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L'iran en camion







L’IRAN


Pour moi et au début de mes voyages, l’Iran était un pays qui n’avait en mon esprit que des souvenirs d’école. Mais j’étais loin de me douter de ma rencontre avec ce pays, allait me marquer, car j’ai découvert un pays qui avait cette particularité de pratiquer l’hospitalité. Mais aussi d’être un peuple qui voulait, enfin nous en avions l’impression, aller de l’avant pour évoluer. Mais je retiendrais surtout la gentillesse qui marquait toutes les relations que nous avions avec les habitants de ce pays. Une fois dans la douane de Bazargan, nous changions de monde, et nous vieillissions de quelques milliers d’années, car nous n’étions plus en 19… mais en 5… d’un seul coup je devenais Mathusalem. Le calendrier iranien ne s’appuie pas sur la naissance du Christ pour date de son calendrier, mais sur une autre date, qui est pour moi un mystère. Il nous fallait refaire tout les papiers en nous n’avions pas de transitaire, mais les douaniers connaissaient leurs affaires, et les carnets de TIR devenaient des manifestes, qui nous accompagnaient jusqu'à la douane finale en général celle de Téhéran. Les formalités ne duraient en règle générale que peu de temps entre trois et cinq heures, car il nous fallait faire la queue en attendant notre tour, et pour peu que les chauffeurs turcs ce soient levés plus tôt que nous nous devions attendre un peu plus longtemps.

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Quand nous ressortions du bâtiment de la douane nous rejoignions notre camion qui était garé dans la descente, et dans l’enceinte de la douane, puis les papiers en mains, nous reprenions notre route vers la capitale de ce pays.

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Deuxième surprise nous roulions sur des routes ou les nids de poules étaient plus rares, après le sortie de la douane, nous filions vers Macou ou Makou, puis nous avions un premier arrêt au Chameau, pourquoi cet arrêt ? Pour faire le plein, car nous avions surnommé cette station le chameau, surement parce que parfois des caravansérails de chameaux s’arrêtaient pour s’abreuver.<[Deuxième surprise nous roulions sur des routes ou les nids de poules étaient plus rares, après le sortie de la douane, nous filions vers Macou ou Makou, puis nous avions un premier arrêt au Chameau, pourquoi cet arrêt ? Pour faire le plein, car nous avions surnommé cette station le chameau, surement parce que parfois des caravansérails de chameaux s’arrêtaient pour s’abreuver.

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Cette station avait aussi un restaurant, ou nous pouvions manger, des œufs sur le plat et des grillades parfois, mais nous nous arrêtions surtout pour faire le plein, et attendre les copains qui arrivaient de la douane. A ma Macou nous devions parfois passer sur la bascule, et la surprise, cette bascule, ne pouvait pas recevoir en entier les semi-remorques, il fallait peser le tracteur, puis les essieux de la semi pour avoir un poids approximatif, pour les camions remorques, les choses étaient plus faciles. J’ai planté plusieurs jours à cette douane, car des années après la Stouff, j’ai descendu, un convoi, qui était un peu large et un peu long, et il nous a fallu aller sur Tabriz pour aller chercher des autorisations, mais en même temps il y avait un autre convoi garé à la bascule, un morceau de centrale, que tirait un tracteur de chez Frédérici, et qui était un peu lourd, il allait livrer une centrale en construction à Mashhad à l’est de l’Iran. Lui sont problème était son poids et surtout un pont qu’il devait franchir, mais le vrai problème était surtout le bakchich que les autorités voulaient avoir.

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Puis une fois les formalités de cette « barrière » accomplis nous reprenions notre route vers Marand, la route était une route de montagne, mais pas de montées extrêmes comme en Turquie nous restions dans un défilé, jusqu'à Tabriz. Une seule grosse difficulté était la montée de Marand, juste à la sortie de la ville en direction de Tabriz, une cote violente nous attendait, mais la route était propre dans sa structure, et les accidents étaient surtout du a l’hiver, car nous n’étions pas loin du Mont ARARAT, et les températures d’hiver était toujours nettement en dessous de 0°. Puis nous arrivions à Tabriz, deux passages pour passer cette ville, l’ancien ou nous passions en centre ville, et le nouveau ou nous passions à l’écart de cette ville, pour ma part je suis resté fidèle au centre ville, car j’appréciais de m’arrêter à un restaurant du centre ville, et parfois d’aller au souk, ou je fouinais à la recherche de produit que je ramenais en France.

