je vous mets ce coup de coeur, je trouve ce texte très joli. je l'ai lu très recemment, mais j'avais déjà entendu tri yann le chanter.
texte de Morvan Lebesque dans son livre : "Comment peut-on être breton / essai sur la démocratie française"
Le breton est-il ma langue maternelle ?
Non : je suis né à Nantes où on ne le parle pas. (...)
Suis-je même breton ?
Vraiment, je le crois et m'en expliquerai.
Mais de "pure race", qu'en sais-je et qu'importe ?
- Vous n'êtes donc pas raciste ?
- Ne m'insultez pas.
- Séparatiste ? Autonomiste ? Régionaliste ?
- Tout celà, rien de celà. Au-delà.
- Mais alors, nous ne nous comprenons plus.
Qu'appelez-vous breton ? Et d'abord, pourquoi l'être ?
Question nullement absurde. Français d'état-civil, je suis nommé français,
j'assume à chaque instant ma situation de Français ;
mon appartenance à la Bretagne n'est en revanche qu'une qualité facultative
que je puis parfaitement renié ou méconnaître.
Je l'ai d'ailleurs fait. j'ai longtemps ignoré que j'étais breton.
Je l'ai par moment oublié ?
Français sans problème, il me faut donc vivre la Bretagne en surplus
ou, pour mieux dire, en conscience :
si je perd cette conscience, la Bretagne cesse d'être en moi ;
si tous les Bretons la perdent, elle cesse absolument d'être.
La Bretagne n'a pas de papiers.
Elle n'existe que dans la mesure où, à chaque génération,
des hommes se reconnaissent bretons.
À cette heure, des enfants naissent en Bretagne.
Seront-ils bretons ? Nul ne le sait.
À chacun, l'âge venu, la découverte ou l'ignorance.
texte de Morvan Lebesque dans son livre : "Comment peut-on être breton / essai sur la démocratie française"
Le breton est-il ma langue maternelle ?
Non : je suis né à Nantes où on ne le parle pas. (...)
Suis-je même breton ?
Vraiment, je le crois et m'en expliquerai.
Mais de "pure race", qu'en sais-je et qu'importe ?
- Vous n'êtes donc pas raciste ?
- Ne m'insultez pas.
- Séparatiste ? Autonomiste ? Régionaliste ?
- Tout celà, rien de celà. Au-delà.
- Mais alors, nous ne nous comprenons plus.
Qu'appelez-vous breton ? Et d'abord, pourquoi l'être ?
Question nullement absurde. Français d'état-civil, je suis nommé français,
j'assume à chaque instant ma situation de Français ;
mon appartenance à la Bretagne n'est en revanche qu'une qualité facultative
que je puis parfaitement renié ou méconnaître.
Je l'ai d'ailleurs fait. j'ai longtemps ignoré que j'étais breton.
Je l'ai par moment oublié ?
Français sans problème, il me faut donc vivre la Bretagne en surplus
ou, pour mieux dire, en conscience :
si je perd cette conscience, la Bretagne cesse d'être en moi ;
si tous les Bretons la perdent, elle cesse absolument d'être.
La Bretagne n'a pas de papiers.
Elle n'existe que dans la mesure où, à chaque génération,
des hommes se reconnaissent bretons.
À cette heure, des enfants naissent en Bretagne.
Seront-ils bretons ? Nul ne le sait.
À chacun, l'âge venu, la découverte ou l'ignorance.