Certes… Officiellement le candidat du PS a remporté hier le 2nd tour de la législative partielle dans la 4ème circonscription du Doubs sauf que sur le fond, considérer les résultats sous cet angle c’est faire fausse route.
On sait globalement qu’à peine un électeur inscrit sur deux s’est déplacé pour aller voter contre deux sur trois lors de la législative de 2012. On sait également qu’un seul électeur inscrit sur quatre a voté pour le PS, là où ils étaient un sur trois deux ans et demi plus tôt.
En comparant ces résultats, on remarque très clairement que d’une part les électeurs n’ont pas voulu se mobiliser pour ce scrutin et d’une autre part, dans une circonscription où l’ancrage à gauche est pourtant particulièrement puissant, que le score du PS est très largement moins bon aujourd’hui qu’en 2012. Cela signifierait-il que le parti de la majorité peine à mobiliser ses électeurs ? Très certainement.
Difficile en tous cas après ça, pour la majorité, de parler d’une victoire…
Sur les 13 législatives partielles qui eut lieu depuis les législatives de juin 2012, celle de ce week-end est la première à opposer le PS au FN. On aurait pu s’attendre à un score tranché. Mais non. Le parti de la majorité remporte la victoire d’une très courte tête. Pire. La hausse de la participation d’environ 9 ou 10 points (les derniers chiffres ne sont pas arrêtés à l’heure où je rédige ce billet), a profité aux deux candidats. On aurait pu croire que l’électeur de gauche se serait soudainement précipité vers les urnes pour faire barrière au FN. Mais non puisque dans cette circonscription du Doubs, le FN glane plus d’électeurs au 2nd tour que le PS !
Alors je veux bien que cette législative partielle soit la première élection du genre que la majorité n’ait pas perdu, au moins dans les chiffres, depuis le mois de juin 2012 mais je refuse qu’elle en fasse un triomphe ou qu’elle en travestisse les résultats en nous faisant croire que cette victoire symbolise une approbation par les français de sa politique, parce que ça n’est pas le cas.
On remarque également que toutes les incantations du Président de la République, du Premier Ministre ou encore du Premier Secrétaire du PS, allant jusqu’à galvauder l’esprit même du 11 janvier, n’auront pas servi à mobiliser les foules. Au moins pour leur candidat. Pire. Le résultat d’hier est bien le signe que l’esprit du 11 janvier a déjà vécu. A peine un mois plus tard. Le responsable de cet état est évidemment à chercher du côté du parti de la majorité, qui à constamment chercher à instrumentaliser ce symbole à tout va, a fini par en travestir le sens.
On notera encore que le résultat de cette législative partielle signe l’échec des grands penseurs parisiens qui ont un peu trop pris pour habitude de dicter au reste de la France comment elle doit penser et se comporter. La consigne de vote ou cette hérésie du pseudo « Front Républicain », qui n’existe que dans l’imaginaire de ceux qui, pris de panique, ne savent plus comment faire pour en appeler à la pitié et à la clémence des autres, les implorant de leur accorder leur suffrages pour ne pas perdre leurs petits privilèges d’apparatchiks, ne semblent plus non plus convaincre les français. La dictature du vote aura également vécu.
Dernier point.
Ce résultat augure bien des lendemains difficiles pour le PS ou la gauche de manière générale. Auparavant le candidat du FN parvenait rarement au 2nd tour d’une législative. Puis depuis 2012 et avec l’arrivée de la gauche au pouvoir ils sont de plus en plus nombreux au FN à réussir à se maintenir. Hier c’est passé juste pour le PS. Qu’en sera-t-il demain ?
Lorsque la droite Républicaine arrive à se maintenir, le vote des électeurs est bien plus instinctif et bien moins hésitant que lorsque la gauche se maintient au 2nd tour. Je rappelle également que la droite n'a pas besoin d'en appeler à la constitution d'un Front Républicain, ni même au vote FN, pour remporter le 2nd tour d'une élection et le cas de la Mairie d'Ajaccio il y a quelques jours illustre parfaitement mon propos.
Hier dans la quatrième circonscription du Doubs il a failli se produire ce qu’il s’est déjà produit à Hénin-Beaumont : une terre à l’ancrage local très fort à gauche a failli basculer du côté de l’extrême droite. A Hénin-Beaumont cela s’est concrétisé dans la réalité. Combien de temps avant qu’il en soit de même ailleurs ? Le levier de l’extrême droite, aujourd’hui, on le connaît et on l’a identifié. Et c'est pas au PS qu'ils vont dire le contraire...
http://pierre.parrillo.over-blog.fr/
Si en deux ans et demi de gouvernement à la tête de la France le président à permis ce genre de score très mauvais pour la gauche dans le Doux, on peut craindre ou espérer, selon le coté ou l'on se trouve, qu'à la fin de son mandat il aura permis au Front National de battre la gauche aux législatives.
On peut être sur que les socialistes vont occulté le fait qu'ils ont régressé dans le Doux comme partout ailleurs et qu'ils vont chanter victoire mais à leur place je serait terriblement inquiet d'autant qu'ils ne tromperont pas beaucoup les français avec cette attitude.