"Ces grands groupes numériques ne sont pas habitués à ce qu'on leur résiste. Eh bien nous, nous sommes déterminés à leur résister au nom de la souveraineté européenne", a-t-il insisté.
L'Europe peut-elle se passer de Facebook et d'Instagram ? Pas de problème, ont répondu lundi 7 février les ministres de l'Économie français et allemand, après la menace du groupe Meta, maison mère des réseaux sociaux, qui se plaint de ne pas pouvoir transmettre aux États-Unis les données recueillies en Europe.
"Après avoir été piraté, j'ai vécu sans Facebook ni Twitter pendant quatre ans et la vie a été fantastique", a expliqué le vice-chancelier allemand et ministre fédéral de l'Économie et du Climat, Robert Habeck, lors d'une conférence de presse commune avec son homologue français, relayé par Bloomberg.
"Je confirme qu'on vit très bien sans Facebook, qu'on vivrait très bien sans Facebook, a confirmé Bruno Le Maire. Les géants digitaux doivent comprendre que le continent européen va résister et affirmer sa souveraineté."
"Ces grands groupes numériques ne sont pas habitués à ce qu'on leur résiste. Eh bien nous, nous sommes déterminés à leur résister au nom de la souveraineté européenne", a-t-il insisté.
La France bientôt privée de Facebook et d’Instagram ?par Le Point Actu
L'Union européenne "est un marché tellement important, avec une telle puissance économique, que si nous restons unis, nous ne nous laisserons pas intimider par ce genre de choses", a renchérit Robert Habeck.
"Nous n'avons absolument aucun désir et aucun projet de retrait d'Europe, a indiqué mardi à l'AFP un porte-parole de Meta. Mais Meta et beaucoup d'autres sociétés s'appuient sur des transferts de données entre l'Union européenne et les États-Unis pour faire fonctionner un service global."
Dans son rapport annuel, publié le 3 février sur le site du régulateur américain des marchés financiers, la SEC, Meta indiquait que s'il ne lui était plus possible de transmettre aux États-Unis les données recueillies en Europe, il ne serait "probablement plus en mesure d'offrir plusieurs de (ses) produits et services les plus importants, Facebook et Instagram inclus". Un scénario "qui aurait des conséquences significatives pour notre activité, notre santé financière et nos résultats opérationnels", ajoutait Meta.
Facebook, dont la maison mère a changé de nom fin octobre pour se rebaptiser Meta, s'est longtemps appuyé sur le Privacy Shield, un accord entre l'Union européenne et les États-Unis pour permettre le transfert de données.
Cet accord permettait de contourner le Règlement européen sur les données personnelles (RGPD), devenu effectif en 2018. Il interdit, en principe, la transmission de données à des pays extérieurs à l'Espace économique européen, sauf autorisation expresse de la Commission européenne, qui n'en a pas délivré pour les États-Unis. Mais en juillet 2020, le Privacy Shield a été invalidé par la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE).
Par ailleurs, en août 2020, la Commission irlandaise de protection des données (IDPC) a conclu, dans un document préliminaire, que les transferts de données devaient être interrompus.
"Nous pensons qu'une décision finale dans cette enquête pourrait être rendue dès le premier semestre 2022", notait Meta dans son rapport annuel. "Les entreprises ont besoin de règles claires et globales qui protègent, sur la durée, les flux de données transatlantiques, a commenté la porte-parole de Meta. Nous suivons de près l'impact potentiel sur nos activités européennes de ces développements."
Commission européenne et gouvernement américain continuent à discuter pour trouver une issue à cette question.
actu.orange.fr
À suivre, je prendrai presque les paries que les Européens font les kéké par-devant comme ça, mais que l'oncle Sam va faire les gros yeux et que discrètement, l'U.E. va se coucher comme elle le fait d'habitude.