PARIS (AFP) - Photos volées ou posées, reportages de vacances: le phénomène "people" gagne du terrain dans la classe politique française, à l'approche de l'élection présidentielle.
Les photos des deux favoris des sondages pour 2007, Ségolène Royal (PS) en bikini et Nicolas Sarkozy (UMP) torse nu en train de faire son jogging, parues dans les hebdomadaires Closer et VSD, constituent "une première à cette échelle à l'approche d'une élection majeure", observe Dominique Reynié, professeur à Sciences-Po.
Le Premier ministre Dominique de Villepin avait amorcé le mouvement l'année dernière, lorsqu'il avait piqué une tête dans l'Atlantique devant caméras et photographes.
Chaque matin sur RTL, dans une émission intitulée "un été avant l'Elysée", les responsables politiques sont invités à parler de leurs vacances, dans un format traditionnellement plutôt réservé aux vedettes du spectacle.
Pour M. Reynié, la presse people, en fort développement en France, "va passer assez mécaniquement du cinéma et de la chanson à la politique, parce qu'il lui faut nourrir ses unes".
Les politiques se prêtent au jeu de plus ou moins bon gré.
Ségolène Royal, qui a accepté plusieurs fois ces dernières années de se faire photographier en famille, a vu dans ces clichés --non autorisés, selon les deux magazines-- une "atteinte à sa vie familiale". Mais elle ne portera pas plainte, a-t-elle indiqué.
De nombreuses photos ont par ailleurs témoigné des retrouvailles du président de l'UMP et de son épouse Cécilia, après une séparation très médiatisée.
"Une partie de la classe politique a la conviction que pour être en contact avec le grand public, il faut en passer par là", souligne M. Reynié.
Très critique vis-à-vis de la "politique people", le président de l'UDF, François Bayrou, n'en a pas moins posé en juin pour Paris-Match avec son épouse et son plus jeune fils, attablés pour le petit déjeuner.
"Quand vous êtes candidat à l'élection présidentielle, ou en voie de l'être, les Français se posent légitimement la question de savoir qui vous êtes", a-t-il expliqué.
Il s'agit de "toucher un public hors champ de la politique classique", estime Franck Thiebaux, conseiller presse de Jean-François Copé, porte-parole du gouvernement, en ajoutant qu'"il y a des limites à se fixer".
"Il y a 42 millions d'électeurs inscrits en France, or même le journal télévisé de TF1, le plus regardé, n'en atteint qu'un quart", explique M. Reynié. "Pour les politiques, ces reportages complètent leur système de communication, même s'ils sont plus proches de la diffusion d'une marque" que du message politique.
Spécialiste de communication politique, le chercheur Dominique Wolton s'inquiète de cette "dérive". "Que Ségolène Royal soit en maillot de bain, ce n'est pas une déclaration politique", s'insurge-t-il.
M. Reynié signale aussi les risques de retombées négatives, pour les politiques, d'images trop "légères", dans le contexte de guerre au Liban, flambée du pétrole, crainte d'attentats terroristes...
Car contrairement à un sportif, un chanteur ou un acteur, le politique n'est pas là pour faire rêver. "Ces images rose-bonbon peuvent les faire apparaître comme manquant de gravité", souligne-t-il. Elles risquent aussi de révéler un décalage avec la moitié des Français qui ne partent pas en vacances
Je vois bien le général de Gaule en maillot de bain en tenant sa femme par la taille.
Comme dirait l'autre les temps changes mais je vois mal comment ces personnes arriveront a se faire respecter par les gens en ce montrant trop proche d'eux.
Déjà que pour les "people" je me fout de savoir ce qu'ils prennent au petit déjeuner ou de les voir sortir en maillot de bain d'une baignade alors les politiques je m'en contrefout.
Je n'attends pas des personnalités politique de les voir en maillot ou faire leurs footing mais de l'efficacité dans leurs fonctions ou dans les fonctions qu'ils briguent.