Officiellement, le nombre de gardes à vue se situe à près de 600 000 aujourd’hui, selon le dernier bilan chiffré de la délinquance. Un chiffre qui aurait doublé en huit ans, selon France-Info.
Pourtant, selon un livre à paraître jeudi de Matthieu Aron, chef du service police-justice de la radio, ce chiffre ne reflèterait pas la réalité.
D'après le journaliste, auteur de «Gardés à vue», les chiffres officiels «oublieraient» tout bonnement «les gardes à vue routières». Le chiffre total des garde-à-vues avoisinerait ainsi les 900.000.
Chaque mois, le ministère de l’Intérieur publie, sur son site internet, les chiffres détaillés de toutes les gardes à vue des secteurs police et gendarmerie. Seulement, selon le journaliste de France-Info, il n'y a aucune trace des «gardes à vue routières». Alors que «les délinquants routiers sont aujourd’hui les premiers - quantitativement - à fréquenter les cellules des commissariats et des gendarmeries (...) devant les auteurs de vols, de viols ou de coups et blessures», écrit Matthieu Aron. Pourquoi un tel oubli ? Selon «Gardés à vue» : pour ne pas froisser des automobilistes, «déjà à cran avec le permis à point».
Confirmation du ministère
Dans la matinée, le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Gérard Gachet, a d'ailleurs bel et bien confirmé que le nombre de gardes à vue en France était d'environ 800 000 en 2009 et non de 600 000.
Toutefois, le porte-parole a précisé qu'il n'y avait pas «volonté de cacher des chiffres». Gérard Gachet a reconnu sur France-Info mercredi matin que le chiffre officiel ne prenait pas effectivement en compte les gardes à vue «routières» qui étaient d'environ 200.000 en 2009, ajoutant que les chiffres de l'Outre-mer n'étaient «pas encore connus». «Il y a deux comptabilités distinctes» a précisé Gérard Gachet.
Les magistrats s'inquiètent
L'Union syndicale des magistrats (USM) a jugé mercredi «inquiétant» le nombre des gardes à vue en France, supérieur aux statistiques officielles, et insisté sur l'urgence d'une réforme de cette mesure.
«Je suis très inquiet qu'on nous cache les chiffres depuis des années et que de 600.000 on arrive à un tel chiffre. C'était déjà beaucoup trop mais là c'est encore pire et ça démontre qu'il faut absolument faire cette réforme de la garde à vue que tout le monde attend», déclare Christophe Régnard, président de l'USM (majoritaire).
La ministre de la Justice, Michèle Alliot-Marie, a répété ces dernières semaines qu'elle souhaitait mieux encadrer la garde à vue dans le cadre de la réforme de la procédure pénale. La limiter aux délits passibles d'une peine d'emprisonnement est une des pistes envisagées.
«C'est de la blague. Le nombre de délits dans lesquels une peine de prison n'est pas encourue est devenu infinitésimal», a estimé M. Régnard.
Politique du chiffre
Des experts estiment que la hausse du nombre de gardes à vue est liée à la culture de la performance et la politique du chiffre. «Le nombre de garde à vue signifie que la police est occupée, mais pas nécessairement à faire ce qui est utile», a confié à l'AFP le sociologue Sébastien Roché pour qui «la police n'est pas assez transparente».
La «politique du chiffre» est dénoncée par des syndicats de police. Le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux a promis de «l'infléchir».
Pour Bruno Beschizza, de Synergie (2e syndicat d'officiers), il n'y a pas une »tendance exponentielle des gardes à vue« qui sont liées »à la forte activité policière«. »Les gardes à vue se font sous le contrôle des magistrats« et »les policiers appliquent des textes de plus en plus nombreux« notamment en matière de sécurité routière. »Avant un dégrisement (pour une personne ivre au volant) se faisait dans des locaux de police, aujourd'hui c'est... une garde à vue«, a-t-il affirmé à l'AFP.
