Jean-pierre a écrit:Il parait aussi qu'il y a un dépôt dans le nord qui est en bagarre, débauchage de chauffeurs français au profit de chauffeurs polonais, mais je n'ai pas encore vu passer l'information.
Y a-t-il un danger de dumping social chez Norbert Dentressangle ? Les syndicats le soupçonnent fortement. La direction réfute. Le ton monte entre des salariés qui craignent de perdre leur emploi et le groupe. Une chose semble acquise : deux sites du groupe de transport sont menacés de fermeture. L'un se trouve à Autun, en Saône-et-Loire ; l'autre à Thiant, près de Valenciennes, dans le Nord. C'est précisément à Thiant, où le plan social a été annoncé mardi, que trois chauffeurs ont entamé une grève de la faim pour protester contre ces restructurations.
La direction du groupe estime que le site de Thiant est condamné par la perte de deux gros clients (dans l'industrie automobile et l'approvisionnement de fast-food) qui représentaient 70% du chiffre d'affaires. Les 30% de l'activité restante vont donc être transférés à Arras, dans le Pas-de-Calais. A Autun, le site employant 56 personnes a également perdu son plus gros client (dans l'industrie du câble électrique) qui assurait 90% de l'activité.
Des chauffeurs français qui ne sont "plus rentables"
La direction assure qu'il n'y aura pas pour autant de suppression d'emplois : elle a fait savoir jeudi que sur les 56 personnes travaillant à Thiant, 33 devraient être reclassées sur le site d'Arras, et 23 autres dans d'autres sites, par un plan de sauvegarde de l'emploi. Dentressangle dément en outre que 40 chauffeurs polonais aient été embauchés à Arras et Calais à la place des 41 chauffeurs de Thiant, comme l'a affirmé la CFDT dans un communiqué. "Il y a amalgame. Des chauffeurs polonais travaillent effectivement en sous-traitance sur ces sites mais uniquement pour le transport international, avec des camions polonais, au profit des filiales polonaises du groupe", a expliqué une porte-parole du groupe.
Mais le syndicat est vent debout contre ce projet de restructuration. "Ce pseudo plan social nie l'individu et permet in fine au groupe de se servir du pavillon français comme variable d'ajustement pour ses seuls profits afin d'enrichir les actionnaires", écrit la CFDT Transports. Et les chauffeurs se sont mis en grève. A Autun, le site est bloqué depuis mardi. A Thiant, après avoir, dans un premier temps, entamé une action similaire de blocage, les salariés laissent désormais entrer et sortir les camions. Mais depuis mercredi soir, trois chauffeurs sont en grève de la faim sur le site. Ils bénéficient de la "solidarité de la population locale", a indiqué Pascal Brunet, délégué syndical CFDT.
"Notre patron nous a clairement dit que les chauffeurs français n'étaient plus rentables. Nous sommes payés 2600 euros par mois, alors qu'un chauffeur polonais est payé 1300 euros, un Roumain 1000 euros et un Hongrois 900 euros, comme l'a montré une reportage télévisé sur les Esclaves de la route", a-t-il ajouté.
Par TF1 News le 11 février 2011 à 07:30