Un magasin Leclerc expulse des Roms au bulldozer
Par Amélie Gautier , le 25 mars 2011 à 16h50, mis à jour le 25 mars 2011 à 17:17
Jeudi, cet hypermarché de Nantes a organisé l'expulsion de deux familles tziganes d'un terrain proche de son établissement.
1 commentaireArticle suivant dans Société : La Tour Triangle en passe de voir le jour à Paris
Ces deux familles de Roms ont été expulsées d'un terrain proche de ce Leclerc de Nantes © AFP"A nous, gens du voyage, les bulldozers ça nous rappelle ce qu'il s'est passé il y a 67 ans. Quand on poussait les corps de Tziganes exterminés à Auschwitz à l'aide de machines dans les fosses communes !" Christophe Sauvé, aumônier des gens du voyage, est choqué, scandalisé, indigné. Jeudi, l'hypermarché Leclerc de Nantes a organisé lui-même l'expulsion de deux familles de Roms et de leurs caravanes d'un terrain proche de son établissement. Comment ? A l'aide d'un bulldozer. L'information est révélée par le journal Ouest France.
"Vers 17 heures, l'aîné des enfants, Saban, âgé de 17 ans, m'a appelé, raconte, en colère, le prêtre joint par TF1 News et qui parle au nom des deux familles. Il venait de rentrer de l'école et là, une douzaine de personnes avaient déplacé les trois caravanes de quelques mètres. Du champ au bord de la route. Et avec le bulldozer, ils ont poussé de la terre contre les caravanes !"
"Le pardon, c'est pas l'oubli"
Les deux familles, -deux mamans et leurs six enfants âgés de 3 à 17 ans-, étaient arrivées sur ce terrain dimanche soir après avoir été expulsées d'un autre campement le week-end. Lundi, d'après les deux mères, des hommes leur avaient apporté une photo... de bulldozer. "Comme elles ne parlent pas très bien le français, c'était pour les prévenir de ce qui allait leur arriver", réalise Christophe Sauvé.
Vendredi après-midi, les deux familles, accompagnées de l'association solidaire Roms Nantes-Est devaient porter plainte pour cette expulsion effectuée hors de tout cadre légal. "De tels agissement, c'est la porte ouverte à la violence et à la haine", martèle Christophe Sauvé
Face à la médiatisation de l'affaire, le PDG du magasin a fait son mea-culpa. "L'équipe de direction de Paridis s'excuse sincèrement auprès des familles concernées de la manière dont s'est passée l'évacuation et on regrette les modalités avec lesquelles nous avons initié les travaux", a ainsi déclaré Pierre Chartier à l'AFP. "C'est une décision un peu regrettable et maladroite, nous assumerons nos responsabilités et nous nous engageons à réparer les éventuels préjudices". Selon lui, le bulldozer intervenait dans le cadre de "la remise en état tous les trois ans d'un champ qui constitue une réserve foncière du centre commercial" et qui doit à ce titre être retourné. Les personnels de sa direction qui ont mené l'opération "n'ont pas du tout pensé qu'il y avait une autorité à solliciter", a-t-il conclu.
"C'est trop tard ! Faire ses excuses aux journalistes ne suffit pas, rétorque Christophe Sauvé. Je veux qu'il vienne s'excuse publiquement, auprès des familles. Le pardon, c'est pas l'oubli".
Par Amélie Gautier le 25 mars 2011 à 16:50
Par Amélie Gautier , le 25 mars 2011 à 16h50, mis à jour le 25 mars 2011 à 17:17
Jeudi, cet hypermarché de Nantes a organisé l'expulsion de deux familles tziganes d'un terrain proche de son établissement.
1 commentaireArticle suivant dans Société : La Tour Triangle en passe de voir le jour à Paris
Ces deux familles de Roms ont été expulsées d'un terrain proche de ce Leclerc de Nantes © AFP"A nous, gens du voyage, les bulldozers ça nous rappelle ce qu'il s'est passé il y a 67 ans. Quand on poussait les corps de Tziganes exterminés à Auschwitz à l'aide de machines dans les fosses communes !" Christophe Sauvé, aumônier des gens du voyage, est choqué, scandalisé, indigné. Jeudi, l'hypermarché Leclerc de Nantes a organisé lui-même l'expulsion de deux familles de Roms et de leurs caravanes d'un terrain proche de son établissement. Comment ? A l'aide d'un bulldozer. L'information est révélée par le journal Ouest France.
"Vers 17 heures, l'aîné des enfants, Saban, âgé de 17 ans, m'a appelé, raconte, en colère, le prêtre joint par TF1 News et qui parle au nom des deux familles. Il venait de rentrer de l'école et là, une douzaine de personnes avaient déplacé les trois caravanes de quelques mètres. Du champ au bord de la route. Et avec le bulldozer, ils ont poussé de la terre contre les caravanes !"
"Le pardon, c'est pas l'oubli"
Les deux familles, -deux mamans et leurs six enfants âgés de 3 à 17 ans-, étaient arrivées sur ce terrain dimanche soir après avoir été expulsées d'un autre campement le week-end. Lundi, d'après les deux mères, des hommes leur avaient apporté une photo... de bulldozer. "Comme elles ne parlent pas très bien le français, c'était pour les prévenir de ce qui allait leur arriver", réalise Christophe Sauvé.
Vendredi après-midi, les deux familles, accompagnées de l'association solidaire Roms Nantes-Est devaient porter plainte pour cette expulsion effectuée hors de tout cadre légal. "De tels agissement, c'est la porte ouverte à la violence et à la haine", martèle Christophe Sauvé
Face à la médiatisation de l'affaire, le PDG du magasin a fait son mea-culpa. "L'équipe de direction de Paridis s'excuse sincèrement auprès des familles concernées de la manière dont s'est passée l'évacuation et on regrette les modalités avec lesquelles nous avons initié les travaux", a ainsi déclaré Pierre Chartier à l'AFP. "C'est une décision un peu regrettable et maladroite, nous assumerons nos responsabilités et nous nous engageons à réparer les éventuels préjudices". Selon lui, le bulldozer intervenait dans le cadre de "la remise en état tous les trois ans d'un champ qui constitue une réserve foncière du centre commercial" et qui doit à ce titre être retourné. Les personnels de sa direction qui ont mené l'opération "n'ont pas du tout pensé qu'il y avait une autorité à solliciter", a-t-il conclu.
"C'est trop tard ! Faire ses excuses aux journalistes ne suffit pas, rétorque Christophe Sauvé. Je veux qu'il vienne s'excuse publiquement, auprès des familles. Le pardon, c'est pas l'oubli".
Par Amélie Gautier le 25 mars 2011 à 16:50