PARIS (AFP) - Les premiers pas de Ségolène Royal sur la scène internationale avec son déplacement au Proche-Orient ont déclenché ce week-end un début de polémique en France, la droite criant à la "faute".
Le Premier secrétaire du Parti socialiste, François Hollande, a pris dimanche la défense de Ségolène Royal, jugeant cette polémique "déplacée".
Pour son premier voyage à l'étranger depuis sa désignation comme candidate du PS à la présidentielle, Ségolène Royal avait fixé la barre haut en choisissant d'aller au Proche-Orient.
De cette tournée, ses adversaires attendaient le faux pas qui allait leur permettre de tacler celle qui fait jeu égal avec Nicolas Sarkozy dans les sondages.
L'occasion leur a été fournie par une rencontre vendredi entre Mme Royal et des députés libanais, parmi lesquels un élu du Hezbollah, Ali Ammar, qui a assimilé le comportement d'Israël au Liban au "nazisme".
Aussitôt, la droite s'est engouffrée pour dénoncer, qui "une faute lourde", qui une candidate "ne connaissant pas ses sujets".
Mme Royal a eu beau affirmer samedi n'avoir pas entendu ces propos, pas plus que l'ambassadeur de France qui était à ses côtés, car si tel avait été le cas elle aurait "quitté la salle", la polémique était lancée.
Estimant qu'il n'y avait eu de sa part "ni faux pas, ni maladresse", la candidate PS a assuré que "personne" ne l'empêcherait de "continuer à dialoguer avec des représentants démocratiquement élus", manière d'imposer sa vision de l'exercice du pouvoir.
S'exprimant sur Radio communauté juive (RCJ), M. Hollande, également compagnon de la candidate PS à la présidentielle, a fait état des informations en sa possession selon lesquelles "la traduction donnée à Ségolène Royal et à l'ambassadeur n'était qu'une traduction abrégée, sommaire, qui ne comportait pas tous les propos rapportés par ailleurs aux journalistes".
"Le Hezbollah a tenu des propos, comme d'habitude, provocateurs, insultants, elle y a réagi, comme elle devait y réagir" car une fois qu'elle a eu "la traduction", elle a "dit combien ces propos étaient inacceptables", a expliqué M. Hollande. "Je trouve cette polémique déplacée", a-t-il souligné.
Le premier secrétaire a jugé que si "le Hezbollah était un parti politique au Liban, ce n'était pas un parti comme les autres, puisque c'est une organisation militaire, provocatrice".
Pour lui, Ségolène Royal a eu "raison d'aller" au Liban.
Ali Ammar avait également longuement insisté sur "la folie de la politique américaine" et Mme Royal avait dit partager avec lui "beaucoup de choses, notamment l'analyse du rôle des Etats-Unis", avant de rectifier en soulignant qu'elle évoquait la politique américaine en Irak.
Dimanche, trois ministres sont montés au créneau. Philippe Douste-Blazy (Affaires étrangères) a évoqué "le droit à la sécurité pour Israël", jugeant qu'il ne fallait pas aller en Orient avec "des idées simplistes". "On est d'autant plus fort et écouté dans un dialogue que l'on est très ferme sur les principes", a-t-il dit.
"Ségolène Royal, manifestement, ne connaît pas ses sujets et s'est comportée comme un éléphant du PS dans un magasin de porcelaine", a renchéri François Goulard (Recherche), tandis que Xavier Bertrand (Santé) faisait valoir sur Canal + qu'il ne fallait "pas affaiblir la France".
En revanche Gérard Bapt, vice-président PS du groupe d'amitié France-Liban à l'Assemblée nationale, a salué les positions de la candidate, soulignant qu'elles s'inscrivaient dans "la plus pure tradition mitterrandienne".
Samedi, François Fillon, conseiller politique du candidat UMP à la présidentielle Nicolas Sarkozy, n'a pas mâché ses mots pour la brocarder. "Accepter de parler avec un membre du Hezbollah, organisation qui prône la destruction d'Israël, a provoqué et mené la guerre contre Israël en entrant en territoire israélien et en prenant des otages, était déjà une faute", a-t-il dit, ajoutant: "Laisser insulter sans réagir les alliés et amis de la France, qu'il s'agisse des Etats-Unis ou d'Israël, en est une autre, lourde".
Hervé de Charette, ancien ministre UMP des Affaires étrangères, lui a emboîté le pas, en jugeant que Mme Royal avait "contribué à affaiblir la position de la France au Liban", tandis que François Bayrou (UDF) considérait que les élus du Hezbollah ne pouvaient "pas être regardés comme des élus du Liban comme les autres".
Il faut dire que les socialistes sont spécialistes des gaffes dans cette région du monde.
Après Jospin qui avait traiter les Palestiniens de terroriste, voila que Royale y va de ces bêtises dans la région et qu'il va falloir des années avant de rattraper le coup.
Je pense qu'elle a voulu faire un coup d'éclat en ce rendant dans cette parti du monde mais qu'elle n'est pas de taille.
Au moins ça nous renseigne sur un truc c'est quant matière de politique étrangère elle ne fait pas le poids.
Complexe la politique étrangère madame Royale, il ne suffit pas juste de bonne volonté mais aussi d'un bon sens de l'analyse d'une méfiance à toute épreuve et d'un bon réseau de connaissance.
Visiblement Royale est dépourvu des ces atouts.