Le 23 juin 2011, à Calais, le camion conduit par Charles Afriyie, âgé de 43 ans, originaire du Ghana, est contrôlé, alors que le chauffeur routier présente deux CMR (contrat de transport international de marchandises par route).
La remorque est censée contenir des meubles et des machines outils mais les douaniers y découvrent aussi 2 404 kg de tabac à rouler !
Dans la cabine, sont également découverts trois téléphones portables, et une somme de 900 euros. À partir de ce moment-là, entendu à moult reprises, le prévenu n'aura de cesse de changer de version.
Versions discordantes
Pour commencer, il aurait rencontré un chauffeur routier de nationalité inconnue, mais qui parlait anglais : « Il était en panne de camion. Il m'a demandé un service. Celui de me rendre à un hangar et de charger ses palettes de papier... J'ai bien pensé qu'il allait me donner quelque chose, mais on n'en a pas parlé ».
Seconde version. Le prévenu ne serait plus passé par le péage de Reims, mais par celui de Metz, le mercredi soir, vers 22 h 30 : « J'ai suivi Marc jusqu'à l'entrepôt. Il était avec un ami. Ils ont chargé le camion... Je sais que j'ai commis une erreur. J'ai changé de version car je suis désorienté ».
Au-delà, l'analyse des disques chrono tachygraphes et des téléphones portables sont en totale contradiction avec les dires du prévenu. Le kilométrage vérifié est également erroné.
Troisième et dernière version pour tenter de faire coller tout ça : « En fait, j'ai dit Reims car j'y passe souvent. J'ai dormi à l'entrepôt et Marc m'a réveillé vers 11 heures. Un ami devait également venir rechercher des chaussures... c'est lui qui m'a téléphoné... » Bref, le tribunal n'avance pas et tonne : « Vous êtes un professionnel de la route, monsieur... et vous faites confiance à un type croisé à un péage... Marc ne pouvait pas réparer sa roue pour continuer sa route ? ».
À cela, s'ajoute au casier du prévenu une mention qui date de 2006 et qui l'a reconnu coupable d'aide à l'entrée et au séjour irrégulier.
Le prévenu s'effondre alors, à genou, à la barre, en larmes : « C'est arrivé comme ça. Je n'ai pensé à rien. Je déprimais. Je regrette, je regrette... Je voulais seulement aider ma famille ». Un seul mot du représentant des Douanes : « Merci... au prévenu qui nous a permis une saisie moyenne de tabac... il veut noyer le poisson... ». L'amende est de 408 765 euros.
400 000 euros d'amende
Le substitut est clair : « Il y a eu des clandestins, aujourd'hui, du tabac, et la prochaine fois, de la drogue peut-être ? Pas question ici de parler de bonne foi. Tout n'est qu'incohérences ». Il requiert 10 mois de prison ferme. « Pourquoi pas du papier dans ces palettes... ce n'est pas plus farfelu que cela, insiste Me Leschaeve. Sa famille vit en Italie. Elle fait quoi sans lui ? » Charles Afriyie écope de quatre mois de prison ferme. Il est maintenu en détention. Il est interdit de la région pour une durée de 5 ans. L'amende douanière est de 408 765 euros. Les marchandises de fraude et les scellés judiciaires sont confisqués.
nordlittoral.fr
Il est gentil ce garçon, si on a quelques palettes à transporter il n'y a qu'a lui demander.
ce qui m'énerve dans ce genre de cas là c'est la lâcheté du gars, tu joues tu gagnes c'est tout bénéf, tu joues tu perds au moins ait l'élégance de reconnaître les fait et de t'avouer perdant.