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    Deux siècles, et toujours pareil

    Jean-pierre
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    Se défoule à fond


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    Deux siècles, et toujours pareil Empty Deux siècles, et toujours pareil

    Message par Jean-pierre Lun 25 Fév - 22:44

    De Platon à Jean Jacques Rousseau, Voltaire et bien d'autres, sont en accord pour soutenir que la justice et l'éducation sont les bases de pouvoir vivre ensemble. Contrairement à ce qui se dit, le problème ne réside pas dans la pauvreté ou la richesse, c’est la différence, l’inégalité relative et l'injustice qui créent les révoltes. Car l’éducation ne suffit pas, l’Allemagne, Israël, pour ne citer que ces deux là, sont des pays très cultivés, le premier a perpétré un génocide et le second se montre agressif vis à vis de ses voisins, la défense à bon dos. La France pays des lumières assassine les protestants, avec la bienveillance du Roi censé avoir de l’éducation donc d’être plus tolérant.
    Comment s'habituer d'un salaire de 3 millions par mois pour taper dans un ballon, ou 17 millions par an pour gérer une grande entreprise, quand, dans le même temps, un salaire minimum de 1500 € est susceptible d'ébranler le système. Le patron de Renault - Nissan à fêté ses 60 ans à Versailles, en faisant payé la note par la Régie, d’après le comptable c’est une bourde, il est même prêt à rembourser.

    Jean-Jacques Rousseau

    Pourquoi les émirs deviennent propriétaires du pétrole qui se trouve dans la planète, nôtre planète, c'est vrai, du reste, pour toutes les ressources minières, n'avons nous pas droit à de royalties en tant que terrien ?

    Est-ce un bon exemple qu'un président montre à son peuple qu'il y a les utiles, les premiers de cordée et les autres. Ce monsieur n'a pas dû fréquenter souvent la montagne, car dans les refuges d'altitude il n'y a pas de hiérarchie, il y a certes un guide, il y a surtout une équipe, sachant que dans certaines circonstances, celui considéré comme inexistant, le dernier de cordée peut devenir le sauveur en ayant tout simplement, à un moment donné, trouvé le bon geste. Chacun à des possibilités fussent celles de détruire, apparemment les membres du gouvernement le découvrent, ce n'est pas des nouvelles lois qui vont arrêter la colère mais la compréhension et la justice.

    Monsieur Castaner met en place des lois liberticides, qui, si elles avaient existé au moment de sa propre jeunesse, il ne serait pas ministre mais taulard. Car à regarder d'un peu plus près, il avait des amis peu recommandables. Un des ses meilleurs amis, son frère disait-il, un parrain s’est fait assassiné.

    Nicolas Condorcet

    Dans l’ancien régime, existait la corvée royale qui consistait a donner, chaque année, quinze jours de travail, souvent pour refaire des routes, sans rémunération. La position de Turgot, qui veut changer tout ça, sera renforcée par la nomination de Malesherbes parmi les ministres en juillet 1775. Ce sera de courte durée.
    En 1776, sous Louis XV, période troublée par les dépenses inconsidérées de Louis XIV, le peuple se soule par manque de nourriture. Turgot, contrôleur général des finances puis ministre et Condorcet, aristocrate, mathématicien et secrétaire de l’Académie des sciences, puis de l’Académie française, hommes d'une grande rigueur, voulaient abolir la corvée, mais pas seulement, réduire les privilèges et supprimer ce que l’on appelle aujourd’hui les niches fiscales. Turgot devient la cible de tous ceux qui ont pris intérêt aux spéculations sur le grain sous le régime de l'abbé Terray, ce qui inclut des princes de sang. De plus, le commerce des blés a été un sujet favori des salons. C'était courant, le père de George Sand, la révoltée, était propriétaire de 200 hectares, feignait le manque de blé et spéculait ainsi, en faisant augmenter sa valeur. L'opposition de l'époque est le fait de Linguet et Necker, qui en 1775 a publié son Essai sur la législation et le commerce des grains.

