par Jean-pierre Jeu 17 Mar - 0:04Selon les transporteurs, les forces de l’ordre sont moins disponibles pour escorter les convois exceptionnels.
S’il est un secteur d’activité qui regrette un manque de gendarmes et de policiers, c’est bien celui des transporteurs de convois exceptionnels. « Ils sont confrontés aujourd’hui à l’indisponibilité chronique des escortes de gendarmerie ou de police. Cela a pour effet l’immobilisation de nombreux convois de transport exceptionnel, avec de lourdes conséquences financières pour leurs entreprises comme pour leurs clients », insistait encore récemment la puissante Fédération nationale des transports routiers (FNTR).
Dans les sociétés spécialisées, le sujet est hautement sensible, leurs patrons n’ayant surtout pas l’intention de brusquer les forces de l’ordre. « Les gendarmes et les policiers sont de plus en plus sollicités. Ils ont de vraies raisons d’être ailleurs », admet ainsi Honoré Brel, le patron de l’entreprise Brel à Saint-Jean-de-Védas (Hérault). Avant d’ajouter : « Mais nos clients n’attendent pas. S’il y a un retard dans la livraison, nous devons payer des pénalités. »
En fait, les convois exceptionnels ne sont pas tous obligés d’être escortés par des gendarmes ou des policiers. Sont concernés les chargements soit d’une largeur supérieure à 4,5 mètres, soit d’une longueur supérieure à 25 mètres, soit d’une masse supérieure à 48 tonnes. Bref, tout ce qui relève, dans le jargon administratif, des convois de troisième catégorie.
En Languedoc-Roussillon, ce type de cargaison n’est pas si rare. Bien au contraire. On déplace ainsi des pales et mâts d’éoliennes, des cuves de vin, des bateaux, parfois des charpentes métalliques (certaines de la nouvelle salle de spectacles Arena près de Montpellier) et des mobile homes, des pièces pour centrales EDF...
L’un des grands spécialistes français de ce genre de transport pas comme les autres est installé près d’Alès : le groupe Capelle (près de 900 salariés) qui a notamment transporté d’impressionnantes pièces d’Airbus. Dans la région, une dizaine d’autres sociétés sont aussi sur ce créneau des transports de catégorie 3, ce qui demande un grand professionnalisme.
D’autant que ces chargements - parce qu’ils entravent souvent l’autre voie de circulation - répondent à une procédure très encadrée, sécurité routière oblige. D’où la présence de gendarmes ou de policiers, dont le rôle est de sécuriser le trafic.
Le contexte est pourtant là : d’un côté, les convois exceptionnels nécessitant une escorte se développent ; de l’autre, l’État demande à ses forces de l’ordre de se concentrer sur ses missions de base. De plus, les pouvoirs publics ont décidé de facturer plus cher la mise à disposition des gendarmes sur les escortes et les épreuves sportives (lire ci-dessous).
Cette hausse des tarifs gêne finalement autant les transporteurs que l’indisponibilité des forces de l’ordre. Voilà pourquoi, actuellement, la FNTR négocie avec l’État la possibilité de faire appel à des escortes privées. Les discussions sont loin d’être finies.
midilibre.com
C'est clair qu'on peut occuper des flics ailleurs qu'a suivre des convois qui roulent au pas la plupart du temps, c'est un secteur de leur activité qu'on peu privatiser sans soucis pour peu qu'on définisse le cadre légal des escortes privées.
