Ces caméras-piétons nouvelle génération avaient été annoncées par Emmanuel Macron le 14 juillet dernier.
L'ancien modèle était jugé obsolète. Une nouvelle génération de caméras-piétons destinée aux policiers et gendarmes est déployée dès le 1er juillet auprès de 2.000 patrouilles.
La totalité des patrouilles sera équipée "d'ici à la fin du mois de septembre", a précisé le ministres de l'Intérieur Gérald Darmanin devant le congrès du syndicat de policiers Unité SGP Police mercredi 30 juin, dans la Vienne.
Des caméras piétons pour la police municipale de Strasbourgpar France Bleu Alsace
Un budget de 15 millions d'euros
L'ancien modèle était tellement inadapté (trop lourd, faible autonomie...) qu'il était peu ou pas utilisé. Face à cette situation, le ministre de l'Intérieur avait annoncé en septembre dernier la commande de 30.000 caméras-piétons pour un montant de 15 millions d'euros. Le marché a été remporté par Motorola Solutions. "Plus simples d'usage, plus robustes, et avec une autonomie de douze heures très supérieure au précédent modèle, ces nouvelles caméras-piétons ont été testées pendant plusieurs semaines par les policiers et gendarmes dans des situations opérationnelles", a précisé Gérald Darmanin.
Dans un communiqué, le ministère de l'Intérieur a précisé que cette caméra sera "accrochée à l'uniforme" du policier ou du gendarme, et "utilisée en intervention afin d'apaiser des situations conflictuelles et limiter les débordements éventuels". Selon le ministère, elles permettront "également d'objectiver des infractions et d'apporter les éléments nécessaires à la poursuite de leurs auteurs par la collecte de preuves". Ces caméras seront dotées "de dispositifs techniques permettant de garantir l'intégrité des enregistrements et la traçabilité des consultations".
"Une guerre de l'image"
En septembre dernier, Gérald Darmanin avait expliqué qu'il faudrait une modification législative pour autoriser les policiers et gendarmes à "regarder en quasi direct les images" enregistrées par leurs caméras. La loi sur la sécurité globale a élargi la possibilité de visionner ces images et autorisé leur transmission en temps réel à la salle de commandement, dans certaines conditions. Pour l'instant, cette possibilité de transmission en temps réel n'est pas activée, dans l'attente des décrets d'application l'autorisant.
En septembre, Grégory Joron, tout juste élu secrétaire général du syndicat Unité SGP Police FO, avait estimé que les forces de l'ordre étaient "passées à côté de cette guerre de l'image pendant le mouvement des 'gilets jaunes'", avant de saluer la venue de nouvelles caméras-piétons: "Tant mieux, si on prend enfin la dimension de la communication au XXIe siècle".
L'extraction des images autorisées par l'autorité hiérarchique
Clément, gardien de la paix de 23 ans, en poste à Evry, a expliqué mercredi à l'AFP que tous attendaient cette nouvelle caméra, plus pratique. "Lors des contrôles, l'utilisation de la caméra permet d'aplanir les tensions", a-t-il dit. Il a relevé pour s'en féliciter la possibilité "d'extraire les images pour appuyer des faits". "L'attache est beaucoup plus robuste. Il y a un bouton en son centre pour l'actionner".
Michael, technicien et policier à Evry, a souligné son poids "très léger, 130 g". "Pour l'instant, il n'est pas possible d'extraire les images avant la parution des décrets d'application", a-t-il rappelé à l'AFP, tandis que Guillaume, officier également en poste à Evry, a expliqué pour sa part que l'utilisateur ne pourrait "pas extraire les images" (ce qui est de la responsabilité de l'autorité hiérarchique), mais seulement "les consulter".
actu.orange.fr
Une bonne chose qui devrait montrer dans quel état d'insécurité se trouve les policiers lorsqu'ils ont dans des quartiers sinistrés, mais ce que je crains un peu, c'est qu'il y ait quelques policiers qui se fassent lourdement agresser lorsque les caméras auront capté le visage ou les actions de la racaille.
Ils n'ont pas le droit d'extraire en théorie, que ça ne les empêche pas de mettre sous couvert d'anonymat les vidéos les plus marquantes qu'ils peuvent prendre.