Des engins de chantier incendiés

Sur le chantier d'une petite résidence en construction, rue de la Navarre à Laubadère, les ouvriers de l'entreprise Gallego n'en reviennent pas. Un camion appartenant à un sous-traitant (l'entreprise Carvalho) a été incendié, de même qu'une minipelle Kubota flambant neuve, sans mauvais jeu de mots…

Un peu plus loin, à l'angle de l'avenue Saint-Exupéry et du boulevard Garigliano, c'est une autre minipelle appartenant à la société Eiffage qui a été la proie des flammes, toujours sur un chantier en activité, celui d'une importante résidence de l'OPH. Les faits se sont produits dans la nuit de mercredi à jeudi, aux alentours de minuit, et ils ne sont pas nouveaux puisqu'en janvier et plus récemment en mars, deux tractopelles avaient été incendiés. « C'est vraiment intentionnel, s'insurge un des employés. Il faut les arroser d'essence pour qu'ils s'enflamment, ça ne prend pas feu comme ça. » Une manière de dire que ce n'est pas l'occasion qui a fait le larron, il a fallu trouver de l'essence, peut-être dans les cabanes de chantier ? « Pas cette fois-ci, même si elles sont régulièrement visitées ou dégradées », poursuit-il.

Un riverain qui constate les dégâts, sous couvert d'anonymat, a sa petite explication : « Ce sont des jeunes qui refusent de quitter le quartier. Après la barre E, c'est la barre F qui va être détruite, ils vont devoir partir, alors ils se vengent comme ils peuvent… ». Sur les engins de chantier, symboles du changement de « leur » quartier. Les policiers, qui ont effectué des prélèvements sur place, ont ouvert une enquête. Quant aux entrepreneurs, ils ne savent que faire : «Soit on barricade les chantiers, soit on replie tout le matériel tous les soirs. dans les deux cas, il y a un surcoût», confie un professionnel du secteur.