Le lancement du parti de l'ancien Premier ministre suscite la méfiance au sein de la majorité LREM/MoDem/Agir, qui travaille à la construction d'une "maison commune" en vue de la présidentielle de 2022 et qui craint un éparpillement voire une OPA sur la ligne politique.
"Pour l'élection présidentielle de 2022, je soutiendrai le président de la République", a assuré le 12 septembre dernier Edouard Philippe, mettant ainsi fin aux spéculations sur ses ambitions. Mais l'ancien Premier ministre d'Emmanuel Macron ne se contente pas de le soutenir.
Pour pouvoir continuer à peser au niveau national, Edouard Philippe lance samedi 9 octobre son parti au Havre, où il a été réélu maire en juin 2020.
"Mon objectif est que ce parti politique concoure à la construction d'une offre politique nouvelle, rassemblant celles et ceux qui partagent l'ambition de raffermir la puissance de la France, la cohésion de notre société et la compétitivité de notre économie", explique l'ancien membre des Républicains, qui a toujours refusé de prendre sa carte chez LREM, sur le carton d'invitation. Un parti dont on ignore encore le nom.
Méfiance
Une initiative qui suscite la méfiance au sein de la majorité LREM/MoDem/Agir, qui travaille à la construction d'une "maison commune" en vue de la présidentielle de 2022 et qui craint un éparpillement voire une OPA sur la ligne politique. "Personne ne doute de son engagement dans la majorité présidentielle", a toutefois déclaré mardi le président du groupe LREM à l'Assemblée nationale Christophe Castaner devant son groupe des députés. Ce dernier a par ailleurs indiqué qu'il serait présent samedi au Havre, tout comme les autres patrons des groupes parlementaires de la majorité Patrick Mignola, le chef de file des députés MoDem, et Olivier Becht, patron des députés Agir.
Edouard Philippe "va devoir se positionner", a néanmoins prévenu ce dernier mercredi. "Créer un mouvement est évidemment son droit. C'est même une bonne chose s'il parvient à accueillir des personnalités, notamment de l'UDI ou de LR, qui n'ont pas encore rejoint la majorité", a reconnu M. Becht dans un entretien à Libération. "Mais s'il n'y arrive pas, il sera sur le même positionnement qu'Agir (présidé par Franck Riester, ex-LR, ndlr), qui a déjà uni depuis le début du quinquennat les élus de centre droit et de droite prêts à travailler avec le président de la République. Avoir deux structures de même sensibilité qui font la même chose, ça n'a pas d'intérêt", a-t-il tranché.
Edouard Philippe serait-il une menace? "Il va y avoir une guerre en 2022 pour voir qui prend la tête de la majorité", esouligne une députée de la majorité à l'AFP. Et "tout le monde souffle un peu sur les braises car 2022 sera la guerre de succession" à Emmanuel Macron, anticipe une autre. "En politique, il ne faut pas commettre d'erreurs de tempo ": "avant les élections législatives, il y a l'élection présidentielle" et "avant 2027, il y a 2022", avait mis en garde la semaine dernière M. Castaner, en assurant ne pas dire "cela pour Edouard Philippe".
"Notre but est de fédérer la diaspora des maires qui ne se retrouvent aujourd'hui ni dans LREM ni dans Agir. Notre but n'est pas du tout de concurrencer qui que ce soit", assurait au début du mois Arnaud Péricard, le maire de Saint-Germain-en-Laye et l'un des proches du maire du Havre, auprès de BFMTV.com.
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On peut penser ce qu'on veut d'E. Philippe, mais c'est un fin politicien, quelqu'un de rusé et qui mise sur le long terme, l'amalgame des partis de gouvernement n'est qu'un assemblage de personnes venu d'univers différent, E. Philippe sait que le pays bascule de plus en plus à droite et comme il prépare sa candidature pour 2027, il se prépare un parti entièrement à sa main.