POLITIQUE - Les sept mercenaires. Édouard Philippe et six de ses ministres présentent ce jeudi 7 mai les derniers détails du plan de déconfinement des Français, à quelques jours seulement d’un retour à la vie -presque- normale aussi attendu que redouté. Le Jour-J pour le chef du gouvernement, alors que les nombreuses interventions politiques ou médiatiques de ces derniers jours n’ont pas permis de lever les dernières interrogations.
Elles sont nombreuses, et tout semble indiquer que certaines d’entre elles resteront après l’intervention des ministres. “Le 11 mai, ce n’est pas un basculement de la nuit vers le jour. On va commencer progressivement à déconfiner le pays”, explique au HuffPost l’entourage d’Édouard Philippe, avant de tempérer: “mais il n’y a pas que le 11 mai, il y a aussi le 12, le 13, le 14 et la fin mai pour les autres secteurs.”
Une façon sans doute de faire redescendre la pression avant cette date fatidique, tant l’attente des Français est grande et les dents des oppositions acérées. Il faut dire qu’à seulement quatre jours du déverrouillage attendu du pays, plusieurs sujets cristallisent toujours l’attention comme les conditions de réouverture des écoles maternelles et élémentaires ou la reprise des transports publics.
Ce qui est sûr
Autant de sujets et autres détails d’un déconfinement “progressif et différencié” qui rendent la tâche particulièrement ardue pour le Premier ministre. Car si la mise sous cloche de la population était historique, le déverrouillage de l’économie à cette échelle l’est tout autant. Et les questions entraînées par un tel chambardement touchent à tous les domaines.
D’où la présence, aux côtés du chef du gouvernement d’Élisabeth Borne, la ministre de la Transition la écologique, Olivier Véran, le ministre de la Santé, Christophe Castaner le ministre de l’Intérieur, Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, Muriel Pénicaud, la ministre du Travail et Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Éducation nationale.
Une chose est sûre avant ce grand dévoilement: trois critères guideront les choix de l’exécutif et pourront conduire à un “déconfinement plus strict” selon les départements classés pour l’occasion en vert ou rouge.
Édouard Philippe avait évoqué ces trois critères le 28 avril à l’Assemblée: “Soit que le taux de cas nouveaux dans la population sur une période de 7 jours reste élevé, ce qui montrerait que la circulation du virus reste active; soit que les capacités hospitalières régionales en réanimation restent tendues; soit que le système local de tests et de détection des cas contacts ne soit pas suffisamment prêt”.
La carte, publiée pour la première fois le 30 avril, sera rendue publique dans sa version définitive avant la date du 11 mai. Rouge ou vert, le déconfinement restera toutefois prudent.
Alors que le bilan officiel en France égale presque celui de l’Espagne, avec 25.531 morts dont 330 recensés en 24 heures, Jean Castex, le haut fonctionnaire chargé de coordonner le déconfinement, a prévenu qu’un plan de “reconfinement” était, au cas où, dans les cartons. “Il y a du relâchement. S’il se confirme, cela peut poser problème pour les semaines suivantes”, nous confirme l’entourage du Premier ministre.
Les doutes encore nombreux
Mais avant ces hypothèses peu réjouissantes, le gouvernement doit s’attacher à préciser les modalités du retour à la vie normale.
C’est en tout cas ce qu’a promis le président de la République à plusieurs reprises, comme le rapporte le Journal du Dimanche. “Je veux rassurer nos concitoyens: nous prendrons les décisions dans leurs détails jeudi. Nous organisons tout d’ici là”, jurait-il lundi 4 mai. Il enfonçait même le clou, le lendemain, depuis une école de Poissy, expliquant: “je tiendrai un conseil de défense jeudi et à son issue toutes les décisions seront données, a-t-il précisé. Le Premier ministre avec ses ministres y reviendront en détail.”
Si le gouvernement réussit sa mission, la conférence de presse s’éternisera. Car les sujets, lourds ou plus légers, sont légion.
Concrètement, qu’est-ce qu’un “motif impérieux”, permettant de se déplacer sans limite? Généralement situées dans des départements peu touchés par l’épidémie, les plages françaises pourront-elles rouvrir? Qui composera les brigades assurant le suivi de personnes infectées par le Covid? Le port du masque pourra-t-il être rendu obligatoire dans certaines villes? Faudra-t-il une attestation de son employeur pour utiliser les transports en commun?
Autant de questions qui concernent tantôt des détails de la stratégie nationale, tantôt sa déclinaison régionale. Car avec le déconfinement “territorialisé”, voulu par Emmanuel Macron, ce sont les élus locaux qui se retrouvent en première ligne. Ce sont eux qui réglementeront bien souvent, la majorité des aspects du retour à la vie normale des Français... pas le gouvernement qui en indique les grandes lignes. “80% des règles post-confinement vont devoir être mises en place par les municipalités”, nous expliquait Dominique Dhumeaux, maire d’une commune sarthoise de 650 habitants à la fin du mois d’avril.
Quelques sujets pourraient donc encore rester en suspens après l’intervention des ministres ce jeudi. Mais là n’est pas la question, selon Jean Castex, pour qui l’important est de “faire redémarrer la machine.” “Serons-nous prêts le 11mai? Déjà, si je le suis moi je serai satisfait, ce sera pas mal”, a soufflé le monsieur déconfinement du gouvernement au Sénat la veille des annonces d’Édouard Philippe. On a connu plus rassurant.
huffigtonpost.fr
En fait, j'ai l'impression que le plan de déconfinement c'est surtout une plan minutieux fait pour que les français retrouvent le chemin du travail, la routine de tous les jours en espérant que les ressentiment de la rue et de l'opposition s'atténue avant l'autorisation des grandes manifestations.
J'ai presque l'impression que la préoccupation du gouvernement c'est de se protéger pour ne pas sauter et que la santé des gens voir même de l'économie n'est pas forcément leur principale objectif.