Ils devaient disparaître du paysage parisien d’ici au 1er janvier, mais finalement, ils viennent de décrocher un sursis d’un an ! Les camions à double étage qui transportent des cargaisons de voitures jusqu’aux concessionnaires et agences de location d’automobiles vont encore sillonner les rues parisiennes.
55 380 semi-remorques chaque année. Qui l’eût cru ? Les porte-huit, ces gros camions qui peuvent transporter entre 8 et 9 voitures sur leurs remorques, sont quelque 1 065 à rouler chaque semaine dans les rues parisiennes ! Ils assurent la livraison des véhicules neufs chez les concessionnaires mais approvisionnent aussi les agences Avis, Hertz… « Ils sont indispensables aux loueurs, qui peuvent ainsi mieux gérer les flux de voitures entre leurs différents points de location », explique Bernard Ritouret, directeur des études chez Wallon France, une société de transport de voitures.
Près de 335 000 autos sont ainsi transportées dans la capitale chaque année.
Dans le collimateur de la ville depuis trois ans. Avec l’arrivée des écologistes à la mairie de Paris en 2001, plusieurs initiatives visant à réduire la circulation des voitures (couloirs de bus, quartiers verts…) ont été lancées. L’ex-adjoint chargé des transports,Denis Baupin, a aussi veillé à mieux réguler les livraisons. En janvier 2007, un règlement sur les marchandises, négocié avec les professionnels, devait interdire l’entrée des camions à double étage à partir du 1er janvier 2010. Les entreprises concernées étaient donc tenues de trouver une autre organisation pour acheminer les voitures dans la capitale. «Mais depuis 2007, le travail qui devait être mené en partenariat avec la mairie de Paris a été un peu perturbé et les élections n’ont rien arrangé », explique Alain Boutet, secrétaire général de la section Ilede- France de la Fédération nationale des transports routiers (FNTR). D’où le sursis d’un an qui vient d’être donné.
Des engins plus petits seraient moins écologiques. « Nous avons très bien compris le souhait de la mairie de réduire le nombre de camions dans Paris », assure la FNTR. Mais les alternatives aux porte-huit ne sont pas si nombreuses que ça, selon les transporteurs. « Par exemple, la substitution de ces gros camions par des engins plus petits n’est pas forcément une bonne solution. » D’après l’étude menée conjointement par la FNTR et TLF (Transport et logistique de France), l’utilisation de « mini » porteurs qui ne transportent « que » 5 voitures engendrerait une augmentation de 60 % du nombre de camions en circulation et une hausse de 30 % des émissions de CO2. « Ce serait totalement contraire aux objectifs recherchés par la ville. Sans parler de l’augmentation des coûts de transport que ça provoquerait ! » insiste Bernard Ritouret chez Wallon France.
Les transporteurs plaident pour de meilleures livraisons. Un groupe de travail interprofessionnel (transporteurs, loueurs, concessionnaires, fédérations) doit se réunir au printemps pour faire le point sur les autres solutions possibles pour livrer les voitures dans Paris. En attendant le développement du fret ferroviaire et fluvial, les livreurs plaident surtout pour une amélioration des conditions de livraison. « Quand nos camions roulent, ils ne gênent pas tant que ça. C’est plutôt lorsqu’ils sont garés en double file qu’ils gênent. En fait, il faut surtout réfléchir à leur meilleure intégration dans la vie urbaine », plaide Bernard Ritouret. En créant par exemple des aires de livraisons à l’intérieur même des concessions ou en autorisant les livraisons à des heures décalées.
Le Parisien
55 380 semi-remorques chaque année. Qui l’eût cru ? Les porte-huit, ces gros camions qui peuvent transporter entre 8 et 9 voitures sur leurs remorques, sont quelque 1 065 à rouler chaque semaine dans les rues parisiennes ! Ils assurent la livraison des véhicules neufs chez les concessionnaires mais approvisionnent aussi les agences Avis, Hertz… « Ils sont indispensables aux loueurs, qui peuvent ainsi mieux gérer les flux de voitures entre leurs différents points de location », explique Bernard Ritouret, directeur des études chez Wallon France, une société de transport de voitures.
Près de 335 000 autos sont ainsi transportées dans la capitale chaque année.
Dans le collimateur de la ville depuis trois ans. Avec l’arrivée des écologistes à la mairie de Paris en 2001, plusieurs initiatives visant à réduire la circulation des voitures (couloirs de bus, quartiers verts…) ont été lancées. L’ex-adjoint chargé des transports,Denis Baupin, a aussi veillé à mieux réguler les livraisons. En janvier 2007, un règlement sur les marchandises, négocié avec les professionnels, devait interdire l’entrée des camions à double étage à partir du 1er janvier 2010. Les entreprises concernées étaient donc tenues de trouver une autre organisation pour acheminer les voitures dans la capitale. «Mais depuis 2007, le travail qui devait être mené en partenariat avec la mairie de Paris a été un peu perturbé et les élections n’ont rien arrangé », explique Alain Boutet, secrétaire général de la section Ilede- France de la Fédération nationale des transports routiers (FNTR). D’où le sursis d’un an qui vient d’être donné.
Des engins plus petits seraient moins écologiques. « Nous avons très bien compris le souhait de la mairie de réduire le nombre de camions dans Paris », assure la FNTR. Mais les alternatives aux porte-huit ne sont pas si nombreuses que ça, selon les transporteurs. « Par exemple, la substitution de ces gros camions par des engins plus petits n’est pas forcément une bonne solution. » D’après l’étude menée conjointement par la FNTR et TLF (Transport et logistique de France), l’utilisation de « mini » porteurs qui ne transportent « que » 5 voitures engendrerait une augmentation de 60 % du nombre de camions en circulation et une hausse de 30 % des émissions de CO2. « Ce serait totalement contraire aux objectifs recherchés par la ville. Sans parler de l’augmentation des coûts de transport que ça provoquerait ! » insiste Bernard Ritouret chez Wallon France.
Les transporteurs plaident pour de meilleures livraisons. Un groupe de travail interprofessionnel (transporteurs, loueurs, concessionnaires, fédérations) doit se réunir au printemps pour faire le point sur les autres solutions possibles pour livrer les voitures dans Paris. En attendant le développement du fret ferroviaire et fluvial, les livreurs plaident surtout pour une amélioration des conditions de livraison. « Quand nos camions roulent, ils ne gênent pas tant que ça. C’est plutôt lorsqu’ils sont garés en double file qu’ils gênent. En fait, il faut surtout réfléchir à leur meilleure intégration dans la vie urbaine », plaide Bernard Ritouret. En créant par exemple des aires de livraisons à l’intérieur même des concessions ou en autorisant les livraisons à des heures décalées.
Le Parisien