L’affaire des imprimés racistes sur les “Niktamère” désignant les jeunes Maghrébins et affichés sur le tableau de service de la gendarmerie de Bras-Panon a déclenché une violente réaction des autorités judiciaires et administratives. Deux enquêtes, pénale et administrative, sont ouvertes. Le préfet de la Réunion promet des sanctions fermes et rapides.
Des faits “inadmissibles” pour le préfet Michel Lalande. “Inacceptables” pour le colonel Philippe Le Mouël, commandant de la gendarmerie à la Réunion. “Une réponse pénale ferme”, annonce le procureur de la République de Saint-Denis. Les autorités administratives et judiciaires ont réagi avec promptitude et sévérité après la publication, hier matin, de l’article du Journal de l’Île dénonçant les écrits racistes affichés sur le tableau de service de la brigade de gendarmerie de Bras-Panon. Un texte haineux circulant sur internet et visant les jeunes Maghrébins qualifiés de “Niktamère” où ils sont décrits comme des “animaux” faisant l’objet d’une “interdiction de chasse” et dont la “prolifération est dangereuse pour l’équilibre de notre système judéo-chrétien” (lire le JIR d’hier). Les contacts entre la préfecture, la gendarmerie et la cour d’appel ont été matinaux. Et l’on sait que ça a bardé. Dès le milieu de matinée, le procureur général de la Réunion a ordonné l’ouverture d’une enquête préliminaire pour “provocation à la discrimination raciale”. Ces investigations ont été confiées aux gendarmes de la section de recherches de Saint-Denis. “Une unité qui a compétence départementale et qui est éloignée de Bras-Panon”, a souligné Denis Robert Charrereau, le procureur général. “Un gage de plus grande indépendance et d’impartialité”. “C’est une affaire que nous prenons très au sérieux. Il est choquant des tels propos racistes soit affichés dans une brigade de gendarmerie”. Même réaction d’indignation du côté de la préfecture. Michel Lalande a rapidement publié un communiqué annonçant qu’il avait demandé au commandant de la gendarmerie de la Réunion d’ouvrir une enquête administrative afin que des sanctions disciplinaires soient prises dans les “plus brefs délais”.
“Nous n’allons pas chercher à minimiser ces faits”
De son côté, le colonel Philippe Le Mouël a immédiatement pris la décision de suspendre de ses fonctions le major responsable de la brigade de Bras-Panon. “Il ne fait aucun doute que ce type de document n’a, en aucune façon, sa place dans un local de gendarmerie”. Il est donc reproché au commandant de la brigade de Bras-Panon d’avoir laissé les deux imprimés racistes affichés sur le tableau de service sans être intervenu pour les enlever. Une faute lourde, estime-t-on à la caserne Vérines. “Nous n’allons pas chercher à minimiser ces faits qui sont avérés ni à dire que c’est faux”, ajoute le responsable des gendarmes de la Réunion. Les auditions des neuf gendarmes de la brigade de Bras-Panon se sont déroulées durant toute la journée d’hier. Les gendarmes de la section de recherches ont reçu pour consigne de savoir qui avait reçu ce message et qui avait décidé de l’afficher. Selon nos informations, deux militaires sont plus particulièrement soupçonnés. Le message est arrivé, le 21 mars dernier, sur l’ordinateur et la messagerie professionnelle de l’un de ces gendarmes. L’autre certitude est qu’il a été placardé sur le tableau de service durant plusieurs jours et qu’il s’y trouvait encore très récemment. Comme nous l’indiquions hier, les deux feuilles A 4 comprenant un texte et portrait-robot se trouvaient juste au-dessus de l’avis de recherche lancé à l’encontre de Yanis d’Eurveilher qui s’est évadé le 6 mai de la prison de Saint-Denis et d’un courrier signalant une manifestation tamoule.
Le procureur de Saint-Denis Richard Bometon a également saisi l’inspection générale de la gendarmerie nationale qui aura pour mission d’examiner les ordinateurs de la brigade. Pour des raisons confidentialité et parce que des adresses internet de la gendarmerie ont été utilisées (@gendarmerie.interieur.gouv.fr), ce travail ne peut être confié à un expert privé. Le parquet souhaite que l’auteur de ce texte puisse être également identifié. Ce qui ne sera pas simple puisqu’une partie de ce texte sur les “Niktamère” circule depuis un moment sur le net.
“Dire aux Réunionnais que justice est faite”
Le résultat de cette enquête risque aussi d’être utilisé en interne, partout en France, pour rappeler à tous les personnels de la gendarmerie que ce genre d’échange doit être prohibé. Mais le plus grave était de le placarder et, surtout, que cette affaire soit dévoilée au grand jour. Pour la hiérarchie de la gendarmerie et contrairement à certaines opinions, cet affichage ne peut être mis sur le compte d’une mauvaise et grosse blague vaseuse. “Le fait d’afficher un tel document dans un lieu officiel est absolument inadmissible. On ne peut justifier de tels agissements”, s’indigne le colonel Le Mouël.
L’officier supérieur a dit, hier, sa détermination à boucler rapidement l’enquête. Le parquet devrait se faire communiquer les auditions des gendarmes la semaine prochaine et décidera de la nature des poursuites pénales. Pour l’enquête administrative, le préfet a déjà annoncé que la “plus grande fermeté” s’imposait et que les sanctions seraient “très lourdes”. Le représentant de l’État dit attendre très rapidement le rapport d’enquête. “Tout le monde sait ici que la patience n’est pas une qualité première chez moi. Je suis impatient de dire aux Réunionnais que justice est faite”.
cliacanoo.re
Le Niketamère à le droit de faire des chansons ou des slams ou il insulte impunément la France les français et touts le système franaçais sans que ça indigne qui que ce soit mais si il y a un pauvre petit texte qui traîne sur un tableau d'une gendarmerie alors c'est scandale national mis à pied intempestive et mobilisation générale de toutes les autorités.
Ça fait parti des deux poids deux mesures qui augmentent le ressentiment des gens envers certaines minorité qui est d'ailleurs toujours a mêmeminotité