(Ste-Anne-des-Monts) Après avoir été enseignante au primaire pendant 33 ans, Maryse G. Roy, de Sainte-Anne-des-Monts, en Haute-Gaspésie, a pris sa retraite il y a deux ans.
À 58 ans, elle a pris un virage à 180 degrés en décidant de retourner sur les bancs d'école afin de réaliser un rêve de petite fille : celui de conduire un camion. À l'automne, elle s'est donc inscrite au programme Transport par camion conduisant à l'obtention d'un diplôme d'études professionnelles offert par la commission scolaire des Chic-Chocs, en collaboration avec le Centre de formation en transport de Charlesbourg.
«Mon père a longtemps été camionneur et j'aimais l'accompagner, se souvient-elle. Même quand j'étais à l'université, je rêvais de conduire un camion.»
Sa persévérance a récemment été récompensée par deux bourses de 500 $. La première provenait de la commission scolaire, tandis que la deuxième lui a été décernée comme lauréate régionale du concours chapeau les filles. Par la suite, cette élève peu ordinaire a été honorée parmi 57 autres candidates, lors de la remise des prix nationaux du même concours, en recevant le prix Transports du ministère des Transports du Québec, assorti d'une bourse de 2 000 $.
«Je me suis inscrite à Chapeau les filles pour mes compagnons de classe, raconte-t-elle. On avait besoin d'argent pour aller essayer le simulateur de l'école de Charlesbourg. Mais comme on n'a pas eu le temps d'y aller, j'ai remis ma bourse de 500 $ pour notre party de fin de cours.»
Dur d'être camionneuse
De janvier à avril, Mme Roy a suivi sa formation pratique avec 13 hommes dont elle était l'aînée. Parmi eux, elle retrouvait trois de ses anciens élèves. Avec une taille de 1,57 m et un poids de 53 kg, elle a appris le métier à la dure.
«Je ne voulais pas que mes collègues m'aident, insiste-t-elle avec orgueil. Mais déneiger un camion l'hiver et ouvrir le capot quand on n'a pas la force physique, ce n'est pas facile. Ma petite stature me cause des problèmes. Les cabines, les banquettes et la transmission des camions ne sont pas adaptées aux petites tailles.»
De plus, après deux semaines de pratique à conduire un mastodonte de 23 m de long, alors qu'elle nettoyait l'intérieur de la cabine, elle est accidentellement tombée sur l'appuie-bras et s'est fracturé deux côtes. Qu'à cela ne tienne, elle n'a pas baissé les bras pour autant. «Un des étudiants du groupe m'a confié que c'était grâce à moi s'il avait continué», affirme-t-elle humblement.
Une fois qu'elle aura réussi son examen pratique prévu en juin, elle aimerait faire des remplacements pour des entreprises de transport, mais pas à temps plein. Après avoir passé sa vie avec des enfants, voilà qu'elle doit apprendre à dompter une machine.
«J'aime être au volant, souligne-t-elle. J'aime la sensation de pouvoir que ça me procure.»
cyberpresse.ca
Cette femme est folle
J'avoue que j'ai, maintenant, du mal à comprendre ce qui peut attirer les gens vers ce métier, je pense qu'elle n'a vu que le coté conduite du camion mais qu'elle ne sais pas réellement ce qu'est la profession et toutes les contraintes qui vont avec.