Le procès de Toni Musulin, auteur du «casse du siècle» le 5 novembre 2009, a débuté ce mardi matin à Lyon devant une salle comble. Une foule très inhabituelle pour une audience correctionnelle, pressée d'entendre le convoyeur de fonds s'expliquer sur le vol de plus de 11,6 millions d'euros.
Le Spaggiari lyonnais a notamment attiré des dizaines de journalistes.
Physique massif, cheveux tirés en arrière, courte barbe poivre et sel, l'ancien convoyeur de fonds s'est installé sur le banc des prévenus peu avant 10 heures. Caméras et photographes ont dû se contenter de filmer magistrats et avocats avant l'arrivée du prévenu, le braqueur présumé ayant refusé d'être filmé.
Les avocats de Musulin ont immédiatement demandé le report du procès, contestant le retournement de situation qui avait permis in extremis, lundi, la tenue de cette audience. Les deux conseils avaient en effet déposé le 25 mars une «requête en examen immédiat» accompagnant leur pourvoi en cassation, avec effet suspensif sur la procédure. Aucun jugement sur le fond ne pouvait intervenir tant que cette requête n'avait pas été examinée. Or, selon Me Banbanaste, la Cour de cassation avait accordé «jusqu'au 12 mai» à la défense de Musulin pour présenter ses arguments, et n'a même pas attendu ce délai pour rendre sa décision.
«Personne ne nous a prévenus, on a fait un procès dans le dos de Toni Musulin», s'est indigné Me Hervé Banbanaste. Le représentant du parquet, Nicolas Hennebelle, a ironisé sur «l'énergie du désespoir» avec laquelle la défense demandait le report de l'audience, alors qu'elle assurait ces derniers jours vouloir que le procès se tienne à la date prévue.
Muet sur les 2,5 millions d'euros manquants
L'ancien employé de la société suédoise de transports de fonds Loomis comparaît pour avoir dérobé plus de 11,6 millions d'euros au volant de son propre fourgon le 5 novembre 2009, un «vol simple» pour lequel il encourt trois ans d'emprisonnement. Deux jours après le braquage, 9,1 millions d'euros sont découverts au fond d'un box que le convoyeur avait loué sous une fausse identité. Manquent 2,5 millions d'euros. Après onze jours de cavale, Musulin se rend à la police de Monaco et demande à être remis à la police française.
Si une condamnation pour vol ne fait guère de doute, Musulin ayant reconnu les faits, l'audience pourrait permettre d'éclaircir certaines zones d'ombre de l'affaire. Le déroulement de la cavale demeure flou et, surtout, personne ne sait où se trouve le butin manquant, sur lequel le prévenu reste muet.
Le procès du Spaggiari lyonnais devrait s'achever ce soir ou mercredi, pour un jugement rendu dans la foulée.
Il encourt une peine plus lourde dans une autre affaire
Le braqueur présumé comparaît par ailleurs pour «tentative d'escroquerie» dans une affaire distincte, pour avoir déclaré à son assurance début mai 2009 le vol avec arme de sa Ferrari, alors que l'accusation conteste la réalité de ce vol. Cette deuxième affaire suscite beaucoup moins d'intérêt mais l'enjeu pénal est lourd: la «tentative d'escroquerie» est en effet passible de cinq ans de prison, soit deux de plus que le vol simple, même si les deux peines ne sont pas cumulables.
Les avocats de Musulin ne voient dans la jonction des deux dossiers qu'un moyen d'infliger une peine plus lourde à leur client et ont promis de dénoncer à l'audience une «justice d'exception
Le parisien
Le Spaggiari lyonnais a notamment attiré des dizaines de journalistes.
Physique massif, cheveux tirés en arrière, courte barbe poivre et sel, l'ancien convoyeur de fonds s'est installé sur le banc des prévenus peu avant 10 heures. Caméras et photographes ont dû se contenter de filmer magistrats et avocats avant l'arrivée du prévenu, le braqueur présumé ayant refusé d'être filmé.
Les avocats de Musulin ont immédiatement demandé le report du procès, contestant le retournement de situation qui avait permis in extremis, lundi, la tenue de cette audience. Les deux conseils avaient en effet déposé le 25 mars une «requête en examen immédiat» accompagnant leur pourvoi en cassation, avec effet suspensif sur la procédure. Aucun jugement sur le fond ne pouvait intervenir tant que cette requête n'avait pas été examinée. Or, selon Me Banbanaste, la Cour de cassation avait accordé «jusqu'au 12 mai» à la défense de Musulin pour présenter ses arguments, et n'a même pas attendu ce délai pour rendre sa décision.
«Personne ne nous a prévenus, on a fait un procès dans le dos de Toni Musulin», s'est indigné Me Hervé Banbanaste. Le représentant du parquet, Nicolas Hennebelle, a ironisé sur «l'énergie du désespoir» avec laquelle la défense demandait le report de l'audience, alors qu'elle assurait ces derniers jours vouloir que le procès se tienne à la date prévue.
Muet sur les 2,5 millions d'euros manquants
L'ancien employé de la société suédoise de transports de fonds Loomis comparaît pour avoir dérobé plus de 11,6 millions d'euros au volant de son propre fourgon le 5 novembre 2009, un «vol simple» pour lequel il encourt trois ans d'emprisonnement. Deux jours après le braquage, 9,1 millions d'euros sont découverts au fond d'un box que le convoyeur avait loué sous une fausse identité. Manquent 2,5 millions d'euros. Après onze jours de cavale, Musulin se rend à la police de Monaco et demande à être remis à la police française.
Si une condamnation pour vol ne fait guère de doute, Musulin ayant reconnu les faits, l'audience pourrait permettre d'éclaircir certaines zones d'ombre de l'affaire. Le déroulement de la cavale demeure flou et, surtout, personne ne sait où se trouve le butin manquant, sur lequel le prévenu reste muet.
Le procès du Spaggiari lyonnais devrait s'achever ce soir ou mercredi, pour un jugement rendu dans la foulée.
Il encourt une peine plus lourde dans une autre affaire
Le braqueur présumé comparaît par ailleurs pour «tentative d'escroquerie» dans une affaire distincte, pour avoir déclaré à son assurance début mai 2009 le vol avec arme de sa Ferrari, alors que l'accusation conteste la réalité de ce vol. Cette deuxième affaire suscite beaucoup moins d'intérêt mais l'enjeu pénal est lourd: la «tentative d'escroquerie» est en effet passible de cinq ans de prison, soit deux de plus que le vol simple, même si les deux peines ne sont pas cumulables.
Les avocats de Musulin ne voient dans la jonction des deux dossiers qu'un moyen d'infliger une peine plus lourde à leur client et ont promis de dénoncer à l'audience une «justice d'exception
Le parisien