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Une fois passé la ville, nous reprenions la route dans une gorge, ou nous devions passer dans cinq tunnels, la chaussée dans ces tunnels était en pavé et cela nous a valu une histoire, qui reste un souvenir souriant. Nous étions trois camions de la Stouff, et je roulais en tête de ce petit convoi, au premier tunnel, j’ai été surpris par le verglas, mais comme il ne faisait qu’une centaine de mètres je n’ai eu à remettre mon camion en ligne, le deuxième tunnel était beaucoup plus long, et je voyais dans mes rétroviseurs les phares des deux camions qui me suivaient, puis je vis une paire de phare de voiture, commencés à doubler, le dernier camion, le conducteur de la voiture ne devait pas se méfier et ne pas savoir qu’il y avait du verglas sur la route, il commença donc a doubler et la voiture se mit de travers, le conducteur du dernier camion il s’appelait GINET, croyant que la voiture allait lui rentrer dedans freina, la semi remorque ce mit de travers, et donna un violent coup à la voiture, ce qui la propulsa vers la sortie du tunnel, quand je vis le cul de la voiture il était en bouilli, mais à la sortie, du tunnel il y avait un virage à droite, et surtout un très gros pavé à gauche, c’est le pave que la voiture n’aima pas. Nous nous sommes tous garés à la sortie du tunnel, et nous avons vu arrivés sur nous cinq Iraniens, qui nous disait « police, police » comme je ne suis pas le dernier à faire des conneries, je leur répondit pas de problème, et j’ai sortie un constat d’accident, sur lequel il y avait le mot police d’assurance, et nous avons rempli le formulaire et eut le leur, ils étaient un peu étonnés mais ils savaient que la ville la plus proche était loin, et qu’il faisait froid.

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Le constat une fois rempli nous leur avons remis leur exemplaire en leur expliquant ce qu’il fallait faire avec, puis nous sommes repartis, mais de nouveau un problème, le camion de GINET un Magirus tomba en panne quelques mètres plus loin, diagnostic un arbre de roue. Et nous avons laissé le camion bien garé sur le bord de la route, puis nous avons repris le route de Téhéran.

Après Tabriz la route devenait plus plate, et nous suivions une rivière, sur laquelle il y avait un très vieux pont écroulé, j’ai souvent photographié ce pont car je le trouvais beau, mais il faut que je retourne vers mon ex-épouse, pour les récupérer, et cela pose pas mal de problème.

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Nous passions Zandjan une ville gaie, et aux abords de cette ville j’ai rechargé, un tracteur Heinschell de chez Frédérici, conduit par Mr GROSDEMANGE et qui percuté une semi remorque Iranienne, très dur le plateau de SR en acier. Nous avons bataillé une journée complète car le tracteur n’avait plus de direction, et pour le faire grimper sur la semi nous n’avions que notre bonne volonté et notre imagination.

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De plus le tracteur accidenté avait le camping car imaginé par Caravélaire sur le châssis et il nous fallait le démonter pour qu’il ne touche pas les ponts. Je reprends mon parcours vers Téhéran, la route devenait de plus en plus plate, et surtout de plus aride, une sorte de désert, qui n’en était pas un, survenait un carrefour, ou nous prenions a gauche, vers la capital, de chaque coté de la route, il y avait un chemin, qui l’été servait, à faire sécher le raisin, qui devenaient sur les tables française du raisin sec.

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'hiver il passait sur ce chemin des troupeaux ce moutons ou de chèvres, donc si vous trouvez des crottes de biques dans le raisin sec, vous savez maintenant pourquoi. La circulation devenait de plus en plus dense lorsque nous approchions de la capitale, la conduite en Iran ressemblait à celle que nous avions adoptés en Turquie, un klaxon très puissant, un gros moteur, et surtout une bonne dose d’inconscience.

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Souvent nous croisions des chauffeurs de chez Iran Carrier ou d’autres firmes qui faisaient la route comme nous, les tracteurs étaient des Mack ou des White et bizarrement les chauffeurs étaient de type asiatique, et quand il nous croisaient ils nous faisaient le signe de la victoire, et chose encore plus surprenante, ils avaient tous des gants blanc.

