Autodérision grinçante de l'auteur puisuqu'il parlait de lui se sachant condamné.
Pierre Dépoges tu nous manques.
Pour ceux qui aiment le genre voici donc un extrait du "Dictionnaire superflu à l'usage de l'élite et des bien nantis, par Pierre Desproges, deuxième partie, noms propres lettre "A"".
AFRIQUE, célèbre continent en forme de pomme de terre nouvelle.
La superficie de l'Afrique impose le respect. A part l'Amérique, l'Asie, l'Europe et, à moindre titre, l'Océanie, peu de continents peuvent se venter d'être aussi vastes.
Au Nord l'Afrique est peuplé de chèvres appelé biques, et d'Arabes, appelés également biques, mais de loin, car certains sont susceptibles.
Les Arabes, fréquemment mâtinés de Berbères, forment un peuple fier et orgueilleux avec un tapis sur l'épaule. Ils envahirent la France bien avant le mildiou, mais furent arrêtés à moitié dans le Poitou. Nous leur devons les chiffres arabes, le chewing-gum arabique et la virilité glacée des nos tours sarrasines.
Au sud, l'Afrique est peuplé de Noirs qui répondent au nom de "Mamadou", sauf au Sahel où ils ne répondent rien du tout, à cause du sable dans les oreilles et à l'intolérable souffrance irradiant sans trêve leur paroi stomacale desséchée par la faim atroce et palpitante qui les raye un à un de la carte du monde dans l’indifférence placide des nantis du Nord assoupis dans leur excès de mauvaises graisses.
Les Noirs ont le rythme dans la peau, la peau sur les os et les os dans le nez. Peu doués pour la planche à voile, le ski de fond, le marchandising et la bourrée poitevine, le Noir moyen, à sa naissance, présente peu de chance de devenir président des Etats-Unis. Pour l’y aidé néanmoins, l’homme blanc, reprenant à son compte une vielle coutume appelée esclavage, l’envoya gratuitement en Amérique où il fit merveille dans les plantation de coton. Au début, ne virent dans l’homme noir qu’un grand enfant, mais peu à peu , il durent se rendre à l’évidence c’était également un excellent appât pour la chasse à l’alligator.
Après une brutale interdiction légale de l’esclavage, l’Afrique put lutter efficacement contre sa terrible dépopulation grâce à la colonisation. Pionniers superbes, les hardis colons n’hésitèrent pas à combattre la mouche tsé-tsé à mains nue et le paludisme à coups de trique, tout en encourageant la natalité en violant eux-même les femmes noires. Après la colonisation, les Noirs connurent une terrible mais courte période de torpeur. Puis, reprenant du poil de la bête, ils se colonisèrent eux-même.
Quand un Blanc dit qu’un Noir est con, on dit que le Blanc est raciste. Quand un noir dit qu’un Blanc est con, on dit que le Blanc est con. Ce en quoi on a tort. On peut très bien être noir et con. Sauf en Afrique du Sud où seul les Blancs sont cons. A part Ted *.
Les principales ressources de l’Afrique sont l’arachide, plus communément appelée cacahuète ; le cuivre, dont on fait les planches à voile submersibles ; les diamants, qui clignotent en vain aux phalanges boudinées des charcutières ; les lions royaux, que nous enfermons dans nos cages afin que les enfants d’imbéciles viennent en gloussant les voir mourir d’ennui ; le cacao, et si peu d’endives que cela ne vaut pas la peine d’en parler.
L’Afrique est le continent des vacances. Au nord, il n’est pas rare d’y rencontrer, d’avril à novembre, des tas de congétistes bigarrés et de pimpants piliers de comité d’entreprise, marchandant âprement les immondices en terre cuite qui décoreront désespérément le dessus de leur téléviseur. A l’Ouest, plus bas, donc plus cher, le sombre cadre supérieur, l’obtuse attachée de fesses, le bellâtre creux des créatifs publicitaires, tout ce que l’Europe molle compte de petits nantis, bronzent frénétiquement en février dans l’espoir d’épater en mars d’autres immuables crétins bureaucratiques, aussi cons certes, mais plus pâles. A l’Est, encore plus cher, le président déchu, l’écrivain alcoolique, le roi du show-biz bottés, casqués, bazookés, couperosés d’importance, posent sans grâce au-dessus du cadavre fragile de la gazelle, ou prés du rhinocéros abattu dont la corne, arraché au cuir, s’ira planter au-dessus de la cheminée du manoir, mandrin terrible et luisante que la bourgeoise au foyer astiquera sans malice murmurant du Brams.
