L’affaire Strauss-Kahn aura eu au moins ce mérite, celui d’offrir au public un cours de droit pénal comparé entre les Etats-Unis et la France, voire l’Europe continentale. Outre-Atlantique, la justice roule en Formule 1, nervosité dans le démarrage, souplesse dans les virages, rapidité dans la rétrogradation. En France – mais aussi chez nous, comme en témoignent nos affaires financières – elle s’époumone à la manière d’un tracteur. Il faut du temps pour déclencher le moteur, mais quand il est lancé, l’arrêter devient une tâche fort malaisée.
L’affaire Strauss-Kahn aura eu au moins ce mérite, celui d’offrir au public un cours de droit pénal comparé entre les Etats-Unis et la France, voire l’Europe continentale. Outre-Atlantique, la justice roule en Formule 1, nervosité dans le démarrage, souplesse dans les virages, rapidité dans la rétrogradation. En France – mais aussi chez nous, comme en témoignent nos affaires financières – elle s’époumone à la manière d’un tracteur. Il faut du temps pour déclencher le moteur, mais quand il est lancé, l’arrêter devient une tâche fort malaisée. La justice trace son sillon pesamment. Tourner à droite ou à gauche lui demande des efforts. Quant à reculer, vous n’y pensez pas!
Pour le moment, le district attorney (le procureur, l’accusateur) n’a pas encore décidé d’abandonner les charges contre DSK. Toutefois, ses chances de faire condamner l’ex-patron du FMI s’amenuisent, même si l’enquête continue.
Les faits se sont déroulés le 14 mai. Un mois et trois semaines après, le dossier est en passe d’être bouclé.
En France, une autre plainte pour tentative de viol attend Dominique Strauss-Kahn. A moins que cette dénonciation ne tienne vraiment pas la route, le tracteur judiciaire prendra son temps: enquête préliminaire du procureur avec la police, suivie éventuellement d’une instruction pénale, puis d’un renvoi hypothétique en jugement, sans oublier appel et cassation en dernier ressort. Ainsi le ministre de la Défense, Gérard Longuet, a-t-il dû attendre pendant quinze ans avant de bénéficier d’un non-lieu dans une affaire de financement de parti politique.
Alors, que faut-il préférer, la F1 ou le tracteur? Aux Etats-Unis, DSK peut espérer être mis hors de cause rapidement. Mais il y aura perdu son poste au FMI et ses chances présidentielles. En France, l’affaire risque de lui pourrir la vie pendant un long moment. En fait, qu’elle roule vite ou lentement, la justice cause toujours des accidents de parcours.
tdg.ch
Comme quoi il n'y a pas vraiment de système judiciaire qui soit vraiment bon et bien sur chacun pense que c'est son système judiciaire qui est le meilleur alors que chaque système comportent des lacunes énormes.