À Nantes, Aubry et Voynet se félicitent de voir la gauche "rassemblée"

Figures de la "gauche plurielle" sous le gouvernement Jospin, Martine Aubry et Dominique Voynet ont fait part de leur "bonheur" commun de voir la gauche rassemblée pour le deuxième tour des élections régionales de dimanche, à l'exception notable de la Bretagne. "J'aime quand la gauche est fraternelle", a déclaré la première secrétaire du Parti socialiste aux 2.500 militants socialistes et écologistes réunis à la Cité des congrès de Nantes pour un meeting de soutien à la liste d'union entre socialistes et écologistes en Pays de la Loire. "Je n'ai jamais trop aimé la gauche plurielle comme nom, moi je préfère parler de gauche rassemblée, cette gauche ouverte aux idées des autres, dont aucun d'entre nous n'est propriétaire", a ajouté Martine Aubry. "Les Français retrouvent le bulletin de vote socialiste quand nous sommes enfin unis, et non pas retournés vers notre nombril, de façon individualiste."

Dominique Voynet a estimé pour sa part que la gauche n'était "jamais si belle que quand elle brille de tous ses feux, pas les feux de paille ou les feux des ego". "Mais, en 2004, le beau printemps des régions n'a pas suffi pour nous apporter les victoires qui devaient suivre (...) Dimanche, donc, on gagne les élections et lundi commence une autre histoire. J'espère que vous en serez", a lancé l'ancienne secrétaire nationale des Verts à la salle, où se mêlaient militants socialistes, écologistes et communistes. "Un travail de fond pour reconquérir les abstentionnistes, pour proposer un projet alternatif aux Français, est indispensable", avait dit plus tôt Dominique Voynet lors d'une conférence de presse.

Compromis sur le projet d'aéroport

Les deux dirigeantes avaient alors assumé les divergences entre leurs mouvements en Bretagne, seule région de France où écologistes et socialistes n'ont pu trouver d'accord en vue du second tour. Le président (PS) sortant Jean-Yves Le Drian, qui avait récolté 37,19 % des voix au premier tour, sera opposé lors d'une triangulaire à Guy Hascoët (Europe Écologie), crédité de 12,21 % des suffrages dimanche dernier, et à l'ancienne préfète de région Bernadette Malgorn (UMP), qui en a recueilli elle 23,73 %. "Jean-Yves Le Drian a fait ce qu'il avait à faire", a estimé Martine Aubry. "Je regrette que la tête de liste Europe Écologie n'ait pas accepté les onze postes et les sept vice-présidences qui lui étaient proposés." "Quand une relation dysfonctionne, c'est rarement de la faute d'une seule personne", a répondu Dominique Voynet, qui se déplace jeudi à Rennes (Ille-et-Vilaine) pour un meeting de soutien à Guy Hascoët. "Ce n'est pas aux socialistes de choisir les candidats des Verts, ni l'inverse d'ailleurs", a ajouté l'ancienne secrétaire nationale des Verts.

En Pays de la Loire, la liste d'union entre socialistes et écologistes sera menée dimanche par Jacques Auxiette, président (PS) sortant du conseil régional, qui a obtenu 34,36 % des voix au premier tour. Jean-Philippe Magnen (Verts), qui avait recueilli 13,64 % des suffrages à la tête de la liste Europe Écologie, en est lui le nº 2. Un compromis a été trouvé lundi entre les deux camps sur l'épineux dossier du soutien au projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), soutenu par les socialistes, mais combattu par les écologistes. Aux termes de l'accord, les écologistes ont été assurés d'obtenir "au moins quinze élus" dans la nouvelle majorité, ainsi que quatre des quinze postes de vice-présidents. La liste "La Gauche et l'Écologie en action" sera opposée à Christophe Béchu (UMP), qui avait récolté 32,78 % au premier tour à la tête d'une liste qui va des partisans de Philippe de Villiers (MPF) à ceux de Jean Arthuis (Alliance centriste). Depuis, l'actuel président du conseil général du Maine-et-Loire en a appelé aux abstentionnistes et aux électeurs du MoDem pour le porter dimanche soir à la tête du conseil régional.