Octobre en novembre et c’est l’hiver
Dans le jardin fuyant la cour
À la merci d’un château-feuille
Et c’est ma main suivant le jour
Au plus précis on s’y recueille
L’arbre debout est en corps-fier
Parfois le gris nommant sommeil
Un ciel qui fuit et qui en veille
Dois mélanger tout le pastel
Sous les rayons de son soleil
Nuage est loup pour visionnaire
Si temps d’octobre est bien savant
Qu’une saison n’est pas la sienne
Il écrit aux dessous du vent
Que son jupon est à la traîne
Novembre est lourd pour cette terre
On voit venir un manteau blanc
Et un rouet sous pluies d’argent
Comme un jouet pour le moment
Voir s’y danser, neige au jour d’an
L’hiver ici a tant à faire
Il est sujet d’une mémoire
Il est le vers d’un courant d’air
Il est Noël en fin d’histoire
Il est si blanc, vêtu d’un cerf
JE NE SUIS QU'UNE VAGUE
Quand l'océan me drague
Et m'accueille en son sein,
Je ne suis qu'une vague :
Je vais et je reviens.
Je ne suis qu'une vague,
D'un geste de sa main,
Je sens que je divague
Sous le souffle divin.
Je ne suis qu'une vague
Sur le sable cuivré,
Je roule et je zigzague
Sur la plage dorée.
Je ne suis qu'une vague
Parfumée aux embruns,
Lorsque le vent me nargue,
Moi je cambre les reins.
Je ne suis qu'une vague,
Exhausez ma prière :
A mon doigt une bague
Et l'amour de la mer.
Antigone