Mieux vaut une clope qu’une petite pipe ? C’est en tout cas ce que semblent conclure deux chercheurs de l’université John Hopkins à Baltimore qui, le mois dernier, ont trouvé un facteur de risque supplémentaire à pratiquer des cochonneries avec autrui. Et l’ont publié dans le très sérieux New England Journal of Medecine . En substance, si l’on ose dire, avoir des relations bucco-génitales (fellation ou cunnilingus, tu veux un dessin, aussi ?) avec plusieurs partenaires augmente le risque de développer une forme de cancer de la gorge assez rare, à cause des papillomavirus humains (la maladie sexuellement transmissible la plus fréquente dont on ne connaît pas la période de latence).
L’étude est formelle : plus il y a de partenaires, plus il y a de risques. 30 % des adultes sexuellement actifs sont atteints de ces papillomavirus, responsables de nombreux cancers du col de l’utérus. Eh bien, les voici donc mis en cause par Maura Gillison et ses collègues (puritains ou purement scientifiques, on ne saura jamais) : s’appuyant sur un échantillon de cent hommes et femmes infectés par le virus, ils ont démontré que ces cobayes avaient 32 fois plus de risques de développer un cancer que quelqu’un qui n’est pas infecté, un taux trois fois plus élevé que pour les fumeurs et deux fois et demi plus élevé que pour les consommateurs d’alcool.
La fellation et le cunnilingus, que l’on résumera pudiquement par «sexe oral», plus dangereux que l’alcool et le tabac ? Pas vraiment, en fait, cette étude ne portant, rappelons-le, que sur une forme rare du cancer de la gorge, situé à l’arrière de la gorge (oropharynx, pour ceux qui veulent faire les malins, du style «Ah ! non ! Pas de turlute, pense un peu à mon oropharynx» ), soit 20 % des cancers ORL. Les cancers de la bouche, du larynx et du pharynx sont, eux, bien dus à ces deux autres vices que sont l’alcool et le tabac.
Quoi faire, à part tout arrêter et rester fidèle comme un loup ? Comme pour le VIH (un risque de contamination, même infime, existe par voie buccogénitale, rappelons-le), se protéger. Et se lamenter que, décidément, l’oralité est sévèrement réprimée.
Il est des fois ou les chercheurs devrait s'abstenir de faire des recherches.
Ceci dit pas grand chose de nouveau, plus il y a de partenaire plus il y a de risques et plus il y a d'abus plus ont peut être malade.
Cependant je me pose toujours la question lorsque je vois ce genre d'article de savoir dans quelle mesure ce n'est pas publié exprès pour revenir à des moeurs plus puritaines et morales.