L'ultimatum des "Bonnets rouges" qui ont menacé de mener de nouvelles actions si l'écotaxe n'était pas supprimée, a expiré mercredi midi, sans annonce de nouvelle action, tandis que s'ouvraient à la préfecture les discussions sur la crise bretonne.
"Dans les prochains jours on va réunir le collectif (...) pour décider de ce que l'on va faire", a déclaré à l'AFP Thierry Merret, président de la FDSEA du Finistère et l'un des membres du collectif "Vivre, décider et travailler en Bretagne", qui avait réclamé mardi "la suppression de l'écotaxe pour la Bretagne" avant mercredi midi, faute de quoi il y aurait "sans doute" de nouvelles actions.
"La porte est fermée par Jean-Marc Ayrault donc c'est un appel à continuer, on verra selon quelles modalités, où quand et comment on va continuer le mouvement", a ajouté Thierry Merret, dont le collectif est à l'initiative de la manifestation qui a réuni samedi à Quimper entre 15.000 et 30.000 personnes coiffées de bonnets rouges.
Mercredi matin, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a estimé à l'issue du Conseil des ministres que l'ultimatum n'était pas "une bonne méthode". "La bonne méthode, c'est de se mettre autour de la table et en ce moment tous les acteurs politiques, économiques, sociaux sont autour de la table en Bretagne", a fait valoir le Premier ministre.
"Moi, je suis prêt à aller vite pour signer avec la région Bretagne un pacte d'avenir mais pour cela il faut travailler, il ne faut pas se tromper de moment", a-t-il expliqué.
De son côté, le président de la République François Hollande a fixé trois "principes" : "dialogue", "respect de la loi" et "mobilisation", a rapporté la porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem en assurant: "nous ferons preuve de fermeté" contre les auteurs de violence.
Mardi, Thierry Merret avait aussi souligné que les discussions avec le préfet Patrick Strzoda n'auraient pas de suite sans la suppression définitive de la taxe poids lourds.
C'est dans ce contexte que le préfet Patrick Strzoda a ouvert mercredi les premières discussions sur le "Pacte d'avenir pour la Bretagne" lancé par le Premier ministre mi-octobre. Objectif : sortir de la crise et de trouver un nouveau souffle.
Avalanche de restructurations
"Il y a urgence"
Mercredi matin, c'était au tour des syndicats, pas tous solidaires du mouvement des "Bonnets rouges", d'ouvrir le bal à la préfecture de région.
"On veut un gel des licenciements", ou au moins des contacts allant dans ce sens avant 14h30, a dit Fabrice Lerestif, secrétaire départemental de FO en Ille-et-Vilaine, sinon on ne viendra pas cet après-midi".
La CFDT quant à elle ne s'est pas associée à la demande de gel des licenciements, a expliqué Jean-Luc Feillant, chargé de l'agroalimentaire pour la CFDT Bretagne.
Le Medef, qui réclamait et a obtenu la suspension de l'écotaxe, a estimé à l'issue de la réunion que "les conditions du dialogue sont réunies", a expliqué Frédéric Duval, du Medef Bretagne.
Après les partenaires sociaux et organisations patronales, une autre réunion était prévue à 14h30 avec les élus et le collectif des "acteurs économiques et sociaux" qui affirme représenter quelque 150.000 entreprises. Parallèlement, six réunions thématiques sont planifiées jusqu'à vendredi portant sur l'agriculture et l'agroalimentaire.
Interrogés par l'AFP, plusieurs élus bretons ont souligné que la situation était urgente dans une région touchée par une avalanche de restructurations et de plans sociaux dans l'agroalimentaire, comme chez Tilly-Sabco et Marine Harvest dont les salariés multiplient ces derniers jours les actions coup de poing.
Tilly-Sabco a annoncé la suspension en janvier de l'activité poulet export, qui occupe la quasi-totalité de ses employés (300 sur 340 salariés), et chez Marine Harvest (saumon fumé), ce sont 400 emplois qui seront supprimés.
Un millier d'emplois ont déjà été supprimés chez le volailler Doux et près de 900 vont l'être chez Gad SAS (abattoir et découpe de porcs). Sans compter les nombreuses restructurations dans l'industrie comme chez PSA et Alcatel.
Et l'écotaxe, avec les spectaculaires actions des "Bonnets rouges" qui ont détruit quatre portiques en Bretagne, s'est superposée à tout ces dossiers sociaux.
Aucun membre du gouvernement n'est attendu mercredi. En revanche, le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll doit passer la journée de vendredi en Bretagne.
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Je fiche mon billet qu'une fois de plus le gouvernement va courber l'échine ; que peuvent-ils faire d'autre de plus , face aux Bretons la partie est perdue d'avance et puis nos guignols ne sont plus à une borde près ..... :lol: