par Jean-pierre Jeu 15 Sep - 15:37Ils sont prêts. A dégainer comme à riposter. Chacun dans sa bulle depuis 24 heures, François Hollande, Martine Aubry, Ségolène Royal, Manuel Valls, Arnaud Montebourg et le radical Jean-Michel Baylet ont fourbi leurs armes pour le premier de leurs trois débats télévisés, jeudi soir, en direct sur France 2. Ils ont consulté leurs experts sur la crise économique – thème majeur de cette confrontation –, lu des dizaines de fiches thématiques et réuni leur bureau politique pour définir la tonalité et l’essence du message qu’ils souhaitent faire passer. Certains, à l’instar d’Arnaud Montebourg, se sont même astreints à quelques séances de media training.
Car, tous s’accordent à le reconnaître, ils « jouent gros ». François Hollande, grand favori des sondages, encore plus que les autres. Ciblé par ses concurrents depuis la fin de l’été, le député de Corrèze ne veut pas « apparaître comme assiégé » : de plus en plus à l’aise dans son costume de présidentiable, il esquive les flèches qu’on lui envoie, affichant en toutes circonstances sa bonhomie et son humour. Concentré sur ses propositions, il suit la voie qu’il s’est tracée. En regardant droit devant, le plus loin possible. Ne pas se laisser distraire, éviter « la faute ». « Vous gagnez lorsque d’autres ont perdu », explique-t-il à propos du débat de jeudi.
Incisif mais pas belliqueux
Un débat « qui va compter », affirme Guillaume Garot : le porte-parole de Royal mise sur une audience à la hauteur de l’intérêt suscité par les primaires (33 % des Français seraient prêts à y participer, selon un sondage LH2 pour Le Nouvel Observateur). A l’offensive, la présidente de Poitou-Charentes entend bien bousculer ses adversaires et faire valoir son « expérience irremplaçable ». « Elle est très sereine, témoigne Garot. Elle a pris de l’épaisseur politique depuis sa candidature à l’Elysée en 2007. Elle veut montrer qu’elle maîtrise tous les sujets et s’appuie sur une résistance et une combativité exceptionnelles. »
Un message incisif mais pas belliqueux : dans le camp Royal, on estime que « le débat ne sera pas la bagarre ». Valls, qui a lui aussi l’intention de mordre dans la cheville de ses concurrents, promet d’adopter un ton « respecteux ». « Son discours va porter sur la responsabilité, avance son porte-parole Ali Soumaré. On ne peut pas tout promettre : la crise est passée par là, il faut tenir compte du contexte. Manuel va pousser les uns et les autres à dire comment ils comptent tenir leurs engagements sur les retraites, la dépense publique et la fiscalité. » Poil à gratter de ces primaires, Valls, qui est le seul à appeler à une remise à plat du projet PS, ne cache pas son « envie d’en découdre ».
"Un débat tonique et sans tabou"
Tout aussi affûtée, Martine Aubry souhaite « un débat tonique et sans tabou ». « Elle est blindée sur le fond et hyper-motivée », clame son porte-parole Olivier Dussopt. Arc-boutée sur son programme, axé sur « le changement de système », la maire de Lille veut faire passer « un message de densité ». « Et montrer qu’il y a des différences entre les candidats », prévient le député de l’Ardèche. Elle devrait donc marteler ses thèmes de prédilection : le non-cumul des mandats, l’égalité salariale entre hommes et femmes et la sortie du nucléaire. Autant de pierres dans le jardin de Hollande, beaucoup plus flou sur ces problématiques.
Plus pondéré, Montebourg veut s’attacher « aux problèmes des Français ». « Il va présenter ses idées sur l’emploi, le pouvoir d’achat et la confiance dans l’avenir, annonce son porte-parole Géraud Guibert. Arnaud a su anticiper mieux que les autres la crise actuelle : il a été l’un des premiers à demander la nationalisation des banques, aujourd’hui évoquée au plus haut niveau. » Pour lui, pas question de sortir du sillon tracé depuis plusieurs mois : la démondialisation est son seul credo. Il ne fera même pas un petit écart pour parler de l’élu socialiste Jean-Noël Guérini (mis en examen pour « association de malfaiteurs »), épine dans le pied d’Aubry et de Hollande. Car, dans ce débat à hauts risques, il s’agit de se distinguer sans se diviser. Un équilibre ténu pour un exercice réussi ? Premiers éléments de réponse, jeudi soir à 20 h 35.
Deux autres débats avant le 9 octobre
Les six candidats aux primaires socialistes ont coché deux autres dates dans leur agenda : ils s’affronteront à nouveau le 28 septembre, cette fois sur i-Télé et les chaînes parlementaires (dès 18 heures), et quatre jours avant le premier tour de scrutin, le 5 octobre, sur BFM-TV (à partir de 20 h 30). Enfin, un débat d’entre-deux-tours sera organisé sur France Télévisions, probablement le 13 octobre, afin de départager les deux candidats encore en lice.
francesoir.fr
On peut bien ce demander ce qu'ils ont dire vu que le programme socialiste est déjà établis et qu'ils n'ont pas l'intention de se chicoré les uns les autres.
Je vois ça comme une manière de se foutre un peu du monde quand même cette primaire n'est rien d'autre qu'une occupation de l'espace médiatique et finalement rien d'autre.
Je me demande en plus pourquoi le service publique offre une tribune à un seul partis, il me semble que ce n'est pas le rôle de la télévision publique de faire la promotion d'un seul et unique parti
