Ce 1er janvier 2022, Emmanuel Macron grimpe sur le trône. Enfin… un tout petit trône. D’ailleurs, la vérité oblige à dire que ce n’est pas lui qui y grimpe mais la France – nuance de taille. C’est, en effet, le pays qui, succédant à la Slovénie, prend, ce 1er janvier, pour six mois, la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne.
Le dernier à s’être assis dans ce fauteuil est Nicolas Sarkozy, en 2008, quand a éclaté la crise financière. Il est aussi le dernier à avoir eu à ce poste un réel pouvoir. Le traité de Lisbonne, voté en 2007 mais entré en vigueur le 1er décembre 2009 a fait en sorte que le « machin » soit encore plus opaque qu’il n’était, et ce sont désormais trois présidents qui rivalisent aujourd’hui à sa tête, rendant le fonctionnement de l’Europe encore plus incompréhensible à l’entendement des citoyens de l’Union.
Même s’il en rêvait et en rêve sans doute encore, Emmanuel Macron ne sera donc pas le « président de l’Europe », titre qui n’existe pas, mais seulement le brasseur d’idées à soumettre à ses alter ego, les présidents de la Commission et du Parlement qui, eux, cogitent sur les propositions et tripatouillent les textes pour mieux nous enfumer.
Le rôle d’Emmanuel Macron va donc consister à organiser des débats informels de manière à offrir du grain à moudre à la Commission, laquelle fera éventuellement des propositions en ce sens à soumettre au Parlement. Ce qui, au mieux, prendra de longues années…
Emmanuel Macron a déjà prévu la tenue de deux Conseils des ministres informels, l’un à Brest du 12 au 14 janvier, puis à Amiens les 20 et 22 janvier. Entre les deux, il se rendra à Strasbourg (le 19 janvier) pour s’exprimer devant le Parlement européen en session plénière, sachant qu’aura eu lieu, la veille, l’élection pour sa présidence (également pour six mois), laquelle, nous dit-on, devrait échoir à la Maltaise Roberta Metsola.
C’est au cours de ces Conseils des ministres que la France tentera d’imposer ses thèmes. Emmanuel Macron a un noble objectif : rendre l’« Europe puissante dans le monde ». On pense évidemment au « Make America Great Again » de Donald Trump, sauf qu’il n’est pas certain que la France sauve ses billes au milieu des vingt-sept. En effet, ce que le slogan d’un Trump porte en lui de nationalisme assumé n’est pas vraiment la ligne du très européiste Emmanuel Macron.
Pour l’heure, les équipes de la future présidence française – 280 personnes ont été embauchées spécialement dans les administrations françaises – ont mis en avant trois priorités : des salaires minimaux dans toute l’Union européenne, la régulation des géants du numérique et une taxe carbone aux frontières.
Ces objectifs sont atteignables, disent les analystes, d’autant que l’Allemagne vient d’apporter son soutien appuyé à Emmanuel Macron. C’est Annalena Baerbock, chef de la diplomatie allemande, qui l’a déclaré ce vendredi à l’AFP : « Nos amis français peuvent compter sur notre soutien du premier au dernier jour pour poser les bons jalons au sein de l’Union européenne : pour une reprise économique durable, dans la lutte contre la crise climatique, dans la numérisation. »
Les amis d’Emmanuel Macron sont aux commandes outre-Rhin : le nouveau chancelier Olaf Scholz est à la tête d’un gouvernement très pro-européen lui aussi, et l’Allemagne va prendre pour six mois la présidence du G7, ce 1er janvier. Le Président français peut en faire une chance… à condition de s’offrir enfin une colonne vertébrale.
Hélas, on peut craindre que la France, une fois de plus, serve les intérêts des autres plutôt que les siens. Et l’incursion de la campagne puis des présidentielles dans le temps de cette présidence n’apparaît pas comme un atout.
bvoltaire.fr
Bref de petits objectifs pour être sûr de les atteindre et encore, ce n'est même pas sûr.
En tout cas ce qui est bien avec les médias alternatifs, c'est qu'ils expliquent bien que c'est la France et non son président qui prend la présidence de l'Union européenne et qu'en fait, depuis le Traité de Lisbonne, le pays qui préside le machin n'a pas beaucoup de pouvoir si ce n'est de faire des propositions.