Le Premier ministre éthiopien a appelé mardi, «tous les Éthiopiens aptes et majeurs», à rejoindre les forces armées, alors que le conflit au Tigré s'est étendu à deux régions du nord du pays.
«C'est maintenant le moment pour tous les Éthiopiens aptes et majeurs de rejoindre les forces de défense, les forces spéciales et les milices et de montrer leur patriotisme», a déclaré dans un communiqué, le bureau du Premier ministre, qui avait décrété il y a moins de deux mois, un cessez-le feu unilatéral.
Le conflit au Tigré connaît depuis fin juin un spectaculaire renversement de situation. Les combats avaient débuté en novembre dernier, après l'envoi par le Premier ministre, Abiy Ahmed, de l'armée fédérale au Tigré, pour destituer les autorités régionales, issues du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF).
Selon le prix Nobel de la Paix 2019, cette opération répondait à des attaques contre des camps de l'armée fédérale ordonnées par le TPLF. M. Abiy a proclamé la victoire, fin novembre, après la prise de la capitale régionale Mekele. Mais le 28 juin, les forces rebelles pro-TPLF ont repris Mekele, puis une grande partie du Tigré, les jours suivants.
400 000 personnes vivent dans des conditions de famine au Tigré
Après un cessez-le-feu décrété par Abiy Ahmed, officiellement pour des raisons humanitaires, et le retrait des soldats éthiopiens, les forces tigréennes ont poursuivi leur offensive vers les régions voisines de l'Amhara, au sud, et de l'Afar, à l'est. Le TPLF a répété qu'il ne souhaite pas s'emparer de territoires en Amhara et en Afar, mais qu'il veut faciliter l'accès pour l'aide humanitaire dans la région et éviter que les forces pro-gouvernementales ne se regroupent.
Les neuf mois de conflit ont fait des milliers de morts et des dizaines de milliers de déplacés. La situation humanitaire y est désastreuse. Environ 400 000 personnes vivent dans des conditions de famine au Tigré, estime l'ONU. Lundi, le PAM a affirmé que 300 000 personnes étaient désormais confrontées à des «niveaux d'urgence» alimentaire, dans les régions de l'Afar et l'Amhara.
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Il faut relayer l'appel jusque dans les endroits les plus reculés où se cachent les clandestins qui sont en France et en Belgique, leur pays les appelle pour défendre la liberté et la partie.