Dans la mélasse économique dans laquelle se trouve la France, l’administration se bouge : Pour faciliter l’accès aux droits [d'être payé à ne rien faire] des étrangers qui ne parlent pas encore français [et ne le parleront peut-être jamais], la Caf propose désormais un service d’interprétariat par téléphone sur tous ses sites d’accueil en plus de 100 langues.
Pôle Emploi coûte près de 5 milliards d’euros par an. De cette somme, 3 milliards ne servent que pour payer les conseillers…
En 100 jours à la direction du pays, Matteo Renzi, le président du Conseil italien, a fait plus de réformes que François Hollande en 700 jours, explique Sophie Coignard dans le Point.
• Matteo Renzi a :
aboli 110 provinces, ce qui a entraîné la suppression de 3 000 postes de fonctionnaires dès janvier 2015, fait un abattement fiscal de 80 euros par mois pour les ménages modestes – financé majoritairement par des coupes dans les dépenses publiques.
Supprimé le Sénat, transformé en chambre des régions, et divisé le nombre d’élus par plus de deux.
1 500 voitures de fonction sont vendues aux enchères.
L’Irap, la taxe sur la valeur ajoutée des entreprises, est baissée de 10 % , trois milliards et demi d’euros sont budgétés pour la rénovation des écoles.
Une refonte du Code du travail est lancée, et l’État s’apprête à rembourser 68 milliards d’euros que les administrations doivent aux entreprises privées…
Alors que François Hollande, à l’Élysée depuis plus de 700 jours, « n’a pas privé d’une gomme ou d’un crayon les dizaines d’organismes publics inutiles » ironise justement la journaliste.
Sophie Coignard : Il n’a pas envisagé de supprimer le Conseil économique, social et environnemental, n’a pas exigé des sénateurs qu’ils fassent un petit effort budgétaire ; le Code du travail n’est pas dépoussiéré ; la réforme territoriale n’en finit pas de n’avoir pas commencé, et le pacte de responsabilité annoncé en janvier 2014 n’est toujours pas acté.
Sophie Coignard ne devrait pas s’étonner – mais peut-être ne s’étonne-t-elle pas. Elle aurait pu citer celle qui a suivi de près le parcours de François Hollande, Ségolène Royal, qui le disait en 2011 : «Le point faible de François Hollande, c’est l’inaction, assure Ségolène Royal au Figaro. Est-ce que les Français peuvent citer une seule chose qu’il aurait réalisée en trente ans de vie politique ? Une seule ? »
Ou Martine Aubry, qui se plaignait que François Hollande, à la tête du Parti socialiste, a fait si peu, que « même les toilettes étaient bouchées et j’ai dû les réparer moi-même »
En fait, Sophie Coignard se trompe de cible en visant François Hollande : les vrais responsables sont les Français qui n’ont pas voulu examiner le bilan du futur président (ils n’ont d’ailleurs pas appris, puisqu’ils s’entichent maintenant d’Alain Juppé), et l’ont élu, et ses confrères qui ont depuis si longtemps abandonné ce de quoi la noblesse de leur métier était tissé.
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