Le chef de l’Etat prône la « vertu » budgétaire », et défie les socialistes. La présidentielle de 2012 se jouera peut-être sur la réduction des déficits. En tout cas, Sarkozy a déjà armé le piège.
Ce sera « la » bataille politique de la rentrée, et elle s’annonce musclée. Bien décidé à pousser les socialistes dans leurs retranchements sur la question de la réduction des déficits, Nicolas Sarkozy a encore fait monter la pression d’un cran. Fait inédit : le chef de l’Etat a écrit à tous les parlementaires. Il les a appelés à « se rassembler » au-delà « des intérêts partisans » pour remettre en ordre les comptes publics du pays.
La missive sonne comme une mise en demeure, alors que le chef de l’Etat doit décider à la rentrée s’il convoque, ou non, les parlementaires en Congrès à Versailles pour qu’ils se prononcent sur l’inscription d’une « règle d’or » budgétaire dans la Constitution. Celle-ci contraindrait les futurs gouvernements à s’engager sur un plan de réduction des déficits. Or Sarkozy sait d’ores et déjà qu’il ne dispose pas de la majorité des trois cinquièmes requise au Congrès, les socialistes étant décidés à voter contre. Selon les calculs de l’Elysée, il manquerait à la droite 30 à 40 voix.
Mais le chef de l’Etat pourrait convoquer quand même le Congrès, pour placer les socialistes devant un cruel dilemme : rejeter la « règle » d’or, quitte à être accusés de laxisme budgétaire en pleine crise européenne, ou l’approuver finalement et faire du même coup à sarkozy un cadeau… en or, à quelques mois de la présidentielle. A moins que les différents candidats socialistes, soucieux de se démarquer en pleine primaire, ne finissent par se diviser entre pro et anti-rigueur. Dans tous les cas, le piège est tendu, et il est redoutable pour la gauche.
" Sarkozy n’a aucune leçon à donner "
François Hollande ne s’y est pas trompé. En matière de vertu budgétaire, « Nicolas Sarkozy n’a aucune leçon à donner », a-t-il aussitôt répliqué mardi, en soulignant que, depuis quatre ans, « le déficit du budget de l’Etat a doublé » et « la dette publique a progressé de 33 % ». « Le laxisme, il est du côté de Nicolas Sarkozy », a asséné Hollande, en rappelant s’être lui-même engagé à ramener le déficit en dessous de 3 % du PIB fin 2013.
Sarkozy est « totalement disqualifié pour donner à quiconque une quelconque leçon de maîtrise des comptes publics, a également réagi, sur le même ton, Martine Aubry. Au dire même de la Cour des comptes, la gestion de M. Sarkozy et de ses amis est responsable des deux tiers des déficits ».
Pour l’heure, les socialistes font donc front commun. Mais Nicolas Sarkozy est bien décidé à maintenir la pression, relayé en cela par l’UMP. « Aujourd’hui, il y a deux options : les déficits ou la règle d’or. Il n’y a pas de troisième voie », a ainsi lancé la ministre du Budget, Valérie Pécresse. Pour autant, le pari de Sarkozy est risqué. « Convoquer le Congrès si la révision constitutionnelle est finalement rejetée, c’est prendre le risque d’exposer une fragilité », alors que « la France est le plus fragile des pays notés AAA » par les agences de notation, s’inquiète une source proche du gouvernement. Convoquer le Congrès ou pas, « ça dépendra aussi de l’état des marchés à ce moment-là », confirme-t-on à l’Elysée.
francesoir.fr
C'est quasi incontournable et je prends les paris que l'UE l'imposera à plus ou moins longue échéance ce qui devrait permettre de se protéger des états voyous comme la Grèce.
Je pense que si Sarkozy a des leçon à donner, il a particulièrement bien gérer la crise économique et si les bilans financier ne sont pas bon ce n'est pas une surprise après la pire crise que le monde n'ai jamais connus.
Je ne comprends même pas pourquoi les socialistes ne signent pas à deux mains cette modification de la constitution qui protégeraient les citoyens des dépenses intempestives qu'un gouvernement pourrait faire.
En fait les socialistes seraient pas mal embêté avec cette mesure car, si par malheur, ils devaient revenir au pouvoir il ne pourraient plus avoir toutes les largesses qu'ils ont pour leurs amis et foutre le pognon par les fenêtres comme ils savent si bien le faire.