* L’ouvrage est édité en 1984 (n.d.r).
Pierre Dépoges tu nous manques.
Pour ceux qui aiment le genre voici donc un extrait du "Dictionnaire superflu à l'usage de l'élite et des bien nantis, par Pierre Desproges, deuxième partie, noms propres lettre "A"".
AFRIQUE, célèbre continent en forme de pomme de terre nouvelle.
La superficie de l'Afrique impose le respect. A part l'Amérique, l'Asie, l'Europe et, à moindre titre, l'Océanie, peu de continents peuvent se venter d'être aussi vastes.
Au Nord l'Afrique est peuplé de chèvres appelé biques, et d'Arabes, appelés également biques, mais de loin, car certains sont susceptibles.
Les Arabes, fréquemment mâtinés de Berbères, forment un peuple fier et orgueilleux avec un tapis sur l'épaule. Ils envahirent la France bien avant le mildiou, mais furent arrêtés à moitié dans le Poitou. Nous leur devons les chiffres arabes, le chewing-gum arabique et la virilité glacée des nos tours sarrasines.
Au sud, l'Afrique est peuplé de Noirs qui répondent au nom de "Mamadou", sauf au Sahel où ils ne répondent rien du tout, à cause du sable dans les oreilles et à l'intolérable souffrance irradiant sans trêve leur paroi stomacale desséchée par la faim atroce et palpitante qui les raye un à un de la carte du monde dans l’indifférence placide des nantis du Nord assoupis dans leur excès de mauvaises graisses.
Les Noirs ont le rythme dans la peau, la peau sur les os et les os dans le nez. Peu doués pour la planche à voile, le ski de fond, le marchandising et la bourrée poitevine, le Noir moyen, à sa naissance, présente peu de chance de devenir président des Etats-Unis. Pour l’y aidé néanmoins, l’homme blanc, reprenant à son compte une vielle coutume appelée esclavage, l’envoya gratuitement en Amérique où il fit merveille dans les plantation de coton. Au début, ne virent dans l’homme noir qu’un grand enfant, mais peu à peu , il durent se rendre à l’évidence c’était également un excellent appât pour la chasse à l’alligator.
Après une brutale interdiction légale de l’esclavage, l’Afrique put lutter efficacement contre sa terrible dépopulation grâce à la colonisation. Pionniers superbes, les hardis colons n’hésitèrent pas à combattre la mouche tsé-tsé à mains nue et le paludisme à coups de trique, tout en encourageant la natalité en violant eux-même les femmes noires. Après la colonisation, les Noirs connurent une terrible mais courte période de torpeur. Puis, reprenant du poil de la bête, ils se colonisèrent eux-même.
Quand un Blanc dit qu’un Noir est con, on dit que le Blanc est raciste. Quand un noir dit qu’un Blanc est con, on dit que le Blanc est con. Ce en quoi on a tort. On peut très bien être noir et con. Sauf en Afrique du Sud où seul les Blancs sont cons. A part Ted *.
Les principales ressources de l’Afrique sont l’arachide, plus communément appelée cacahuète ; le cuivre, dont on fait les planches à voile submersibles ; les diamants, qui clignotent en vain aux phalanges boudinées des charcutières ; les lions royaux, que nous enfermons dans nos cages afin que les enfants d’imbéciles viennent en gloussant les voir mourir d’ennui ; le cacao, et si peu d’endives que cela ne vaut pas la peine d’en parler.
L’Afrique est le continent des vacances. Au nord, il n’est pas rare d’y rencontrer, d’avril à novembre, des tas de congétistes bigarrés et de pimpants piliers de comité d’entreprise, marchandant âprement les immondices en terre cuite qui décoreront désespérément le dessus de leur téléviseur. A l’Ouest, plus bas, donc plus cher, le sombre cadre supérieur, l’obtuse attachée de fesses, le bellâtre creux des créatifs publicitaires, tout ce que l’Europe molle compte de petits nantis, bronzent frénétiquement en février dans l’espoir d’épater en mars d’autres immuables crétins bureaucratiques, aussi cons certes, mais plus pâles. A l’Est, encore plus cher, le président déchu, l’écrivain alcoolique, le roi du show-biz bottés, casqués, bazookés, couperosés d’importance, posent sans grâce au-dessus du cadavre fragile de la gazelle, ou prés du rhinocéros abattu dont la corne, arraché au cuir, s’ira planter au-dessus de la cheminée du manoir, mandrin terrible et luisante que la bourgeoise au foyer astiquera sans malice murmurant du Brams.
* L’ouvrage est édité en 1984 (n.d.r).