Alors que le pays gronde, François Hollande est entré dans cette zone dangereuse où ce qu'il appelle « l'écoute » et « le nécessaire dialogue » peuvent se transformer en une vraie déroute politique. Le risque n'est pas négligeable, pour trois raisons :
- le président de la République enregistre des records d'impopularité qui affaiblissent de facto son autorité ;
- des actes violents se sont produits en Bretagne, qui montrent le degré d'exaspération des parties de la population les plus exposées à la crise ;
- l'objet du litige est concentré sur une seule et même matière hautement inflammable : la fiscalité qui peut coaliser sur son nom des mécontentements qui ne devraient normalement pas se rejoindre.
Après avoir reculé le week-end dernier sur la fiscalité sur l'épargne, François Hollande et Jean-Marc Ayrault doivent désormais gérer deux autres fronts : celui lié à l'écotaxe poids lourds, qui doit entrer en application le 1er janvier prochain, et celui suscité par la taxe à 75 % sur les hauts revenus, devenue en réalité un impôt provisoire sur leurs employeurs parmi lesquels les clubs de foot.
Le recul sur la fiscalité de l'épargne a été très rapide, car l'Elysée et Matignon ont tout de suite pris conscience des dégâts qu'ils causaient en voulant taxer à 15,5 % et de façon rétroactive toute une série de produits d'épargne longue comme l'assurance-vie, les plans d'épargne logement ou l'épargne salariale.
Non seulement ils s'attaquaient de façon agressive aux classes moyennes, qu'ils n'avaient pas préparées à pareille ponction, mais ils portaient atteinte à un principe qu'ils défendent par ailleurs vigoureusement : l'engagement contractuel, qui permet d'avoir une visibilité de long terme. Ils ont vite fait machine arrière.
Sur l'écotaxe poids lourds, qui vise à décourager les transports les plus polluants, la tactique est moins radicale : le gouvernement plie, mais ne rompt pas, du moins pas encore. La résistance des transporteurs et des agriculteurs bretons l'a déjà poussé à promettre de nouveaux aménagements qui vont faire ressembler le nouveau dispositif à un gruyère plein de trous.
Mais, pour le moment, il maintient la date d'entrée en vigueur de la nouvelle taxe, pour ne pas créer de nouveau litige avec les écologistes et ne pas donner raison à l'opposition, qui réclame le report. Cependant, le nombre de défenseurs de la mesure s'amenuise de jour en jour.
L'exécutif compense cette évidente faiblesse par une très grande fermeté sur la taxation des clubs de foot. Là, pas question de céder, affirme-t-il. Les français sont majoritairement favorables à cette taxation. Ils pensent, comme pendant la campagne, que les riches doivent payer. Et tant pis si les clubs de foot sont en réalité déficitaires.
François Hollande a cependant prévu de recevoir cette semaine leurs patrons car, même s'ils n'ont pas gagné la bataille de la communication, les clubs disposent d'une arme lourde : la menace d'une grève des matchs, susceptible, si elle est effectivement engagée, de créer de fortes frustrations chez les supporters.
Il ne manquerait plus que la taxe à 75 %, si populaire pendant la campagne présidentielle, rallie contre le président tous les exaspérés du fisc. Ce serait la démonstration éclatante que François Hollande est tombé des deux pieds dans le piège de l'impôt.
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C'est la déroute du capitaine de pédalo , que dis-je : la retraite de Russie ...... :lol: