Le terminal de l’autoroute ferroviaire Le Boulou-Bettembourg (au Luxembourg) a été présenté mardi dernier. Une liaison qui préfigure le ferroutage de demain. Sa mise en service aura lieu le 2 juillet. Quelque 15 emplois sont à la clef.
S’il y a bien quelque chose qui met en pétard Jean Salgas, maire du Boulou, c’est quand les médias parlent d’une autoroute ferroviaire Bettembourg-Perpignan. Car le terminal de cette ligne (1050km) est bien ici, au Boulou où il a trouvé sa place dans la zone du distriport où cette liaison entrera en service le 2juillet prochain. Alors le maire du Boulou n’a pas manqué de le rappeler lors de la visite de cette plateforme dont Jean Gomez est le directeur d’exploitation (Lorry Rail) et Jean-Pierre Zerr le représentant commercial (groupe VFLI, filiale de la SNCF).
C’est eux qui ont présenté le site à la presse. Ce terminal est équipé d’une dizaine de postes où l’on charge les remorques des poids lourds à raison de deux par wagon. Un système pivotant sur le quai permet au camion d’y venir déposer sa remorque. Le système se repositionne ensuite sur le wagon dont le niveau est surbaissé pour répondre aux normes de passage (4,5m) des tunnels, ponts et autres ouvrages.
"Il existe déjà une ligne de ce type entre la Savoie et Turin. Mais celle entre le Boulou et le Luxembourg est la première véritable liaison internationale. C’est la seule autoroute ferroviaire qui peut acheminer tous types de remorques ", explique Jean-Pierre Zerr, précisant néanmoins que le transport des matières dangereuses est pour l’instant refusé parce que le terminal n’est pas adapté.
Ce sont ainsi 40 remorques qui seront embarquées par convoi, un par jour (aller-retour compris).
"L’objectif est d’arriver à terme à trois ou quatre liaisons quotidiennes", poursuit Jean Gomez. Au-delà, le site étant à saturation, c’est du côté de Rivesaltes que ce type de transport pourra éventuellement se développer à plus grande échelle. Il faudra néanmoins du temps pour que le ferroutage ait une incidence palpable sur l’allégement du trafic autoroutier et la réduction des émissions de CO2 quand on sait que ce sont en moyenne 5500 poids lourds qui empruntent chaque jour l’A9.
En attendant ce futur du grand ferroutage, ce sont 15 personnes qui vont être embauchées ici, sur ce terminal du Boulou, l’exploitant précisant qu’on recrutera au niveau local, avec formation du personnel à la clef.
Le train à grande vitesse entrera à Barcelone à la fin de l’année
Venant de Madrid le TGV devrait arriver à Barcelone à la fin de l’année, tandis que les travaux s’accélèrent entre la capitale catalane et la frontière. Mais la traversée de Barcelone, devenue un thème de campgane pour les municipales de mai, est encore loin d’être fixé.
Tout doucement, le TGV arrive enfin à Barcelone. Avec quatre années de retard, tout de même! Tout semble indiquer, que cette fois, c'est sûr, les convois de Siemens entreront en gare de Sants en décembre prochain. Les équipes se relaient nuit et jour pour terminer le tronçon d'accès à la ville et en juillet prochain la nouvelle gare commencera à être aménagée pour devenir un super nœud intermodal.
Madrid à 2 h30
de Barcelone à Noël
L'AVE reliera donc Barcelone et Madrid, en passant par Tarragone, Lleida et Saragosse, en deux heures trente, dès la fin de cette année.
Et quid de la prolongation vers la frontière? Et bien, là aussi, les travaux vont bon train, couvrant déjà de nombreux tronçons du tracé jusqu'à Pontós, au sud de Figueres. Et au-delà, le tunnel franco-espagnol est déjà bien avancé
. Néanmoins, y a encore beaucoup à faire et, il semblerait que la date de février 2009 sera bien difficile à tenir, ne serait-ce que parce que quelques tronçons posent encore problème, comme celui qui traversera Barcelone et passera près de la Sagrada Familia, certains craignant, malgré toutes les assurances et la construction d'un tunnel et d'un écran en béton armé, que les travaux n'ébranlent le sanctuaire.
C'est le seul tronçon de toute la ligne jusqu'à Figueres, qui n'a pas encore été approuvé.
Néanmoins, au 30 mars dernier, la ministre du "Fomento" (travaux publics et transports), Magdalena Álvarez, maintient la date de 2009, inscrite au Pla stratégique d'infrastructures et de transports (Plan stratégique d’infrastructures et de transports).
Outre les gares du TGV qui sont déjà opérationnelles sur le territoire catalan(Lleida-Pirineus et Camp de Tarragona), ce plan stratégique prévoit une gare à El Prat, reliée à l'aéroport par navette, la gare centrale de Sants, celle de La Sagrera et une autre à Gérone. Une gare relais à Figueres-Vilafant vient d'être annoncée par le ministère du " Fomento ". Il est question que la ligne dispose aussi d'une gare à Vilafranca del Penedès, qui permettrait de faire passer les trains directs, Madrid-Paris.
La réforme de l'actuelle gare de Sants consistera à agrandir le vestibule central et à construire une gare d'autobus, une caserne de pompiers, de nouveaux couloirs d'accès aux lignes de métro et un parking de 3000 places. En outre, 90000 m2 seront occupés par de bureaux, un complexe hôtelier, un centre de loisirs et des galeries marchandes. Coût total: 220 millones d'euros.
À Gérone, la bataille municipale pour obtenir que le tracé soit souterrain a été gagnée il y a un an. Le viaducte ferroviaire actuel est donc destiné à disparaître. Juste après Fornells de la Selva, à partir de l'échangeur de l'autoroute, le TGV circulera entre un mur de parpaings jusqu'à la place de Salt, et à partir de cet endroit, à travers un tunnel jusqu'à la gare. Le projet prévoit la possibilité de construire quatre voies, deux d'entre elles seraient destinées à la circulation dans les deux sens des trains ne s'arrêtant pas en gare de Gérone. Le TGV ne sortira du tunnel qu'au niveau de Sarrià de Ter, au nord de la ville. Au total : 2,3 kms de tunnel seront perforés. Ce qui ne sera pas simple, à cause de la présence du fleuve.
Les rames du TGV régional couvrant la ligne Barcelone-Perpignan s'arrêteront à la future nouvelle gare qui, d'après le ministère du "Fomento", serait construite à Vilafant, à l'ouest de Figueres, ce qui a aussitôt provoqué une polémique, le maire de ce village, désireux d'éviter que " sa " gare porte le nom de Figueres, ayant proposé de la baptiser du nom de Dalí.
En tout cas, le train conventionnel s'arrêtera aussi à Vilafant, et non plus à l'actuelle gare de Figueres, affectée par des passages à niveau dangereux.