L'ancien Premier ministre juge sévèrement le président. Il estime qu'il mène une politique économique et sociale "déséquilibrée", que sa méthode politique est "d'un autre âge" et qu'il affaiblit "les formations républicaines" en instituant le Rassemblement national comme un "partenaire/adversaire".
Après des années de silence, l'ancien Premier ministre socialiste Lionel Jospin a repris la parole ce mercredi 2 septembre pour se livrer à une analyse du paysage politique français.
Dans une longue interview accordée à L'Obs, à l'occasion de la parution de son livre "Un temps troublé", Lionel Jospin juge sévèrement le président Emmanuel Macron.
"Il m'intéresse, m'intrigue et m'inquiète", explique l'ancien Premier secrétaire du Parti socialiste à propos de l'actuel chef de l'Etat. "Le logiciel du président est à mes yeux anachronique. Il a mené jusqu'ici une politique économique et sociale déséquilibrée. Sa méthode politique, celle de la verticalité, est également d'un autre âge", énumère Lionel Jospin, qui n'est plus membre du Conseil constitutionnel depuis 2019 et n'est donc plus soumis au devoir de réserve.
"Le président a voulu court-circuiter les partenaires sociaux et les élus locaux, ce qui a provoqué de multiples tensions dans le pays", explique également le socialiste, citant notamment le mouvement des "gilets jaunes", qui est selon lui "une réplique" à l'"extrême verticalité du pouvoir" présidentiel. Emmanuel Macron a "accentué la pente présidentielle de notre régime politique", regrette Lionel Jospin.
Le socialiste reproche également à Emmanuel Macron d'affaiblir "les formations républicaines" en instituant le Rassemblement national comme un "partenaire/adversaire". "En polarisant ainsi le débat, il confère à l'extrême droite la figure de l'alternance. Or si sa politique est récusée et ses méthodes, contestées, un risque naîtra. Imposer aux électeurs une carte forcée est dangereux", explique-t-il.
Quant à l'élection d'Emmanuel Macron, Lionel Jospin estime qu'il s'agit d'une victoire circonstancielle. "Si le président sortant, François Hollande, s'était représenté, Emmanuel Macron n'aurait pas franchi le premier tour de l'élection présidentielle car une bonne partie de l'électorat socialiste lui aurait fait défaut", souligne l'ancien Premier ministre, qui estime qu'Emmanuel Macron est "énergique et talentueux, ayant le sens du moment opportun, le kairos, comme disaient les Grecs anciens".
L'ancien Premier ministre estime toutefois que "si le président Macron est candidat à sa réélection, le pronostic est plutôt qu'il l'emporte". Il appelle donc "la gauche écologiste" à se rassembler pour "peut-être" gagner la présidentielle de 2022 face au chef de l'Etat. Pour Lionel Jospin, "le message socialiste reste adapté à l'époque", mais le PS "doit retrouver de l'éclat. Pour réunir les Français, une gauche sociale et écologique doit se construire et se montrer audacieuse et réaliste. L'incantation ne suffira pas", affirme-t-il.
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Tiens il vit toujours celui-là !
Il a raison sur deux points, sur le fait que Macron inquiète, il n'est pas là pour servir la France mais pour la démanteler et arriver à l'Europe fédéraliste qu'il aspire à gouverner après ses mandats pour la fédéraliser à fond et sur le fait que si Hollande c'était maintenu, ça aurait peut-être été un duel L.R. de Fillion contre R.N. de Le-Pen.