HOSHINO (Japon), 01/08 - Takudo Yamamoto ressent comme un devoir familial de transmettre un message contre la guerre. Il est le gardien d`une flamme légendaire que son père, aujourd`hui disparu, avait conservé de l`attaque nucléaire américaine contre Hiroshima.
Tatsuo Yamamoto, soldat pendant la dernière guerre, a précieusement conservé ce petit foyer né de la première bombe atomique et ce dans le plus grand secret jusqu`à ce qu`un journal local révèle son histoire insolite à la fin des années 60. Il est mort il y a quatre ans, mais "la flamme de la bombe nucléaire" brûle toujours derrière une vitre dans un parc du village montagneux de Hoshino, à quelque 200 km de Hiroshima.
"Oui, c`est un symbole, un symbole de paix", déclare à l`AFP Takudo Yamamoto, 58 ans, un moine devenu artiste céramique, et deuxième fils de Tatsuo. "Mais ce ne serait qu`une flamme s`il n`y avait pas de message", souligne-t-il, vêtu d`un kimono bleu foncé de moine dans son atelier situé en haut du village.
"J`ai le devoir de transmettre l`esprit de mon père aux futures générations", poursuit-il. "C`est ce que notre famille doit faire. Je suis son fils. Je dois comprendre pourquoi cet homme l`a rapportée ici et l`a conservée jour après jour."
L`histoire de la flamme a commencé le matin du 6 août 1945, après que Tatsuo, se rendant en train dans un camp militaire proche de Hiroshima, eut survécu à la bombe qui a transformé instantanément la ville en un champ de ruines.
Il a cherché en vain à retrouver son oncle Yasuke, qui tenait une librairie à Hiroshima. Devant le magasin détruit, le soldat a soudain eu l`idée de se saisir d`un brandon encore fumant et d`allumer un petit "hibachi", braséro portatif couramment utilisé à l`époque pour se réchauffer les mains.
Rapport étrange de l'homme avec le feu, mais je trouve cette histoire touchante.
Cette flamme à peut être plus de vrais symbole que la flamme olympique qui ne représente guère que politique et pognon à l'heure actuelle.