Un hallucinant concours du meilleur « Je prends les Français pour des c... » s'est installé à la tête de l'État depuis la fin des émeutes. Gérald Darmanin a dégainé avec ses Kevin et Matteo et son « rien à voir avec l'immigration ». Emmanuel Macron lui-même a surenchéri jeudi, à Pau : « Qui avait prévu ce qui allait se passer ? » Les internautes ont d'ailleurs vertement répondu au Président : Le Pen ! Zemmour ! Obertone ! Et, bien sûr, Boulevard Voltaire. Il est urgent d'y abonner l'Élysée.
Mais voilà qu'un sondage Odoxa pour Le Figaro, paru jeudi, vient donner à l'exécutif le sentiment des Français sur cette semaine d'émeutes inédites mais largement prévisibles. Les réponses sont doublement éclairantes.
D'abord sur l'interprétation de la situation, de la crise et de ses causes. Et, au pays de Descartes, la vision des Français est claire, loin des délires de MM. Darmanin et Macron. Et, a fortiori, de ceux de M. Mélenchon. Ils sont ainsi 84 % à condamner ces émeutes. Les 16 % qui manquent à l'appel se reconnaîtront, et nous aussi. Ils sont aussi 64 % à se ranger derrière la police. Mais seulement 27 % derrière le gouvernement. Un hiatus révélateur : en creux, pour les Français, ce n'est pas le gouvernement qui a contenu la folie émeutière. Le pouvoir ne recueille aucun réflexe légitimiste, comme c'est le cas d'ordinaire. Pas d'effet drapeau, comme le souligne Vincent Trémolet de Villers.
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64 %à ce ranger derrière la police, les chiffres sont éloquents et reflètent ce qu'il se dit sur le Défouloir.
Tout le monde sait que ce n'est pas le gouvernement qui a mis fin aux émeutes, mais les barons de la drogue qui voyaient leurs affaires péricliter.
Dans ce cas-là, pas d'effet drapeau et le gouvernement chute dans les sondages.