Le redoutable ouragan Gustav à une centaine de kms de La Nouvelle Orléans, parée
pas de chanc dans ce coin du monde
Le redoutable ouragan Gustav a frappé lundi à la mi-journée les côtes de la Louisiane, où plus de deux millions de personnes avaient été préalablement évacuées, trois ans presque jour pour jour après le passage dévastateur de l'ouragan Katrina.
"La coordination pour cette tempête est bien meilleure que pendant Katrina", a estimé le président Bush qui a décidé de se rendre au Texas (sud) pour superviser la coordination des opérations de secours.
"La tempête doit encore passer, c'est un évènement sérieux", a-t-il ajouté lors d'un point de presse au centre des Opérations de secours du Texas, à Austin, peu après que l'ouragan Gustav a atteint les côtes de la Louisiane (sud).
L'évacuation, décrite par les médias comme la plus vaste de l'histoire américaine, a transformé en ville fantôme La Nouvelle-Orléans, battue lundi par des vents violents et des pluies diluviennes qui faisaient déjà déborder un canal et pourraient menacer les digues.
Le centre de l'ouragan Gustav a touché les côtes de Louisiane (sud) lundi vers 15H00 GMT, près de Cocodrie, a annoncé le centre national des ouragans (NHC).
L'oeil de l'ouragan, classé en catégorie 2 sur une échelle qui en compte 5, se trouvait à quelque 110 km au sud-ouest de La Nouvelle-Orléans. Il se déplaçait à une vitesse de 24 km/h avec des vents soufflant à 175 km/h, a précisé le NHC.
Selon des experts, La Nouvelle-Orléans pourrait une nouvelle fois être submergée, même si les digues ont en partie été renforcées depuis les passage meurtrier de Katrina en 2005.
Le NHC a averti que Gustav était susceptible d'entraîner une montée des eaux "extrêmement dangereuse", entre trois et quatre mètres au-dessus du niveau normal.
"L'ouragan s'affaiblit mais il ralentit et ça c'est une mauvaise nouvelle", a indiqué à l'AFP Jody James, météorologue des services de la météorologie nationale (National Weather Service, NWS).
Selon cet expert, "il est trop tôt pour dire" si les conséquences de Gustav seront aussi catastrophiques que celles de Katrina qui avait fait quelque 1.800 morts en Louisiane et dans les Etats voisins après son passage le 29 août 2005. "Katrina était de catégorie 4 et avait été rétrogradé à 3 juste avant de toucher terre. Gustav est un peu plus faible", a ajouté M. James.
"Nous surveillons les digues", a précisé le météorologue.
A La Nouvelle-Orléans, l'Industrial canal était sur le point de déborder dans le Ninth Ward, un des quartiers les plus dévastés par Katrina, et trois bateaux ont rompu leurs amarres, risquant d'endomager les parois du canal.
"Nous craignons que cela ne déborde", a indiqué le commandant Tim Kurgan du Génie, après une montée des eaux de trois mètres, atteignant le haut du canal dont les parois, qui s'étaient rompues en 2005, avaient été fortifiées après Katrina.
David Paulison, directeur de l'Agence fédérale de gestion des situations d'urgences (Fema) s'est voulu toutefois rassurant. Il a assuré que le Génie indiquait "que les digues sont beaucoup plus solides (...) et qu'elles sont bien plus hautes que durant Katrina."
"Néanmoins, il reste des points faibles dans le système de digues. Ce n'est pas aussi bien que cela devrait l'être", a-t-il concédé.
Pas moins de 750 gardes nationaux étaient mobilisés à La Nouvelle-Orléans en prévision d'éventuelles opérations de sauvetage pour une dizaine de milliers d'irréductibles, restés sur place.
Les installations pétrolières du Golfe du Mexique qui concentre un quart de la production de brut des Etats-Unis, ont été presque totalement fermées, avant l'arrivée de Gustav.
Le maire Ray Nagin a décrété un couvre-feu et averti les pillards qu'ils iraient "directement" en prison.
Par ailleurs, Gustav a bouleversé le programme de la convention républicaine qui s'ouvre lundi à St Paul (Minnesota, nord) pour introniser John McCain comme candidat à la Maison Blanche. La plupart des travaux ont été suspendus jusqu'à nouvel ordre.
Le président George W. Bush a décidé de se rendre au Texas (sud) pour superviser la coordination des opérations de secours. La mauvaise gestion de son administration lors de Katrina avait été une catastrophe politique pour le président.
John McCain préparait des colis dans l'Ohio (nord) pour de possibles victimes de Gustav.
Son rival démocrate Barack Obama s'est dit prêt à "activer une liste de deux millions de personnes" pour trouver des volontaires et offrir des dons.
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