônes-Alpes et concernent en majorité les produits de luxe, parfums, tabac, téléphonie, High-Tech.
TI : Quelles recommandations faites-vous aux transporteurs ?
SL : Quand c’est possible, de privilégier les aires de stationnement sécurisées, éviter les signes distinctifs sur les remorques (les voleurs ont des informateurs dans les entreprises qui signalent les véhicules cibles), inviter les conducteurs à ne pas parler de leurs marchandises sur la route et à rester vigilants pendant les livraisons entre 4h et 6h du matin.
Les entreprises ou fédérations peuvent s’informer auprès des référents sécurité de la gendarmerie présents dans chaque région et qui peuvent organiser des réunions d’information. Pour des transports à très forte valeur, il est aussi possible de faire appel à des escorteurs privés comme le font les convoyeurs de fonds.
TI : Les technologies permettent-elles de sécuriser la marchandise ?
SL : Clairement ! La géolocalisation et les balises enfouies dans les marchandises sont très utiles pour permettre aux transporteurs d’identifier un problème tel qu’un arrêt ou un détournement de l’itinéraire imprévu. Cela permet aux forces de l’ordre d’être plus réactives et de retrouver la marchandise rapidement.
Mais elles ont un effet pervers puisque les voleurs les utilisent aussi par exemple en plaçant des balises pour suivre les camions qu’ils veulent « taper ». Créé en 2017, le Centre national de la sécurité des mobilités dispose d’une plateforme de géolocalisation pour suivre les transports de fret à très forte valeur.
transportinfo.fr
Et renforcer les patrouilles sur l'autoroute ? Et mettre des policiers sur les parkings d'autoroutes ou sur les parkings à forte densité de camion ? Et mettre des moyens pour retrouver la racaille et surtout durement la punir ?
Quant à ce que j'ai surligné, c'est le pompon ! Là, ils prennent les chauffeurs carrément pour des imbéciles !