par Jean-pierre Jeu 14 Avr - 21:59Bousculée sur la forme comme sur le fond, Marine Le Pen a appelé jeudi à "faire barrage" à Emmanuel Macron, alors qu'elle est sortie de sa zone de confort entre les deux tours de la présidentielle.
En quête de nouveaux électeurs, la candidate d'extrême droite s'aventure désormais dans des terres moins favorables et doit s'expliquer sur ses propositions controversées, un temps masquées par la radicalité d'Eric Zemmour.
Dans un discours aux accents très populistes, elle a appelé à Avignon, pour son premier meeting d'entre deux tours, à "faire barrage" à Emmanuel Macron et à "cette caste qui nous gouverne avec arrogance", se présentant comme la candidate du "peuple face à l'oligarchie".
Devant quelque 4.000 personnes qui criaient "Marine présidente", elle a aussi invité ses partisans à ne pas se laisser "abuser par les gesticulations d'un système qui ne sait rien faire d'autre que se défendre pour conserver ses prébendes".
Alors que l'électorat de Jean-Luc Mélenchon, qui a réuni près de 22% des voix au premier tour et est arrivé premier à Avignon, est très courtisé, elle s'est adressée aux "patriotes de droite, de gauche ou d'ailleurs".
Promettant de reverser les salaires aux soignants non vaccinés, ou de mettre en place le référendum d'initiative populaire pour "donner corps" aux "revendications des mouvements de rue" comme les gilets jaunes.
- "Protection" -
"Les Français", mais pas les étrangers, ont droit selon elle à "une protection complète", "protection du régalien" comme "le contrôle de l'immigration", et "protection du quotidien" en terme de pouvoir d'achat.
Drapeau tricolore en main, Yohann, 27 ans, manutentionnaire à Carpentras, dit qu'"entre Mélenchon et Le Pen, c'est kif-kif" sur le référendum, mais Marine Le Pen "sur les questions immigration et sécurité, elle dit des choses vraies".
En allant à Avignon, puis à Arras le 21 avril, loin des campagnes ou de la France des "oubliés", il s'agit aussi pour Marine Le Pen, en quête de crédibilité, de faire mentir ses adversaires, qui l'accusent de mener "une campagne en chaussons" dans des endroits où elle a fait ses meilleurs scores.
La candidate a mené au premier tour une campagne sans risques, en allant dans des petites villes qui lui sont favorables, sans être dérangée par des manifestants.
Mais l'ambiance a changé depuis son accession au second tour.
Une heure avant que la candidate prenne la parole à Avignon, quelque 200 à 300 personnes, à l'appel d'organisations de gauche, ont défilé à travers la ville, à plusieurs kilomètres du meeting, pour exprimer leur rejet de l'extrême-droite.
"A bas le Front National, F comme fascistes, N comme nazis", criaient les manifestants.
- "Système" -
Mardi à Vernon (Eure), après sa conférence de presse sur les institutions, elle a été à la fois saluée par ses partisans, et conspuée par quelques opposants.
Sa conférence de presse sur son projet diplomatique mercredi a aussi été brièvement interrompue par un collectif de gauche lui reprochant sa "complaisance" avec le président russe Vladimir Poutine.
"Il y a un petit raidissement du système" et du "bloc élitaire" mais "ça va se calmer", a estimé en marge du meeting le maire RN de Fréjus David Rachline.
"La perspective d'une victoire de l'opposition à Emmanuel Macron semble leur faire perdre leur sang-froid", a abondé au pupitre Marine Le Pen, en fustigeant "outrances" et "diffamations".
Avec les projecteurs de nouveau braqués sur elle, en tant que finaliste de la présidentielle, Marine Le Pen doit répondre également à des questions plus insistantes sur son programme, alors qu'elle a veillé jusque-là à parler surtout de pouvoir d'achat.
Son projet de faire réviser la Constitution par voie référendaire, une hypothèse contestée par les juristes, et sa vision de la politique étrangère sur la Russie ou l'Allemagne, l'ont parfois mise sur la défensive.
L'élimination d'Eric Zemmour la replace aussi à nouveau en première ligne face aux accusations de racisme ou de Frexit, alors qu'elle avait évité de développer ses propositions radicales sur l'immigration et l'Europe avant le premier tour.
"Même s'il ne marche pas son programme, au moins elle essaie de nous sortir, nous les Français de bas étage ou de moyen étage, de la merde", estime au meeting Agnès Marchietti.
actu.orange.fr
C'est franchement insupportable de voir que les islamo gauchiste mettent du désordre à chaque fois et qu'il n'y ait pas de la part des médias et des autres partis, une levée de bouclier pour dénoncer ça !
Nous sommes en démocratie, les gens ont le droit de penser ce qu'ils veulent et ils ont le droit de le dire, ce n'est pas une poignée de merdeux qui peut faire taire la démocratie.
Pour le reste, elle s'en prend plein la tête de la part des médias, si le front républicain n'a pas les forces des fois précédentes, il est quand même bien là.
