Rentrer au plus vite. Voilà l'obsession des 150 000 à 200 000 Français bloqués à l'étranger après l'éruption du volcan islandais Eyjafjöll. Nous avons recueilli les témoignages de certains d'entre eux.
Un retour d'Inde sans avion
Bloqué à New Delhi et expulsé manu militari de l'aéroport sans beaucoup d'informations, Gwendal s'est résolu à rejoindre la France, en employant... tous les moyens de transports à sa disposition. Le jeune trentenaire a réussi à prendre un avion pour Athènes avec escale aux Emirats arabes unis. Actuellement, il est en mer, à bord d'un ferry en direction de Venise. Après 30 heures de voyage, il débarquera en Italie mardi et tentera de monter dans un train pour rallier la frontière française. D'ici là le ciel français aura réouvert....
Coincée à Tozeur en Tunisie, Béatrice cherche désespérement à rejoindre l'hexagone. Peine perdue pour le moment. «La mauvaise humeur commence à l'emporter sur l'humour, admet cette vacancière. Le seul avion qui a quitté Tozeur pour la France lundi matin pour Nice était complet. Au programme donc: une heure d'avion cet après-midi vers Tunis (54 euros par personne), une nuit d'hôtel à Tunis (100 euros petit déjeuner compris, sur place le consulat donne des adresses et l'accueil est excellent)». Mardi, elle compte prendre un bateau pour la France mais il lui faudra 20 heures (et 185 euros par personne sans cabine) pour arriver à Marseille. «Là, il ne restera plus qu'à trouver un TGV pour regagner Paris». Heureusement pour elle, le trafic SNCF en Provence-Alpes-Côte d'Azur a repris ce week-end après douze jours de grève.
Quant à Dominique et Jean-François, qui découvraient Zanzibar, le comptoir mythique de Tanzanie, ils espèrent prendre un avion pour Rome d'ici mardi (l'espace aérien du nord de l'Italie est fermé jusqu'à mardi 8 heures). Comme les trains et les voitures de location sont pris d'assaut dans la capitale italienne, un ami viendra certainement les chercher depuis Sète (plus de 2000 km aller/retour).
240 euros la nuit d'hôtel
Yana est bloquée à New York depuis la fin de la semaine, et si son moral était bon vendredi à l'idée d'un week-end de détente à Big Apple, elle commence à trouver le manque de réponse irritant. «Je me suis couchée à 3 heures du matin pour joindre mon agence de voyage à l'ouverture en France, sans y parvenir, déplore cette commerciale dans le luxe. Ils ne prennent aucune réservation, sur aucune compagnie. Une amie qui travaille chez American Express me confirme que c'est un cauchemar, elle passe ses journées à gérer des clients sinistrés aux quatre coins du monde».
Même si son bureau assume les dépenses supplémentaires, Yana en avait assez de payer 350 dollars la nuit, et a donc dégoté un hôtel moins confortable, tarifé tout de même 240 dollars. «Il paraît que le Queen Mary, le célèbre paquebot transatlantique, est surbooké. Pour rentrer à Paris, conclut-elle avec humour, je ne vois plus qu'une issue: les soutes d'un cargo de marchandises».
Au Japon, «pris au piège sur une île»
A Tokyo, Bérangère devait partir dimanche à 11 heures avec la compagnie SAS (Scandinavian Airlines) sur un vol Tokyo-Copenhague-Paris. Peine perdue : «j'avoue que j'ai été très étonnée par la façon dont la situation était gérée par le personnel de l'aéroport. C'était complètement ubuesque, des hôtesses très calmes et souriantes n'ont fait que me répéter trois fois que mon vol était annulé avant de me présenter un diagramme sur une feuille de papier volante avec l'évolution anticipé du nuage en Europe... Avec mon copain, nous sommes sur une liste d'attente et SAS nous a réservé deux places sur le premier vol disponible... le 4 mai !». Et pourtant, SAS se comporte bien, «car c'est la seule à distribuer des coupons pour se nourrir à l'aéroport et proposait aussi pour hier soir et ce soir de rembourser les frais d'hôtel».
Même si l'ambassadeur de France au Japon dit tout mettre en oeuvre pour faciliter la vie des voyageurs en souffrance, la situation reste déprimante, décrit Bérangère : «nous avons l'impression qu'elle peut s'éterniser et que les Français du Japon ne sont pas prioritaires, car ce pays a une très bonne image et il n'y a pas de problème sanitaire grave. On a un peu l'impression d'être pris au piège sur une île».
