Donald Trump a réaffirmé mercredi sa profonde influence sur les républicains avec l'éviction de Liz Cheney, sa grande bête noire, des sommets de leur hiérarchie.
"Une imbécile" qui n'a "rien à apporter de bon": interdit de réseaux sociaux, vivant désormais loin de Washington, en Floride, l'ex-président républicain n'en rythme pas moins la vie de son parti à coups de communiqués, qui éreintent régulièrement l'élue conservatrice.
Dans un vote oral expédié en quelques minutes, à huis clos, les 212 républicains de la Chambre des représentants ont évincé Liz Cheney de son poste de numéro trois du groupe parlementaire.
"Il n'y a pas eu beaucoup de voix" pour la soutenir, a affirmé aux journalistes un élu de Floride, Byron Donalds, favorable à son éviction.
Sa faute aux yeux de Donald Trump?
Dénoncer sans relâche le "grand mensonge" perpétré par le milliardaire lorsqu'il affirme, contre toute évidence, que la dernière élection présidentielle lui a été "volée". Et l'accuser d'avoir incité les manifestants pro-Trump à la violence lors de l'assaut meurtrier du Capitole.
"Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour garantir que l'ancien président ne s'approche plus jamais du Bureau ovale", a réagi Liz Cheney juste après le verdict.
"Le pays a besoin d'un parti républicain fort qui se fonde sur les principes fondamentaux du patriotisme", a insisté la fille de l'ancien vice-président Dick Cheney.
- "Trouver un consensus" -
Hasard du calendrier, le chef des républicains à la Chambre, Kevin McCarthy, était reçu par Joe Biden à la Maison Blanche juste après avoir piloté l'éviction de Liz Cheney.
"Je ne pense pas que quiconque mette en doute la légitimité de l'élection présidentielle", a-t-il déclaré à sa sortie, apparemment soucieux de démontrer, malgré ce vote, que son parti ne soutenait pas les accusations sans fondement de fraudes électorales, pourtant encore défendues par de nombreux élus républicains.
"J'estime que tout cela est terminé. Nous nous sommes réunis ici avec le président", a-t-il souligné.
Pendant près de deux heures, Joe Biden s'est en effet entretenu pour la première fois avec les quatre chefs du Congrès: les démocrates Nancy Pelosi, présidente de la Chambre, et Chuck Schumer, chef de la majorité au Sénat, ainsi que les républicains Mitch McConnell, numéro un des républicains au Sénat, et Kevin McCarthy.
Sénateur pendant près de quatre décennies, Joe Biden a affirmé vouloir travailler aussi avec ses opposants, lors de cette réunion apparemment moins tendue que les rencontres électriques passées entre les chefs démocrates et Donald Trump.
"Le président a rappelé qu'il s'était présenté pour être le dirigeant de tous les Américains, peu importe pour qui ils ont voté", a écrit la Maison Blanche après la réunion.
"Nous allons voir si nous pouvons trouver un consensus", avait déclaré le 46e président des Etats-Unis en ouverture de la réunion. Avec, comme grand objectif, l'avancée au Congrès de son vaste plan d'investissement dans les infrastructures, de 2.000 milliards de dollars.
"Il y a selon moi une opportunité de travailler ensemble sur les infrastructures", a déclaré Kevin McCarthy après la réunion, même si les deux camps paraissent encore très loin de parvenir à un accord sur un projet de loi.
- "Culte de la personnalité" -
Liz Cheney était apparue ces derniers jours résignée à perdre sa place de numéro trois du parti à la Chambre. Mais non sans exhorter les républicains à tourner le dos "au culte de la personnalité Trump".
Elle figurait parmi les dix républicains de la Chambre à avoir voté pour la mise en accusation de Donald Trump pour "incitation à l'insurrection" lors de l'attaque du Capitole le 6 janvier.
L'ex-président américain avait ensuite été acquitté par le Sénat.
Liz Cheney, 54 ans, avait survécu à une première motion de défiance en février. Mais depuis, la patience de certains collègues, y compris critiques de Donald Trump, s'est étiolée.
Car dans son rôle de numéro trois, ou "conference chair", elle était chargée de porter le message des républicains. Or les élections parlementaires cruciales des "midterms" de 2022 approchent.
Le message de Kevin McCarthy est clair: impossible de l'emporter sans montrer un front uni. Et il faut arrêter de parler de la dernière présidentielle.
Pour remplacer Liz Cheney, le magnat de l'immobilier et Kevin McCarthy soutiennent Elise Stefanik, 36 ans, un ex-modérée qui défend aujourd'hui farouchement Donald Trump.
La date du vote pour la nommer n'a pas encore été fixée.
actu.orange.fr
Voilà un politique qu'il faudrait à la France, du direct, on ne tourne pas autour du pot, on ne fait pas de circonvolutions, on ne négocie pas, le boss a dit à la guillotine et tout le monde exécute sans émettre le moindre mot.