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A une vingtaine de kilomètres de la capitale nous tournions à droite pour aller vers la douane de Téhéran, nous passions devant l’usine Citroën et nous filions vers l’arrière de l’aéroport, mais nous tournions à droite, avant, nous devions passer sous une voie de chemin de fer, et pour cela la route formais une cuvette très profonde, et un jour de grande pluie, j’ai plié une bielle et fêlé la chemise du 6ème cylindre, je conduisais à cette époque un Scania 110S avec l’évolution qui allait devenir le 111S et ce camion avait une prise d’admission d’air cachée derrière le pare choc, et quand je suis rentré dans la nappe d’eau, et donc le turbo a aspiré une vingtaine de litres d’eau.

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Nous avons déculassés et enlevés le carter d’huile, et nous avons sortis les pièces malades, puis avec les garagistes du souk nous avons réussis à ressouder la chemise, avec un autre et dans son bric-à-brac nous avons trouvés une bielle, et nous avons tout remontés. Coup en temps trois jours, mais et surtout nous sommes rentrés moi au volant du Scania, qui roulait sans problèmes. La douane de Téhéran était un enclot ou les marchandises s’empilaient, dans un désordre tel que les clients devaient attendre plusieurs jours pour avoir leurs marchandises.

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Le parking des camions étaient suffisamment vaste pour accueillir plusieurs centaines de camions, mais particularité il n’y avait qu’un seul point d’eau, devant une échoppe qui vendait principalement de la nourriture en boite et des œufs durs. Les temps de douane étaient variables parfois 2 jours avec pour ma part un record deux mois. Mais le patron de la Stouff avait mis à notre disposition une villa en haut de Chayad l’arc de triomphe de Téhéran et nous avions la possibilité de faire de la cuisine, de jouer au cartes ou a d’autres jeux, nous avions des lits, et nous pouvions nous déplacer, comme nous voulions en ville.

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Et un jour nous avons vu arrivé à la villa cinq iraniens avec qui nous avions eut un accident, dans un tunnel verglacé, et le discussion s’engagea, avec Ayoub notre « interprète, transitaire, chauffeur de taxi » qui traduisait, je pense que la discussion devait l’amuser, car nous répondions à toutes les questions, et le problème était le montant de la réparation, car nous acceptions de payer l’arrière, mais pas l’avant, car en notre logique, nous n’avions touché que l’arrière, l’avant c’était le rocher, la discussion dura toute l’après midi et pour finir ils repartirent avec de quoi refaire l’arrière mais pas l’avant, et en plus ils étaient content d’avoir fait la connaissance de gens qui marchandaient comme eux.

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Nous supposions peut-être à tord que Ayoub faisait aussi partie de la police secrète la SAVAC mais nous n’en avons jamais eu la preuve, mais par la suite avec l’arrivée de l’Ayatollah au pouvoir il est venu rapidement en France du coté de Grenoble, par la suite nous avons perdu sa trace.

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Souvent le soir nous sortions et nous prenions un taxi sauvage, pour cela il fallait ce poster au bord d’une avenue, et attendre le passage d’une deux chevaux, et nous gueulions le nom de l’avenue ou nous voulions aller, quand ce « taxi » allait dans cette direction il s’arrêtait en nous montions à bord, six personnes pouvaient tenir dans cette voiture, mais je fais 130 kilogrammes, et souvent j’avais comme accompagnateur deux autres chauffeurs Hacquette et Leborgne tout deux dépassaient allègrement le quintal. Dur dur pour la doche qui devait escalader la Pahlavis.

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Nous allions parfois au cinéma pour voir des films avec Belmondo en français ou avec Delon, ils étaient très célèbres en Iran, nous allions manger à la Pizza deux, pour nous français la vis dans cette ville était facile et nous ne ressentions aucune contrainte pour nous déplacer. Parfois certains chauffeurs allaient dans le bas de la ville ou il y avait le bordel mais pour ma part même si je n’ignorais pas son existence, je ne fréquentais pas cet endroit.

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J’ai été voir d’autres villes de ce pays, Bandar Abbas, Ispahan, Abadan, KOhm, Machhad, Ilham, Karman. Et une fois je suis passé d’Iran en Irak, par une petite frontière qui ce trouve entre les deux pays, mais le gag c’est quand je suis arrivé à cette frontière, la route n’allant pas plus loin et il y avait un rond point pour pouvoir faire demi tour, mais je ne trouvais pas l’entrée du poste frontière, il a fallu qu’un portail s’ouvre pour laisser un camion pour que je m’aperçoive que la frontière était ce double ventaux d’un immense porte.

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Le plus beau camion conduit par un âne sera toujours une charrette.

Delarue Jean-Louis

source: Paroles de routiers