    Voltaire
    Si l’on ajoute la très mauvaise moisson de 1774, Turgot et Condorcet ont un mur fortifié devant eux. Cela montre qu’il est difficile d’aller contre les intérêts des puissants qui vont se mettre en travers de leur dessein. Cela en dépit qu’ils avaient établi que certains profiteurs spéculaient, dont le banquier Necker, un banquier suisse, qui n’acceptait pas le mot égalité, construisant un manque de farine pour en faire augmenter le prix. Necker avait, malgré une interdiction, importé du blé de Suisse. Condorcet adopte le point de vue de Turgot. Sans attendre la fin des troubles, il écrit un premier pamphlet contre Necker, Lettre d'un laboureur de Picardie à M. Necker. Ce texte d'une grande violence accuse Necker de tabler sur les préjugés et la stupidité du peuple, alors que Turgot le traite comme une société de gens raisonnables. Il laisse clairement entendre que ce sont les agents de Necker qui ont encouragé les émeutiers : « Nous venons de voir une troupe de brigands démolir les moulins, en disant qu'ils manquaient de pain, et crier qu'ils avaient faim en répandant l'or à pleines mains ».


    Necker
    Enfin, il s'en prend à la malhonnêteté des financiers qui se déshonorent par des manœuvres coupables, et conclut par un cri de colère contre les gens riches : « Vous dites que nous sommes tentés de regarder les riches comme des êtres d'une nature différente, que leur grandeur est une magie qui nous en impose. Ah, Monsieur, que nous sommes éloignés de ces idées !... Nous savons combien les métiers qui les ont enrichis sont moins nobles que les métiers utiles qui nous donnent à peine de quoi vivre. Nous sentons que si leur argent leur donne la facilité d'acheter des jouissances dont nous sommes privés, il ne leur donne aucun droit d'obtenir sur nous des distinctions ou des préférences... » Le pamphlet a été très vite imprimé. A d’autres moments, comprenant les conséquences, Turgot achetait le tirage de certains pamphlets excepté une douzaine déjà distribuée. Début mai, tous les amis de Condorcet l'ont lu. Ils sont épouvantés. Le bon Condorcet va y perdre son surnom.
    Louis XVI, sait que son royaume est en faillite, les réformes engagées par son ministre (Turgot)commencent à donner des résultats. Mais pour le roi, la pression, sans doute, fut trop forte (Lobby aujourd’hui).

    Louis XV 1715 -1774
    Turgot sera révoqué, il en sera ulcéré et découragé, s’adressant au roi, il a eu cette phrase prémonitoire « Votre faiblesse risque de vous faire connaître le même sort que le roi d’Angleterre Charles Ier ». Charles Ier avait été décapité pour haute trahison le 30 janvier 1649, la monarchie fut abolie et la république instaurée - la monarchie sera restaurée en 1660.
    Turgot sera remplacé par … Necker, arrivé au ministère, Necker engage immédiatement d'importantes réformes, mais de manière beaucoup moins brutale et précipitée que Turgot. Ces réformes se situent à la fois sur le plan administratif, sur le plan social et sur le plan financier. Il va doubler sa fortune personnelle tout en gardant une côte de popularité importante. Il va naviguer entre des responsabilités à Genève et à Paris en sachant éviter les affres de la révolution..
    Malheureusement, et c’est toujours d’actualité, Mme du Deffand résume très cruellement l'opinion générale suite à la évocation de Turgot : " Tout le monde convient que c'est un fou (Turgot), et aussi extravagant et présomptueux qu'il est possible de l'être... On ne peut avoir

    Louis XVI 1774 –1789
    Guillotiné en 1793
    pis qu'un homme qui n'a pas le sens commun ; et mieux vaut pour le gouvernement un habile homme avec moins de probité. " Alors….Le premier qui a dit la vérité...

