La Gélothérapie Se bidonner, se tordre les côtes, pouffer, glousser, s'esclaffer, se désopiler, se fendre la pêche, se marrer, se poiler, rigoler, se pisser aux culottes, pleurer de rire..... La langue française est riche en expressions pour désigner le rire. Et pourtant, nous ne faisons fonctionner nos zygomatiques qu'une quinzaine de fois par jour, soient six minutes en moyenne contre vingt minutes environ il y a cinquante ans. Dommage, car le rire est bon pour la santé. C'est du moins la thèse avancée par les adeptes de la gélothérapie, la thérapie par le rire.
" Rire" intensément pendant dix minutes rend heureux grâce à la libération d'endorphines, des hormones qui agissent contre la douleur, explique le docteur en philosophie Roland Schutzbach. Mais le rire agit aussi sur le psychisme : on est plus détendu et plus à même de prendre des décisions après s'être déridé. Ce pédagogue et thérapeute fonde des clubs du rire. Dans ces clubs d'hilares, on rit sans raison et avec tout le monde.
Les séances commencent par des exercices préparatoires. Puis on provoque le rire, par exemple en parlant dans une langue qui n'existe pas et en se saluant tout en marchant dans la salle. L'expression doit être spontanée, précise Roland Schutzbach. Après un moment, tout le monde se met à se tordre de rire, sans raison.
On recense plus d'un millier de clubs du rire dans le monde. Mais il semblerait que le virus ne se soit pas encore assez propagé. Et pourtant, " quelques minutes d'un rire joyeux induisent autant de détente que celle obtenue par une demi-heure de relaxation conventionnelle. "
Plus on rit, plus le rire vient facilement.
Les adeptes de la gélothérapie disent se sentir en meilleure santé. Euphorisant naturel, le rire régularise la respiration en permettant une meilleure combustion de l'oxygène et une plus grande expulsion des déchets. Lorsqu'on rit, les échanges respiratoires sont multipliés par trois, le cœur se met à battre aussi vite que lors d'un 100 mètres et la pression sanguine augmente. Le rire diminuerait également le stress, la fatigue, la douleur, l'aérophagie, l'arthrite et l'asthme. Enfin, la franche rigolade freinerait le vieillissement. La panacée, en somme.
A quand du rire sur ordonnance à la place d'antibiotiques ou d'antidépresseurs ? De la recherche à l'application effective, il y a encore du chemin à faire. En attendant, on peut toujours rire à titre préventif.
Le rire sans raison augmente notre capacité à être heureux. Une fois détendu, on aborde les relations et les difficultés de manière positive.
Le meilleur moyen pour attaquer la journée de bonne humeur ? Une bonne rigolade tous les matins. Avec quelques exercices librement inspirés du yoga du rire du Dr Madan Kataria :
· Se sourire dans le miroir de la salle de bain dès le réveil.
· S'étirer ver le haut en inspirant, bras tendus au-dessus de la tête et expirer en redescendant les bras. Répéter plusieurs fois.
· S'échauffer en chantant " ho-ho ha-ha " et en frappant dans ses mains. Accélérer et ralentir le rythme.
· Imiter le lion, la bouche ouverte, la langue tirée en avant, les yeux écarquillés et les mains " griffes dehors " : rugir puis laisser venir le rire.
· Rire la bouche délicatement fermée afin de faire raisonner le son dans la boîte crânienne.
· A la fin de la séance, rire progressivement en commençant par un sourire et en finissant par des éclats de rire. Applaudir.
La Fondation Théodora, que l'on retrouve en Angleterre, Biélorussie, Espagne, France, Italie, Suisse, Turquie, contribue au bien-être des enfants malades. Elle organise la visite de ses "docteurs Rêves", des clowns spécialement formés pour travailler en milieu pédiatrique hospitalier. Ils apportent leur sourire à ces enfants pour lesquels le rire est une chose extraordinaire. Cela leur permet de s'évader mentalement d'un univers qui évoque la souffrance, et de garder le moral