Charente-Maritime : pourquoi l’âne de Ré est-il culotté??
Pendant les vacances, une exposition permet aux touristes et autres visiteurs de découvrir que cet accoutrement n’avait jadis rien de folklorique.
Véritable mascotte, partout dans l’île, dans les magasins de presse, les boutiques de souvenirs, les savonneries, l’âne de l’île de Ré portant culotte se décline sous forme de cartes postales, de porte-clefs, de peluches et autres accessoires. Si ce port de la culotte n’est pas sans étonner les touristes et autres visiteurs, une nouvelle exposition du musée Ernest-Cognacq leur permet de découvrir que cet accoutrement n’avait jadis rien de folklorique.
L’âne en culotte appartient au passé agricole de l’île, à une époque où saliculture et viticulture faisaient vivre la grande majorité de la population insulaire.
Apprécié pour son pied sûr, sa rusticité, son calme, l’âne fut, pour le saunier ou le viticulteur, l’animal idéal pour assurer tous types de transport. Quant à la culotte, elle servait à protéger l’animal des diverses agressions extérieures (insectes, épineux, etc.) qui auraient pu le perturber dans la tâche qui lui était demandée.
Sauvé par des passionnés
Fin XIXe, début XXe siècle, avec le déclin des activités agricoles traditionnelles et l’essor de la mécanisation, l’homme délaissa subitement l’âne à un tel point qu’il s’en est fallu de peu pour qu’il disparaisse du paysage rétais.
Devenu, aujourd’hui, une des images emblématiques de l’île, l’âne doit sa conservation à une poignée de passionnés qui ont su convertir l’animal à la nouvelle donne économique de l’île : le tourisme.
Par ailleurs, en créant dans l’île un élevage de baudet du Poitou uniquement destiné à la reproduction, la famille Léau a permis de sauver une espèce animale alors en grand danger de disparition. Des
baudets qui peuplent les remparts de Saint-Martin-de-Ré et qui font la joie des enfants dans le parc de La Barbette.
Une scénographie ludique et de multiples illustrations humoristiques signées Bruno Delas renforcent l’intérêt que présente cette nouvelle exposition.
Aujourd'hui, grâce au travail de quelques passionnés, les ânes en culotte retrouvent une nouvelle jeunesse, à travers des promenades touristiques (balade en calèche) ou à l'occasion de mariages au parfum pittoresque.
Bien que le nom enregistré soit « baudet du Poitou », celui-ci est zootechniquement inapproprié : « baudet » est le nom désignant un âne mâle reproducteur. Il ne saurait donc exister de race asine uniquement constituée de baudets. Par ailleurs, dans la région poitevine, un vocabulaire spécifique est employé pour désigner ces ânes en fonction de leur sexe et de leur âge. La femelle est bien évidemment nommée une « ânesse ». Le petit mâle de deux ânes de cette race destiné à devenir un baudet s'appelle un fedon