Aol passe la main.

Boudé par Tele2, Neuf Cegetel s'est finalement tourné vers AOL France. Les fiançailles des deux acteurs de l'Internet ont été officialisées mercredi 2 août. Le mariage devrait être célébré avant la fin de l'année 2006.

Au terme de cette phase de négociation exclusive, Neuf Cegetel devrait reprendre l'ensemble des activités de fourniture d'accès Internet d'AOL en France, soit un parc client estimé par l'AFP à un million d'abonnés (500 000 en haut débit et 500 000 en bas débit) ainsi que le centre de service client de Marseille qui emploie actuellement près de 500 personnes. De son côté, AOL France conservera la gestion de son portail Internet AOL.fr et continuera ses activités de production de contenus exclusifs. AOL pourrait en particulier élargir l'audience de son portail au parc d'abonnés Internet de Neuf Cegetel.

Cette opération s'inscrit dans le droit fil de la nouvelle stratégie adoptée par Time Warner, la maison mère américaine d'AOL, qui commençait à se lasser des difficultés financières rencontrées par sa filiale Internet. Time Warner a en effet décidé de ne plus investir dans l'accès Internet payant et de se concentrer sur ses activités de portails Internet, et sur leurs contenus gratuits, seuls à même, à l'instar d'un Yahoo!, de drainer suffisamment de recettes publicitaires.

Redresser les comptes grâce à la publicité

Au printemps dernier, la filiale française avait déjà initié ce revirement stratégique en tournant le dos à son modèle « propriétaire », une véritable révolution culturelle pour une société qui s'est longtemps considérée comme une alternative à Internet.

Depuis le mois d'avril, AOL.fr est donc un site ouvert, non plus exclusivement aux abonnés d'AOL, mais à l'ensemble des internautes. Ceux-ci peuvent y découvrir des contenus spécifiques, à l'image de la chaîne musicale qui propose des concerts privés et de véritables reportages. A l'occasion de la récente Coupe du monde, AOL France a également mis les bouchées doubles en proposant aux internautes des jeux et des chroniques exclusives (Eugène Saccomano, Marcel Desailly...).

Et l'on évoque pour l'avenir la transposition pour le marché français de services déjà mis en place aux Etats-Unis, comme la diffusion gratuite de vieilles séries télé issues du catalogue Time Warner. Le tout étant financé par la publicité.