par Jean-pierre Ven 27 Déc - 13:50Marcin est un chauffeur routier polonais, le « fameux » chauffeur routier polonais. Celui que l’on montre du doigt, quand ce n’est pas le plombier, et que l’on accuse de dumping social. Mais sa vie à lui fait réfléchir. Plutôt que de le montrer du doigt, on a envie de le plaindre.
D’abord Marcin, 37 ans, parle un français impeccable. Sans le moindre accent. Avec une richesse de vocabulaire que tous les Français n’ont pas. Il est chauffeur routier depuis trois ans, en CDI, pour 357 € par mois. Il lui arrive de travailler non-stop pendant deux mois, sans jamais rentrer chez lui, dormant dans sa cabine.
Sa concubine, esthéticienne en Pologne, gagne péniblement 476 € par mois. Ils ont trois enfants à charge, dont le plus âgé a 13 ans. Le couple doit rembourser chaque mois une traite de 480 €, le crédit pour l’achat du logement. Il ne leur reste que 350 € pour vivre. « Vous savez, en Pologne, on est en dans une situation financière difficile. Il n’y a pas d’aides sociales comme en France. Mon logement est sous hypothèque. Et là-bas, si vous ne payez pas ne serait-ce qu’une traite, on ne vous accorde pas de délais, il n’y a pas d’arrangement possible. On vous saisit tout », explique Marcin à la barre du tribunal, en comparution immédiate.
Alors, quand un dénommé Pablo lui a proposé de faire passer deux Albanais en Grande-Bretagne contre 2 000 €, Marcin a dit oui. « Noël approche. Je me suis dit qu’un peu d’argent pour améliorer l’ordinaire… », se justifie-t-il. Le président est épaté. « Mais vous parlez incroyablement bien français ! » Marcin répond simplement : « Je suis perfectionniste quand il s’agit d’apprendre une langue ».
Mercredi, à Loon-Plage, donc, Marcin est contrôlé au terminal ferry par les Britanniques. Deux Albanais ayant un visa pour la France, mais pas pour l’Angleterre, sont découverts cachés dans la couchette. Marcin ne cherche pas à dissimuler sa responsabilité.
« Je sais que ce n’est pas bien de faire ça pour de l’argent. J’ai cédé à l’appât du gain, je regrette. Maintenant, si vous m’envoyez en prison, pour moi, pour ma famille, ce serait… comment dire… plonger dans le néant ! »
Le parquet ne demande que quatre mois de prison avec sursis et ne réclame pas d’interdiction de territoire français, « vous l’avez compris, pour qu’il puisse continuer de travailler ».
Le tribunal a suivi à la lettre les réquisitions du parquet. Marcin est reparti libre… de trimer tous les jours de l’année pour 357 € par mois.
lavoixdunord.fr
Même un routier moldave ou roumain gagne plus, ce gars-là à raconté des mensonges et les juges ce sont laissés avoir.
On ne sait même pas si c'était sa première fois ou si il faisait un coup d'essai pour voir.
Essayez vous en tant que routier français de passer des clandestins, les autorités française et surtout anglaise ne vous feront aucun cadeau et pourtant le routier français n'est pas dans une meilleure situation financière à la fin du mois une fois qu'il a payé tous les impôts taxes, charges, TVA que ces homologues de l'Est même si le salaire parait plus attrayant à la base.