    Tout comme aujourd'hui, avec les gilets jaunes qui deviennent les responsables de tous malheurs, les maîtres des exclaves dénoncaient les humanistes qui voulaient arrêter cette infamie, comme des traîtres qui veulent stopper les affaires des plantations.


    - Necker, après avoir fait fortune comme banquier à Paris et à la suite du succès de ses essais en matière de politique économique, il est nommé par Louis XVI directeur général du Trésor royal en 1776, puis des Finances. Il modernise alors l'organisation économique du royaume en s'opposant au libéralisme de ses prédécesseurs. Il sera renvoyé en mai 1781, peu avant les grandes spéculations boursières sous Louis XVI, il est rappelé en août 1788 avec le titre de ministre d'État du fait du soutien indéfectible de l'opinion publique, et convoque les États généraux en obtenant le doublement du tiers état.
    Tiers état ? - Voilà la définition du tiers état en France," le tiers état désigne sous l'Ancien Régime, toute personne qui n'est pas membre des deux premiers ordres, le clergé et la noblesse,
    qu'elle appartienne aux communautés urbaines ou rurales, prospères ou pas, c'est à dire la très grande majorité de la population française, qui payait des taxes disproportionnées par rapport aux deux autres États, privilégiés en ressources et en droits" Cela a-t-il changé ?
    - Necker sera renvoyé par Louis XVI le 11 juillet 1789 pour avoir été absent lors de la séance royale du 23 juin 1789, il retrouve sa fonction après la prise de la Bastille pour apaiser les révolutionnaires, c'est pas beau ça !. Confronté à l'opposition de l'Assemblée nationale, il démissionne de nouveau en septembre 1790 et rédige une critique sévère du nouveau principe d'égalité. Ce que nos princes, aussi bien à gauche qu'à droite mettent en application.
    La chute de Turgot touche Condorcet, qui démissionne et ne s’intéresse plus aux sciences, Condorcet, un esprit brillant, mathématicien ne sera plus aux Académies, il les retrouvera une dizaine d’années plus tard. Il faut ajouter que le scientifique et géomètre œuvrait avec Turgot à la création de canaux, et le faisait à titre bénévole ayant une rémunération par l’Académie. Il va mettre, aidé par Voltaire, toutes ses forces dans la justice et aux droits de l’homme. Il lutte en faveur des exclus, des juifs et des protestants. Il considère l’esclavage des noirs comme une infamie. Montesquieu et Voltaire avaient déjà prononcé des condamnations de principe, mais tous semblaient penser que c’était un mal inévitable.
    Certains seigneurs, en province, avaient déjà appliqué les lois de Turgot, en abolissant la corvée. Treize ans plus tard éclatait la révolution - Ca ne vous rappelle rien ?
    En 1830 Balzac, qui dans ses romans retrace cette époque, est à la recherche récurrente de l’origine des fortunes. Deux grandes figures balzaciennes, se sont enrichis grâce à des affaires dont on ne connaît pas, les tenants et les aboutissants. On ne peut que subodorer, en fonction de ce que nous en dit Balzac, que la Révolution, et la vente des biens nationaux qui s’en est suivie, a largement favorisé des entreprises.
    Ce qui démontre qu’une révolution prive de richesse les tenants pour en faire profiter d’autres petits malins toujours à l’affût, la population, dans son ensemble est bien trop docile.
    Y aurait-il derrière toute grande fortune un crime caché ? Cette question, il l’a pose dans Le Père Goriot (1835), Balzac y écrit : « Le secret des grandes fortunes sans cause apparente est un crime oublié, parce qu’il a été proprement fait ».
    Dans L’Auberge rouge (1831) Balzac s’interroge déjà : « Où en serions-nous s’il fallait rechercher l’origine des fortunes ! » La connaissance de cette époque redonne une autre dimension à ses livres.

      La date/heure actuelle est Jeu 28 Mar - 10:39