Quatre dents brisées, la lèvre déchirée... Une enseignante de l'athénée Serge Creuz, à Molenbeek, a été agressée en plein cours par un de ses élèves de 17 ans, mercredi après-midi...
Publié le 12/11 à 06h22
Professeur de néerlandais depuis dix ans, Nicole donnait son cours dans la classe de 4e année de Technique de Qualification Secrétariat Tourisme (TQSU) quand cette scène violente s'est déroulée.
“ Je n'ai rien vu venir ”, se souvient-elle. “ Il s'est levé de son banc, est passé devant moi pour se diriger vers la porte, et j'ai attrapé trois coups violents, durs. Des coups de poing au visage. En tombant, je me suis dit: “ Ne perd pas connaissance ”. Après, j'ai encore senti un autre coup, de pied paraît-il... ”
C'est une remarque à un de ses élèves qui a tout provoqué. Mais la genèse, selon elle, remonte à la rentrée scolaire de septembre, quand Ali est arrivé dans l'établissement. Stricte sur la discipline, la prof lui a demandé deux fois d'enlever sa veste en classe. “ À la troisième, j'ai été frappée par la façon agressive dont il m'a dit qu'il ne la retirerait pas. Après, j'ai appris qu'il avait un handicap au bras. Et je lui ai parlé en tête à tête pour m'excuser et dire qu'il pouvait garder sa veste. Il m'a souri et, rétrospectivement, je réalise que c'était le sourire du joker de Batman, avec de la menace dans le regard ”, raconte Nicole.
Retour à l'école
Par la suite, l'élève n'a fourni aucun effort au cours, remettant des feuilles vierges aux interros en les pinçant dans ses doigts, jusqu'à ce que la prof lui dise merci. Nicole Jonkheere se souvient aussi d'un jour où Ali l'a saluée en lui broyant les phalanges.
Et puis, ce mercredi, c'est le dérapage, lorsque la prof fait une remarque à l'adolescent, qui perturbe la classe avec deux camarades: “ Je lui ai dit: “ Nous savons tous que tu as un handicap au bras, mais tu as des qualités et des valeurs, emploie-les positivement, s'il te plaît ”. Après un moment de silence, il s'est levé et il m'a cassé la figure. ”
Pour éviter l'escalade, on a laissé Ali quitter l'école, avec son père. Il a été interpellé plus tard, à son domicile, par la police. Déféré au parquet jeunesse, il a été placé pour quinze jours dans une institution fermée. Sous certificat médical, Nicole, elle, entend bien reprendre son travail tôt ou tard. “ Quand je serai prête physiquement et psychologiquement ”, dit-elle.
sudpresse.be
Pas très sympa Ali on dirait et vive les courageux qui laissent s'échapper un gars qui viens de frapper une femme.
Il faudra attendre la mort d'un prof en plein cours pour qu'enfin on prenne des décisions fermes contre la racaille.