L'annonce de la candidature d'Alain Juppé à la primaire UMP n'était pas une surprise, mais elle a rappelé une nouvelle fois combien ce scrutin interne au parti en vue de l'élection présidentielle de 2017 s'annonce disputé.
Si François Fillon s'est félicité de la multiplicité des candidatures – « la garantie d'une confrontation de qualité sur le fond et l'avenir de la France » selon l'ancien premier ministre –, celles-ci pourraient également promettre de nouveaux déchirements fratricides, dans un parti toujours marqué par l'élection pour la présidence de l'UMP en 2012, qui avait tourné à l'affrontement. Entre ceux qui ont déjà déclaré leur candidature, ceux qui « réfléchissent », et ceux qui n'excluent rien, tour d'horizon des potentiels prétendants à la primaire UMP.
Alain Juppé, le « sage »
« On aura compris que j'ai envie de participer à cette belle construction. » C'est par ces mots que l'ancien premier ministre a confirmé sur son blog qu'il sera bien candidat à la primaire de l'UMP.
En campagne pour sa réélection à la mairie de Bordeaux, Alain Juppé répétait pourtant qu'il irait jusqu'au bout de son mandat municipal, prévu en 2020. Mais propulsé depuis à la tête de l'UMP dans le triumvirat avec François Fillon et Jean-Pierre Raffarin, ce fidèle de Jacques Chirac, qui connut en 2004 l'enfer d'une condamnation en justice et de l'inéligibilité, se rêve en rassembleur, et vante « une vision d'expérience et de sagesse ».
Lire aussi (édition abonnés) le portrait d' Alain Juppé, du haut de son Aventin
François Fillon, « quoi qu'il arrive »
C'est lors d'un voyage au Japon que l'ancien premier ministre de Nicolas Sarkozy a affirmé qu'il serait candidat à la primaire « quoi qu'il arrive ». François Fillon, qui avait dû laisser la présidence de l'UMP en 2012 à Jean-François Copé, est maintenant revenu sur le devant de la scène du parti, qu'il codirige désormais dans le triumvirat.
Pour l'ancien premier ministre, sa candidature est « un devoir », d'autant plus depuis la démission de son ancien rival Jean-François Copé, qu'il accuse d'avoir mis en cause « la crédibilité de l'UMP ». Et pour s'assurer d'un large soutien, François Fillon n'hésite pas à varier ses positions : on l'a vu notamment envisager un vote en faveur d'un candidat Front national, en cas de duel avec le PS aux municipales, mais aussi s'afficher avec Vladimir Poutine, ou s'attaquer frontalement à l'héritage de Nicolas Sarkozy.
Lire aussi (édition abonnés) : François Fillon, la stratégie du quitte ou double
Xavier Bertrand, déterminé
Le député de l'Aisne a fait ouvertement acte de candidature dès octobre 2013, prenant de vitesse ses rivaux. « Je peux incarner une méthode et une ambition différentes », a argué l'ancien ministre, qui ne s'était jamais caché de ses ambitions présidentielles.
Xavier Bertrand, le 30 novembre 2012.
Parti de loin dans les sondages, le maire de Saint-Quentin multiplie les prises de parole pour illustrer sa « détermination », et surtout gagner en visibilité.
Nicolas Sarkozy, un mystère savamment entretenu
L'hypothèse du retour en politique de Nicolas Sarkozy n'en est plus une, tant ses proches multiplient et lui-même l'évoquent à chaque interview. Officiellement, l'ancien président avait affirmé qu'il prendrait sa décision à la fin de l'été sur sa candidature à la primaire UMP, mais l'annonce d'Alain Juppé pourrait lui couper l'herbe sous le pied.
Si Nicolas Sarkozy bénéficie toujours d'un large soutien parmi les sympathisants UMP, sa candidature pourrait être mise à mal par les différentes affaires judiciaires qui le menacent, et notamment sa récente mise en examen. Mais dès le lendemain de cette annonce, l'ancien président s'était présenté devant 9 millions de téléspectateurs comme celui qui « pourra avoir demain des responsabilités d'opposition. »
Lire aussi : Pour mieux revenir, Nicolas Sarkozy se victimise
Christian Estrosi, en embuscade
Le maire de Nice a annoncé sa candidature à la primaire dans un entretien au Monde. L'ancien ministre se dit « prêt à aller jusqu'au bout » de sa démarche, « sauf si Nicolas Sarkozy est candidat à la présidence de l'UMP » dans l'optique de 2017. « Dans ce cas, vu notre longue amitié et ma loyauté à son égard, la logique serait que je le soutienne », explique ce sarkozyste historique.
Le député assure cependant que « l'UMP est devenue un parti bourgeois et élitiste », et se dit prêt à quitter le parti si cette primaire tourne à l'affrontement.
L'ancien chef de l'Etat prend ses distances avec les fidèles, comme Nadine Morano et tente d'attirer Laurent Wauquiez ou NKM (ici lors d'un match du PSG le 18 mai).
Nathalie Kosciusko-Morizet, « combattante »
Après sa défaite aux municipales à Paris, Nathalie Kosciusko-Morizet qui se décrit comme une « combattante », entend peser de toutes ses forces sur la scène nationale. Devant les militants fin juin, NKM expliquait ne pas exclure de se présenter à la primaire à droite pour la présidentielle de 2017. « Cela dépendra de la configuration », expliquait-elle, plaidant pour « une alliance stratégique » entre l'UMP et l'Union des démocrates et indépendants et le MoDem, de façon à aboutir à « une candidature unique de la droite et du centre », en 2017.
D'ici à cette échéance, la polytechnicienne a décidé de repartir sur le terrain à la rencontre des militants, et de relancer son association, La France droite, qui compte près de 2 000 adhérents.
lemonde.fr
Juppé Il a 69 ans il en aura 72 en 2017 et 77 à la fin de son mandat si il était élu
Soyons raisonnable ce ne sont pas des calmes et des mous qu'il nous faut à la tête d'un pays en crise mais il nous faut des battants des gens qui ont du charisme qui ont envie de se battre et pas des gens qui ne seront pas loin de sucré les fraises à la fin d'un éventuel mandat.
Juppé à eu son heure de gloire il a servi la France du mieux qu'il a pu, ce n'était pas évident avec un escroc comme Chirac, mais il est has been maintenant et il doit laisser la place à des gens plus jeune et plus en phase avec la société moderne.
Mon premier choix sera Nicolas Sarkozy, bien sur en espérant qu'il se représente aux primaires ensuite je dois dire que ça ne fait pas trop rêver.
NKM peut-être elle a la gnac ou Estrosi à de bonnes idées mais si je pourrais éventuellement voter pour eux pour les primaires il n'est pas dis que ma voie leur serait acquise pour le premier tour des présidentielles.