La Parisien
Un retour d'Inde sans avion
Bloqué à New Delhi et expulsé manu militari de l'aéroport sans beaucoup d'informations, Gwendal s'est résolu à rejoindre la France, en employant... tous les moyens de transports à sa disposition. Le jeune trentenaire a réussi à prendre un avion pour Athènes avec escale aux Emirats arabes unis. Actuellement, il est en mer, à bord d'un ferry en direction de Venise. Après 30 heures de voyage, il débarquera en Italie mardi et tentera de monter dans un train pour rallier la frontière française. D'ici là le ciel français aura réouvert....
Coincée à Tozeur en Tunisie, Béatrice cherche désespérement à rejoindre l'hexagone. Peine perdue pour le moment. «La mauvaise humeur commence à l'emporter sur l'humour, admet cette vacancière. Le seul avion qui a quitté Tozeur pour la France lundi matin pour Nice était complet. Au programme donc: une heure d'avion cet après-midi vers Tunis (54 euros par personne), une nuit d'hôtel à Tunis (100 euros petit déjeuner compris, sur place le consulat donne des adresses et l'accueil est excellent)». Mardi, elle compte prendre un bateau pour la France mais il lui faudra 20 heures (et 185 euros par personne sans cabine) pour arriver à Marseille. «Là, il ne restera plus qu'à trouver un TGV pour regagner Paris». Heureusement pour elle, le trafic SNCF en Provence-Alpes-Côte d'Azur a repris ce week-end après douze jours de grève.
Quant à Dominique et Jean-François, qui découvraient Zanzibar, le comptoir mythique de Tanzanie, ils espèrent prendre un avion pour Rome d'ici mardi (l'espace aérien du nord de l'Italie est fermé jusqu'à mardi 8 heures). Comme les trains et les voitures de location sont pris d'assaut dans la capitale italienne, un ami viendra certainement les chercher depuis Sète (plus de 2000 km aller/retour).
240 euros la nuit d'hôtel
Yana est bloquée à New York depuis la fin de la semaine, et si son moral était bon vendredi à l'idée d'un week-end de détente à Big Apple, elle commence à trouver le manque de réponse irritant. «Je me suis couchée à 3 heures du matin pour joindre mon agence de voyage à l'ouverture en France, sans y parvenir, déplore cette commerciale dans le luxe. Ils ne prennent aucune réservation, sur aucune compagnie. Une amie qui travaille chez American Express me confirme que c'est un cauchemar, elle passe ses journées à gérer des clients sinistrés aux quatre coins du monde».
Même si son bureau assume les dépenses supplémentaires, Yana en avait assez de payer 350 dollars la nuit, et a donc dégoté un hôtel moins confortable, tarifé tout de même 240 dollars. «Il paraît que le Queen Mary, le célèbre paquebot transatlantique, est surbooké. Pour rentrer à Paris, conclut-elle avec humour, je ne vois plus qu'une issue: les soutes d'un cargo de marchandises».
Au Japon, «pris au piège sur une île»
A Tokyo, Bérangère devait partir dimanche à 11 heures avec la compagnie SAS (Scandinavian Airlines) sur un vol Tokyo-Copenhague-Paris. Peine perdue : «j'avoue que j'ai été très étonnée par la façon dont la situation était gérée par le personnel de l'aéroport. C'était complètement ubuesque, des hôtesses très calmes et souriantes n'ont fait que me répéter trois fois que mon vol était annulé avant de me présenter un diagramme sur une feuille de papier volante avec l'évolution anticipé du nuage en Europe... Avec mon copain, nous sommes sur une liste d'attente et SAS nous a réservé deux places sur le premier vol disponible... le 4 mai !». Et pourtant, SAS se comporte bien, «car c'est la seule à distribuer des coupons pour se nourrir à l'aéroport et proposait aussi pour hier soir et ce soir de rembourser les frais d'hôtel».
Même si l'ambassadeur de France au Japon dit tout mettre en oeuvre pour faciliter la vie des voyageurs en souffrance, la situation reste déprimante, décrit Bérangère : «nous avons l'impression qu'elle peut s'éterniser et que les Français du Japon ne sont pas prioritaires, car ce pays a une très bonne image et il n'y a pas de problème sanitaire grave. On a un peu l'impression d'être pris au piège sur une île».
La Parisien
Il y en a qui vont se rappeller longtemps de ces vacances !!!!!!!!!!!