Le gouvernement reconnaît officiellement que Bloctel, son système anti-démarchage téléphonique, est un échec. Une nouvelle loi est prévue, mais elle se fait attendre.
Travaux d’isolation, panneaux solaires, assurances, mutuelles, offres internet : nous avons tous eu affaire à au démarchage téléphonique abusif. Les acteurs du secteur ne manquent pas d’imagination pour nous faire décrocher : faux numéros, indicatifs locaux, tout est bon pour nous alpaguer. Le 1er août 2016, le gouvernement mettait en place Bloctel, un service promettant de nous débarrasser de ces appels non désirés.
Une simple inscription de nos numéros de téléphones sur le site officiel suffisait alors à nous libérer du démarchage. Au 1er février 2017, 3 millions de français s’étaient inscrits. Mais le système ne tient pas ses promesses, et le gouvernement vient de le reconnaître. Interrogé par Philippe Paul sur ce sujet, sénateur du Finistère, Bruno Le Maire (ministre de l’Economie et des Finances) répond :
Le gouvernement est pleinement conscient que pour beaucoup de nos concitoyens, les appels téléphoniques, non désirés et répétés, effectués à tout moment de la journée, dans le but de leur vendre un produit ou de leur fournir un service, constituent une véritable nuisance.
Dans une réponse adressée à Philippe Paul le 2 janvier 2020, Bruno Le Maire reconnaît l’inefficacité de Bloctel en s’appuyant sur un rapport du Conseil national de la consommation rendu en février 2019. Il promet un deuxième texte de loi visant à mieux encadrer le démarchage téléphonique.
Dans l’attente de la reprise des travaux parlementaires relatifs à cette proposition de loi, la DGCCRF (direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) intensifie ses contrôles en vue de s’assurer du respect par les professionnels ayant recours au démarchage téléphonique de leurs obligations légales.
Bloctel : une liste anti-démarchage gérée par des entreprises de démarchage
En 2017, l’UFC-Que Choisir révélait déjà que Bloctel n’avait eu aucun effet sur les démarchages téléphoniques. Parmi les inscrits, la moitié n’avait constaté aucun changement.
Cette inefficacité peut s’expliquer d’abord par les sanctions encourues par les entreprises fraudeuses. Jusqu’à 75 000 euros d’amende et… c’est tout. Insuffisant au regard de ce marché en pleine expansion et aux revenus engrangés par ces plateformes téléphoniques. En 2018, la DGCCRF avait épinglé 130 sociétés et publiait quatre noms en mai 2019. La dissuasion ne fonctionne pas.
Mais l’inefficacité de Bloctel s’explique sans doute davantage par sa gestion. Le service mis en place par le gouvernement n’est en réalité pas géré par le gouvernement. C’est l’entreprise Opposetel qui a remporté l’appel d’offre. En fouillant un peu, nos confrères de l’UFC-Que Choisir avaient découvert que cette entreprise réunissait en réalité quatre administrateurs (HSK Partners, Amabis, CBC Developpement et AID), tous spécialistes du… démarchage téléphonique. Le président de Bloctel ? Eric Huignard, aussi président de HSK Partners, entreprise spécialisée dans le marketing direct. Coïncidence ?
presse-citron.net
P**** il n'y a qu'en France qu'on voit ça ou bien ça existe dans d'autres pays ? Le patron de l'organisme de contrôle pour empêcher le démarchage par téléphone est aussi le patron d'une grosse boite de démarchage.
C'est carrément un scandale ! On se fout de nous, on abuse les gens et je me pose la question de savoir avec la bénédiction de qui on prend les gens pour des c..
Le démarchage téléphonique , ça me gonfle, au mieux je leur dis qu'ils sont au funérarium de ma ville au pire et de mauvaise humeur je raccroche de suite.