La campagne présidentielle française a rattrapé Emmanuel Macron au Parlement de Strasbourg mercredi où sa défense de l'État de droit au sein de l'Europe a suscité de vives réactions du RN et d'Éric Zemmour, tandis que le candidat écologiste Yannick Jadot lui a reproché son action "climaticide".
Le débat qui a suivi le discours du chef de l'État dans l'hémicycle pour marquer le début de la présidence française du Conseil de l'Union européenne s'est rapidement transformé en joute avec les eurodéputés français présents.
D'autant que s'ouvre désormais la période durant laquelle Emmanuel Macron, toujours pas candidat déclaré, pourrait franchir le pas, des responsables de la majorité ayant indiqué qu'il ne le ferait pas avant ce discours très attendu.
A l'eurodéputé et président du RN Jordan Bardella qui l'accusait de "faire de l'Europe l'arrière-cour de Washington, la proie de Pékin, le paillasson d'Erdogan et l'hôtel de l'Afrique", Emmanuel Macron a rétorqué que "ce n'est pas en disant méthodiquement n'importe quoi qu'on peut dire à la fin des vérités".
"Vous avez dit que l'Union européenne ne doit pas être un marchepied électoral et je pense que vous avez raison", a-t-il aussi lancé, ironique, à l'eurodéputée LFI Manon Aubry.
- "Règne de l'arbitraire" -
Peu avant, le chef de l'Etat avait mis en garde contre les attaques visant l'État de droit, et souligné la nécessité de "partout reconvaincre les peuples qui s'en sont éloignés".
La réaction de l'extrême droite ne s'est pas fait attendre.
"L'État de droit est devenu aujourd'hui le paravent du gouvernement des juges", a contre-attaqué le candidat Eric Zemmour, reprochant à Emmanuel Macron de vouloir "imposer les valeurs du progressisme occidental" à des pays comme la Pologne et la Hongrie.
"L'Union européenne est le plus grand échec de construction politique du siècle écoulé, à égalité avec l'URSS", a encore estimé le prétendant d'extrême droite qui a dû abréger un déplacement à Calais, perturbé par des militants associatifs.
Après ces anicroches, M. Zemmour a dénoncé la "collusion entre certains journalistes et l'extrême-gauche", informée selon son entourage par "un journaliste identifié", contre qui le candidat entend déposer plainte.
"Ce qui dérange" Emmanuel Macron, c'est que ces pays "refusent les diktats bruxellois, l'immigration massive et l'activisme LGBT", a dénoncé à Strasbourg le député européen RN Nicolas Bay.
L'écologiste Yannick Jadot, seul candidat à la présidentielle à siéger à Strasbourg, a étrillé le chef de l'État sur le terrain du climat: "Vous promouvez le gaz pour sauver un nucléaire condamné à la faillite" et "vous resterez dans l'Histoire comme le président de l'inaction climatique".
Dans la soirée, il a poursuivi la campagne à l'occasion d'un meeting dans la capitale alsacienne, de même que Jean-Luc Mélenchon.
"Ce sera le chaos si nous ne gouvernons pas!", a tonné le premier devant plusieurs centaines de personnes.
"Nous désobéirons à toutes les dispositions des traités qui sont contradictoires à notre programme", a expliqué le second à propos de sa volonté d'utiliser une clause sur le désengagement au niveau européen devant 2.500 personnes.
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J'ai regardé l'intervention de Nicolas Bays, il lui en met plein la tête à notre Président et visiblement celui-ci, ça se voit dans ses yeux, regrette de ne pas pouvoir le faire fusiller.