Une étude dénonce le système de surveillance de l'épidémie en France à l'issue du premier déconfinement. 90% des cas symptomatiques n'ont pas été détectés.
C'est une nouvelle pierre dans le jardin du gouvernement, et elle vient cette fois de la très sérieuse revue scientifique Nature. Neuf cas symptomatiques sur dix n'ont pas été détectés en France peu de temps après la fin du premier confinement national en mai, estiment des chercheurs dans la revue, qui pointe une défaillance du système de surveillance.
La capacité de dépistage "est restée insuffisante, même aux faibles niveaux de circulation virale atteints après ce confinement" et il était prévisible qu'elle "se détériore rapidement avec l'augmentation de l'activité épidémique", notent ses auteurs.
Giulia Pullano, Vittoria Colizza, de l'Institut français de recherche publique Inserm, et leurs collègues n'ont pas inclus les infections asymptomatiques (sans symptômes) dans leur calcul, qui pointe la défaillance du système de surveillance, avec une "sous-détection des cas de Covid-19 en France qui menace la lutte contre l'épidémie".
La situation est encore pire en incluant le taux des infections asymptomatiques estimé par les chercheurs. Dans ce cas, "seule une infection au Sars-CoV-2 sur douze a été identifiée, pendant la période de l'étude" de sept semaines suivant le confinement, du 11 mai au 28 juin, souligne Jeffrey Shaman, de l'Ecole de santé publique Mailman de l'Université de Columbia (New York) dans un commentaire sur cette recherche, également publié dans Nature.
Un taux de détection trop faible
Le système de dépistage n'a pas atteint les taux de détection nécessaires pour contenir la pandémie, malgré une amélioration avec le temps. Entre 250.000 et 280.000 tests par semaine étaient réalisés en France sur la période étudiée, selon la base de données de Santé publique France.
Pour établir ces modèles, les chercheurs se sont servi de données régionales des admissions à l'hôpital ainsi que d'études sérologiques (examens sanguins décelant la présence d'anticorps, trace d'une infection par le coronavirus) et d'estimations à partir d'une base de données de suivi des symptômes autodéclarés.
Résultat: près de 104.000 infections symptomatiques survenues au cours de la période d'étude, contre un peu plus de 14.000 cas officiellement enregistrés. Seulement 5 des 12 régions étudiées ont dépassé un taux de détection médian de 50% à la fin juin et moins d'un tiers (31%) des gens présentant des symptômes de type Covid-19 ont consulté un médecin en dépit des recommandations.
Ensemble, ces résultats suggèrent que la majorité des infections par le SarS-CoV-2 n'ont pas été détectées au cours des premières semaines après ce confinement. Pour les auteurs, les stratégies de tester, tracer et isoler, doivent être considérablement améliorées pour contrôler la propagation du Covid-19 et permettre la levée des mesures restrictives appliquées pour freiner le deuxième vague en Europe et "éviter une troisième vague".
actu.orange.frIls ont loupé l'arrivé du virus dans le pays, ils ont loupé le déconfinement, ils ont ruiné l'économie, ils ont raté le déconfinement, bref ils ont tout loupé depuis le début, mais ils sont satisfaits d'eux et pérorent partout qu'ils sont les meilleurs et les plus beaux.
Il nous est arrivé d'avoir de mauvais gouvernement en France, mais jamais un gouvernement aussi nul que ça.