Le Parisien
Pourtant, selon un livre à paraître jeudi de Matthieu Aron, chef du service police-justice de la radio, ce chiffre ne reflèterait pas la réalité.
D'après le journaliste, auteur de «Gardés à vue», les chiffres officiels «oublieraient» tout bonnement «les gardes à vue routières». Le chiffre total des garde-à-vues avoisinerait ainsi les 900.000.
Chaque mois, le ministère de l’Intérieur publie, sur son site internet, les chiffres détaillés de toutes les gardes à vue des secteurs police et gendarmerie. Seulement, selon le journaliste de France-Info, il n'y a aucune trace des «gardes à vue routières». Alors que «les délinquants routiers sont aujourd’hui les premiers - quantitativement - à fréquenter les cellules des commissariats et des gendarmeries (...) devant les auteurs de vols, de viols ou de coups et blessures», écrit Matthieu Aron. Pourquoi un tel oubli ? Selon «Gardés à vue» : pour ne pas froisser des automobilistes, «déjà à cran avec le permis à point».
Confirmation du ministère
Dans la matinée, le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Gérard Gachet, a d'ailleurs bel et bien confirmé que le nombre de gardes à vue en France était d'environ 800 000 en 2009 et non de 600 000.
Toutefois, le porte-parole a précisé qu'il n'y avait pas «volonté de cacher des chiffres». Gérard Gachet a reconnu sur France-Info mercredi matin que le chiffre officiel ne prenait pas effectivement en compte les gardes à vue «routières» qui étaient d'environ 200.000 en 2009, ajoutant que les chiffres de l'Outre-mer n'étaient «pas encore connus». «Il y a deux comptabilités distinctes» a précisé Gérard Gachet.
Les magistrats s'inquiètent
L'Union syndicale des magistrats (USM) a jugé mercredi «inquiétant» le nombre des gardes à vue en France, supérieur aux statistiques officielles, et insisté sur l'urgence d'une réforme de cette mesure.
«Je suis très inquiet qu'on nous cache les chiffres depuis des années et que de 600.000 on arrive à un tel chiffre. C'était déjà beaucoup trop mais là c'est encore pire et ça démontre qu'il faut absolument faire cette réforme de la garde à vue que tout le monde attend», déclare Christophe Régnard, président de l'USM (majoritaire).
La ministre de la Justice, Michèle Alliot-Marie, a répété ces dernières semaines qu'elle souhaitait mieux encadrer la garde à vue dans le cadre de la réforme de la procédure pénale. La limiter aux délits passibles d'une peine d'emprisonnement est une des pistes envisagées.
«C'est de la blague. Le nombre de délits dans lesquels une peine de prison n'est pas encourue est devenu infinitésimal», a estimé M. Régnard.
Politique du chiffre
Des experts estiment que la hausse du nombre de gardes à vue est liée à la culture de la performance et la politique du chiffre. «Le nombre de garde à vue signifie que la police est occupée, mais pas nécessairement à faire ce qui est utile», a confié à l'AFP le sociologue Sébastien Roché pour qui «la police n'est pas assez transparente».
La «politique du chiffre» est dénoncée par des syndicats de police. Le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux a promis de «l'infléchir».
Pour Bruno Beschizza, de Synergie (2e syndicat d'officiers), il n'y a pas une »tendance exponentielle des gardes à vue« qui sont liées »à la forte activité policière«. »Les gardes à vue se font sous le contrôle des magistrats« et »les policiers appliquent des textes de plus en plus nombreux« notamment en matière de sécurité routière. »Avant un dégrisement (pour une personne ivre au volant) se faisait dans des locaux de police, aujourd'hui c'est... une garde à vue«, a-t-il affirmé à l'AFP.
Le Parisien
Rien que ça !!!! Ca fait quand même 25% de plus c'est pas rien !!!!!!!!!! Mais suis pas plus étonnée que ça va !!!!!!